Les diplômés de nos universités, de nos instituts, de nos grandes écoles sont les plus touchés parmi la jeune population tapant à la porte du marché du travail, après de longues années d'études. S'ils sont à la peine pour accéder à un emploi, la faute est évidente, tant elle coule de source ; elle incombe en premier lieu au gouvernement qui n'a pas su organiser le passage de témoins entre les employés en fin de carrière et les nouveaux postulants fort nombreux à la suite logique d'une démographie galopante, pas seulement, puisque l'économie nationale en échec n'a pas créée suffisamment d'entreprises, pour absorber la demande de tous ces jeunes formés pour grossir les rangs des désœuvrés sans qualification. Les jeunes diplômés possédant des capacités, sont de toute évidence triplement pénalisés par le sentiment que leur réussite scolaire a été un pari en l'avenir s'avérant en fin de compte vain, ensuite, leur condition d'instabilité les laissant moisir dans la précarité de longue durée, les rendent dépendant socialement de leurs parents, et les exposent à de multiples risques de dérives, dont les plus dramatiques sont présentement l'exode vers l'inconnu, la résignation qui les pousse à se droguer, à virer dans la délinquance et la perte de la confiance en soi. Notre société qui s'est limitée à former des étudiants dans diverses spécialités en grand nombre, sans pour autant préparer leur intégration à la vie économique. La bureaucratie, le clientélisme, le piston et la corruption, eh oui ! ne sont pas étrangers à l'inégalité des demandeurs d'emploi face aux opportunités qui peuvent s'offrir de temps à autre aux diplômés en attente qui sont passés par les agences de l'emploi. Un article de Ramdane Kebbabi paru dans la presse nationale décrit le désarroi des jeunes demandeurs d'emploi diplômés, l'auteur écrit : «Après plusieurs années d'études, des centaines de détenteurs du certificat d'aptitude à la profession d'avocat (Capipa) à l'échelle nationale, sont livrés au chômage. Et pour cause, les stages devant être suivis par les concernés, avant d'accomplir la prestation de serment et devenir avocats, sont suspendus depuis 2015 par une simple note de l'Union générale des barreaux d'Algérie (UNBA)». Aujourd'hui, poursuit-il, «ils sont plus de 4.000 détenteurs de ces certificats d'aptitude à en pâtir. Après Sétif, Alger, Blida, des dizaines de «Capistes» ont observé un rassemblement avant-hier devant la Cour de justice de Boumerdès «pour dénoncer la note de l'UNBA et réclamer l'ouverture des stages dans le but d'en finir avec le statut de chômeur et exercer le métier auquel nous sommes destinés». Brandissant une banderole et des pancartes, certains protestataires sont venus des wilayas de Batna, Chlef, Saïda, Biskra, Oran, Sidi Bel-Abbès, Tizi Ouzou… dans le but de se faire entendre. «La note de l'UNBA ne se base sur aucun texte juridique. Elle est contraire à la loi 13-07 du 29 octobre 2013 portant sur l'organisation de la profession d'avocat, notamment son article 36 qui prévoit des stages de deux ans pour les détenteurs du CAPA pour qu'ils puissent devenir avocats», explique Hanifi Maâmar (83 ans)», signalant que «les intéressés ont terminé leurs études depuis plusieurs années. En plus, les écoles annoncées par les pouvoirs publics tardent toujours à être réalisées. Si on suit leur logique, on n'a aucune chance de devenir avocat», se désole-t-il. Un autre contestataire accuse l'UNBA «d'abus d'autorité, qui constitue un délit réprimé par la loi, selon l'article 24 de la Constitution». Et d'ajouter que «seul le bâtonnat est habilité à ouvrir des stages». «Leur revendication est légale et légitime. Je me demande quel est l'objectif de former des gens, si on ne leur permet pas d'exercer la profession à laquelle ils sont destinés. Je ne trouve aucune raison légale de bloquer les stages aux détenteurs de Capipa».