Au moins trois personnes ont été tuées dans une attaque terroriste contre le ministère libyen des Affaires étrangères survenue mardi à Tripoli, au moment où la Libye se prépare activement à tenir une conférence de réconciliation nationale et à organiser des élections présidentielle et législatives visant à faire sortir le pays de la spirale de violence. L'attaque "terroriste" menée par trois assaillants et qui visait dans la matinée l'enceinte du ministère des Affaires étrangères à Tripoli, a causé la mort à trois employés et 10 autres personnes ont été blessées, tandis que deux assaillants ont été abattus par les forces de sécurité, selon un bilan du ministère de la Santé. Dans un communiqué, le ministère libyen des Affaires étrangères a fait état d'une «attaque suicide» menée par trois «éléments terroristes», tout en saluant le «professionnalisme» des services de sécurité, ayant permis de limiter le nombre des victimes. Selon des sources de sécurité, un diplomate, directeur d'un département au sein du ministère des Affaires étrangères, figure parmi les trois victimes décédées. Une voiture piégée a tout d'abord explosé a proximité du bâtiment, amenant les forces de sécurité à se rendre sur le site, avant qu'un autre kamikaze ne rentre dans le bâtiment où il s'est fait exploser au 2e étage, ont ajouté les mêmes sources. Un deuxième assaillant est tué dans l'enceinte du ministère après l'explosion d'une valise qu'il portait, tandis que le troisième, qui n'était pas armé et qui "ne portait qu'un gilet par-balles, a été abattu par les forces de sécurité à l'extérieur, ont précisé des médias libyens. Les autorités libyennes ont annoncé avoir mis en place un cordon de sécurité autour des locaux du ministère ravagé par le feu, tandis que des services de Protection civile ont été dépêchés sur les lieux pour venir à bout de l'incendie. Appels à l'unité et à la réconciliation entre Libyens Cette attaque meurtrière en Libye intervient au moment où les autorités libyennes se préparent activement à organiser une conférence de réconciliation nationale et à tenir des élections présidentielles et législatives sous les auspices des Nations unies. Des pourparlers de paix ont eu lieu ces derniers mois en France et en Italie pour tenter de faire avancer le processus politique dans ce pays avec notamment la tenue d'élections durant le premier semestre 2019. Au début du mois décembre, le président de la Haute commission nationale électorale (HNEC), Imed al-Sayeh, a affirmé qu'un référendum sur une nouvelle Constitution en Libye pourrait se tenir en février 2019, «si les conditions de sécurité étaient réunies». Dans ce contexte, le président du Conseil présidentiel du gouvernement de l'Union nationale, Fayez Al-Sarraj, a appelé à la nécessité de parvenir à la réconciliation entre tous les Libyens «afin de permettre au pays de retrouver sa sécurité». S'exprimant lundi à l'occasion de la commémoration du 65e anniversaire de l'indépendance, M. Al-Sarraj a souligné que les «Libyennes et Libyens doivent faire preuve d'un esprit de réconciliation et d'unité» et de «mettre un terme au passé», ont rapporté des médias libyens. «Tous les Libyens doivent soutenir notre projet de réconciliation nationale et nous avons mis en place un comité préparatoire pour tenir une conférence de réconciliation qui se tiendra dans les mois à venir», a ajouté le président du Conseil présidentiel libyen, assurant que «les autorités libyennes sont déterminées à poursuivre les efforts d'unification de l'armée et de la sécurité».