Dans le cadre de sa visite officielle au Danemark, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a animé, jeudi à Copenhague, une conférence sur l'apport de l'Algérie à la stabilisation de la région et dans le monde arabe et son expérience dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et la déradicalisation. Aussi, a-t-il souligné que : «L'action extérieure que l'Algérie entreprend repose sur des principes clairs, à savoir la non-ingérence dans les affaires d'autrui, l'équidistance par rapport à toutes les parties et toutes les positions et intérêts en présence et l'appropriation des processus de règlement des crises et conflits à l'abri de toute interférence ou pression étrangères». Une action qui repose notamment sur le respect de l'intégrité territoriale des pays concernés, de leur souveraineté, de leur unité nationale et également sur la préservation de leur cohésion nationale. Cette action, selon Messahel, s'inscrit «dans l'esprit et la lettre de la Charte des Nations Unies et dans la stricte conformité à la légalité internationale et aux valeurs universelles qui transcendent les conjonctures et concourent au rapprochement des individus et au dépassement rapide et pacifique des différents entre les peuples et les Etats». Dans ce registre, le ministre a dressé un bilan succinct des médiations menées par la diplomatie algérienne. A ce titre, il a cité en exemple la conclusion, en 1975, de l'accord frontalier entre l'Iran et l'Irak, la libération, en 1981, des diplomates américains détenus en otages à Téhéran, l'accord de Paix signé en 2000, entre l'Ethiopie et l'Erythrée lequel avait mis fin au conflit armé et qui permet aujourd'hui à ces deux pays de rétablir leurs relations et d'envisager positivement leur avenir commun, ou encore la médiation dans la crise des grands Lacs et la conclusion de l'Accord de Ta'if qui a mis fin à la guerre civile au Liban. Abordant les conflits actuels, Messahel a ajouté : «Aujourd'hui, en s'adossant à ces mêmes principes, mon pays investit ses efforts et s'investit pleinement dans les processus de paix en Libye, au Mali et au Sahara Occidental et développe avec ses voisins, au Nord comme au Sud, une coopération multidimensionnelle dans la lutte contre les fléaux du terrorisme et de l'extrémisme violent». Concernant la crise libyenne, le ministre a affirmé que «l'Algérie, en tant que pays voisin, soutient pleinement les efforts et la feuille de route des Nations Unies pour une solution politique entre toutes les parties libyennes sans interférence ou ingérence étrangère, respectant la souveraineté, l'indépendance, l'intégrité territoriale, l'unité et la cohésion nationale de ce pays frère, en rappelant que l'Algérie entretient une position d'équidistance avec toutes les parties, avec lesquelles elle maintient, d'ailleurs, des contacts réguliers». Pour ce qui est de la situation malienne, Messahel a soutenu que «l'Algérie reste pleinement engagée dans la mise en œuvre de l'Accord de Paix d'Alger par toutes les parties signataires de ce document, en dépit de la multiplication des actes de violence et de terrorisme». Enfin, s'agissant de la situation au Sahara occidental, le ministre des Affaires étrangères a précisé que «l'Algérie appuie les efforts des Nations unies en faveur de l'exercice par le peuple de ce territoire non autonome de son droit inaliénable à l'autodétermination, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et à la légalité internationale». Et, «c'est dans cet esprit et sur cette base que l'Algérie a pris part, en qualité d'observateur, comme d'ailleurs l'autre pays voisin, la Mauritanie, au récent round de négociations organisé à Genève par le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations unies pour le Sahara occidental», a fait remarquer le ministre.