La pièce de théâtre, «Hanine», un drame social sur les relations illicites conduisant souvent à l'ignominie, est entrée, jeudi à Alger, en compétition du 13e Festival national du théâtre professionnel (FNTP), ouvert le 22 décembre dernier. Accueilli au Théâtre Mahieddine-Bachtarzi (TNA), le spectacle, produit par le Théâtre régional de Mascara et mis en scène par Mohamed Frimehdi, sur un texte de Mokhtar Hocine, a tenu, 65 mn durant, le nombreux public en haleine, qui a tenté de saisir une trame livrée au second degré. Dans son élan d'inspiration, Amine, pianiste musicien, en plein composition d'une œuvre, qu'il a intitulé, «Hanine», cherche «la note bleue» à sa mélodie qui ramènerait l'ensemble des autres notes de sa création, à leurs modes d'origine, dans une harmonie saine et sereine. Prénom d'une jeune femme également, «Hanine» est éprise de Amine, employé par sa mère, aux mœurs légères, gérante d'un cabaret et vivant une relation extraconjugale avec son pianiste-maison qui lui a dédié sa composition, raison pour laquelle elle a choisi de prénommer sa fille ainsi. Hanine, découvrant la relation de sa mère avec Amine, quitte la maison pour aller vivre chez son professeur de piano et tenter de se reconstruire, avant de découvrir que là encore, les âmes ne sont pas aussi pures qu'elle le pensait Brillamment servi par Dalila Nouar, Amel Benamra, Nouara Berrah, Nassima Louaïl, Nasser Eddine Djoudi et Fouad Bendoubaba, le spectacle est une métaphore renvoyant à la «nécessité de s'extraire à toute dérive morale» et tout «manquement» aux mœurs dans la vie, pour se garantir une «existence saine», explique le metteur en scène. Sur le plan artistique, «Hanine» a été marqué par une «bonne direction d'acteur», selon les comédiens, qui ont su porter la densité du texte dans tous les espaces de la scène, se donnant la réplique dans des échanges houleux, empreint de silences écrasants. Conçue par Djamel Benyoucef, la scénographie de transition, a consisté en quatre grandes portes de couleur sombre, frappées par un éclairage vif ou feutré et conçues sur des socles amovibles, de manière à permettre par leur déplacement, une meilleure exploitation de l'espace et plus de possibilités de jeu aux comédiens. La bande son, œuvre de Abdelkader soufi, basée essentiellement sur les sonorités cristallines du piano, a contribué favorablement à créer les atmosphères du cabaret, avec un thème au guellal et à la guesba, monté sur un arrangement hard rock, pour faire ressortir, selon le metteur en scène, le «relâchement des clients», livrés à la «boisson et la drogue», au-delà d'autres musiques liées à d'autres situations. Le public, quelque peu perdu dans cet imbroglio inextricable, où personne ne sait plus qui est qui, a fini par comprendre que le spectacle, «Hanine», dénonçait les turpitudes de la vie, célébrant le bienêtre dans l'équilibre des sens. Le 13e FNTP se poursuit jusqu'au 31 décembre avec dix-huit spectacles, inscrits en compétition au TNA, et huit autres en off, programmés au Théâtre municipal d'Alger-Centre. En marge de la compétition, des conférences, des masters-class et des spectacles de rue, sont également prévus durant le 13e FNTP.