A l'issue d'une visite de deux jours à Alger, le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, s'est félicité du «niveau de la coopération» entre l'Algérie et la Fédération de Russie, estimant que la prochaine session de la Commission mixte économique algéro-russe sera l'occasion d'examiner les «possibilités» offertes aux deux pays pour renforcer davantage les relations bilatérales, notamment sur le plan économique. Dans ce contexte, le chef de la diplomatie russe a déclaré lors d'une conférence de presse animée conjointement avec son homologue algérien Abdelkader Messahel : «Nous nous félicitons du niveau de cette coopération entre la Russie et l'Algérie dans le domaine politique, économique et militaire». Pour ce qui est de ses entretiens avec le ministre des Affaires étrangère Abdelkader Messahel, Lavrov a affirmé que les discussions ont été «très détaillées et très approfondies sur l'état des relations bilatérale» tout en soulignant «l'importance» pour l'Algérie et la Russie de «coordonner leurs efforts et leurs actions dans le domaine de l'énergie, y compris au sein du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG)». Plus précis encore le ministre russe dira : «Nous avons tracé les voies concrètes ou comment mettre en œuvre les objectifs qui ont été fixés dans la déclaration commune sur le partenariat stratégique entre l'Algérie et la Fédération de Russie, signée le 2 avril 2001, à l'issue de la visite d'Etat du Président Abdelaziz Bouteflika, en Russie». En matière d'échange commerciaux entre l'Algérie et la Russie, Lavrov a tenu à rappeler qu'ils «ont déjà dépassé 4,5 mds de dollars», de même que cette rencontre entre les deux diplomates a permis l'examen de «nouvelles décisions» pouvant «contribuer à porter ce chiffre à la hausse». Des possibilités qui seront examinées lors de la prochaine session de la Commission mixte économique algéro-russe», prévue à Moscou du 28 au 30 janvier 2019, selon le ministre qui a notamment précisé que «beaucoup d'entreprises russes travaillent déjà en Algérie et d'autres souhaitent les rejoindre». Cette nouvelle rencontre a permis aux deux ministres de trouver un accord afin d'appuyer les contacts directs entre les milieux d'affaires». Pour sa part, Abdelkader Messahel a réitéré la volonté des deux pays de diversifier les domaines de la coopération bilatérale et d'accroitre les échanges commerciaux et les investissements, et ce, dans le sens de donner un contenu économique beaucoup plus grand à cette relation bilatérale pour qu'elle soit «plus globale» et pour qu'elle «réponde vraiment aux attentes des deux peuples et des deux gouvernements». Aussi, a-t-il souligné l'importance de «renforcer la concertation sur les questions énergétiques», particulièrement en ce qui concerne les prix et la stabilité du marché. Selon Messahel, les priorités de coopération entre les deux pays seront définies lors de la 9ème session de la Commission mixte économique algéro-russe, prévue à Moscou du 28 au 30 janvier 2019, dans le sens où cette rencontre «permettra d'établir une feuille de route pour suivre la mise en œuvre des objectifs qui seront arrêtés». Ainsi, cette dynamique dans les relations, perceptible dans la densité des échanges de délégations, à tous les niveaux, entre les deux pays, traduit-elle les orientations contenues dans la Déclaration commune de partenariat stratégique signée entre les deux pays en 2001, selon le ministre russe qui n'a pas omis de souligner à l'occasion la qualité de la relation politique historique qui existe entre les deux pays. Cela dit, et outre les questions de coopération bilatérale entre les deux pays, les entretiens entre les deux ministres ont également porté sur les crises dans l'environnement immédiat de l'Algérie, le phénomène de lutte contre le terrorisme et des stratégies respectifs des deux pays pour lutter contre ce défi, mais également de la stratégie de l'ONU en la matière. Des échanges de vue et des analyses respectives sur les situations de crises et de conflits, notamment en Syrie, en Libye, au Mali et au Sahel, au Sahara occidental, au Yémen ainsi que sur la question palestinienne, ont été également au menu de ces entretiens. Des questions sur lesquelles les vues des deux pays convergent dans le sens où l'Algérie et la Russie estiment qu'il est la nécessité de promouvoir des solutions politiques et de règlements pacifiques à ces crises, dans le cadre du respect de la légalité internationale et des principes énoncés dans la Charte des Nations unies, notamment le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, sans ingérence extérieure.