Les producteurs de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ne ciblent pas un certain prix du pétrole, a déclaré hier le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, Suhail bin Mohammed al Mazroui, lors d'une manifestation à Abu Dhabi. Mazroui, qui occupe la présidence de l'Opep cette année, s'inquiète du niveau des investissements pétroliers en 2019 et 2020. Pour rappel, lors de la 8e réunion du Comité ministérielle conjoint de suivi de l'accord de réduction de la production pétrolière des pays de l'Opep et des pays non Opep (JMMC), tenue en avril dernier à Djeddah, le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis avait affirmé que sa principale préoccupation était la stabilité. «Nous n'avons pas d'objectif de cours, notre objectif est la stabilité du marché», avait-il relevé. Pour sa part, le ministre saoudien de l'Energie Khaled al-Faleh avait insisté sur le fait que l'Opep n'avait pas d'objectif de cours pour le pétrole. «Nous n'avons jamais d'objectif de cours … les prix sont déterminés par le marché», avait-il déclaré, avant de mettre en garde contre le risque de fluctuations des prix, faisant valoir que «la volatilité est notre ennemi». Il avait, en outre, estimé que le marché avait la capacité de supporter des prix du brut plus élevés. «Je n'ai constaté aucun impact sur la demande avec les prix actuels. Dans le passé, nous avons connu des prix beaucoup plus élevés, deux fois plus qu'aujourd'hui», avait indiqué le ministre. «L'intensité énergétique (de l'économie) a comme vous le savez baissé de façon importante (…), ce qui me fait dire que (le marché) a la capacité d'absorber des prix plus élevés», avait-il jugé. Les 14 membres de l'Opep et 10 autres producteurs de pétrole, Russie en tête, ont conclu en 2016 à Vienne un accord pour baisser le niveau de production de 1,8 million de barils par jour afin de réduire l'excédent d'offre de brut sur le marché et soutenir les prix. Cet accord qui court jusqu'à la fin 2018 a permis de réduire l'abondance de l'offre et de pousser les prix vers le haut, le baril atteignant les 70 dollars contre 30 dollars en janvier 2016. Le brut de Brent a dépassé 77 dollars le baril la semaine dernière après le retrait de Washington d'un accord nucléaire international avec l'Iran. Vendredi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a clôturé à 77,23 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 24 cents par rapport à la clôture de la veille. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de juin cédait 22 cents à 71,14 dollars une heure après son ouverture. Les cours avaient atteint jeudi leur plus haut depuis novembre 2014, à 78 dollars pour le Brent et à 71,89 dollars pour le WTI. Malgré le recul de vendredi, les prix restaient en forte hausse sur la semaine et depuis le début du mois. «La tendance à la hausse provoquée par la sortie américaine de l'accord sur le nucléaire iranien a été confirmée par les tensions géopolitiques au Moyen-Orient qui menacent de perturber la production», a commenté un analyste chez FXTM.