A l'invitation du ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel, le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, est attendu mercredi à Alger pour une visite de deux jours, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères (MAE). Se situant «dans un contexte de développement continu du dialogue politique et de la coopération entre les deux pays», cette visite s'inscrit, selon la même source, dans «le cadre du dialogue politique régulier et de la concertation permanente entre les deux pays instaurés depuis la signature de la Déclaration commune sur le Partenariat stratégique entre l'Algérie et la Fédération de Russie, le 2 avril 2001, à l'issue de la visite d'Etat du Président Abdelaziz Bouteflika, en Russie. Soulignant que le séjour du Chef de la diplomatie russe intervient également à la veille de la tenue de la 9ème session de la Commission mixte économique algéro-russe, prévue à Moscou du 28 au 30 janvier 2019, le communiqué ajoute qu'il portera sur «un examen d'ensemble de l'état et des perspectives des relations bilatérales et permettra un large échange de vues sur les grandes questions régionales et internationales. A ce sujet, les deux parties examineront les récents développements en Libye au même titre que l'évolution de la situation au Sahel, et des dossiers malien, syrien et celui du Sahara Occidental. Dans ce contexte, rappelons la position de la diplomatie algérienne qui à travers son ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a déjà fait part dans un entretien accordé à la chaîne télévision russe "Russia Today" (RT) en décembre dernier lors de sa visite en Russie, de l'attachement de l'Algérie au soutien des efforts et des voies de règlement politique des crises et au droit des peuples à l'autodétermination. Concernant la situation en Libye, Messahel a réitéré l'attachement de l'Algérie à une solution pacifique (libo-libyenne) de la crise en Libye de manière à préserver l'unité la souveraineté du pays, mettant en garde contre les conséquences de l'ingérence étrangère, qui sert certaines agendas, dans les affaires internes de la Libye. «Nous soutenons et encourageons la solution-politique»avait dès lors, soutenu Messahel, précisant que l'ingérence dans les affaires internes de la Libye ne sert ni sa stabilité ni celle des pays voisins. Evoquant les répercussions de la crise libyenne sur les pays de la région, le ministre avait notamment souligné «l'importance de la stabilité de ce pays avec lequel nous partageons quelque 1000 km de frontières», ajoutant que «notre sécurité et stabilité sont indissociables de la sécurité et de la stabilité de la Libye». Abordant l'essence de la crise, Messahel avait également précisé que «la Libye a des potentialités énormes lui permettant de venir à bout de sa crise» et que «l'anarchie a induit l'instabilité et l'affaiblissement des institutions de l'Etat qui conjugués à l'absence de l'armée et des moyens de sécurité, a ouvert le champ à la prolifération du terrorisme, en Libye et dans la région du Sahel. Cela dit, la visite du chef de la diplomatie Russe, vient conforter également la qualité des relations entre les deux pays dans la mesure où elle exprime une volonté commune de redynamiser les relations entre les deux pays à travers l'institution d'une commission mixte de coopération et avec d'autres Etats de l'ex-URSS. En matière de coopération, on peut notamment rappeler la déclaration du ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou, qui a souligné que «l'Algérie figure parmi les pays prioritaires de Moscou pour sa coopération technico-militaire». Outre ce registre, rappelons également celui relatif à la lutte contre le terrorisme qui a été mis en exergue lors de la visite du président du Comité de défense et de sécurité du Conseil fédéral de Russie, Viktor Bondarev,en novembre dernier à Alger. A cette occasion, le diplomate russe avait déclaré que son pays et l'Algérie avaient des «approches similaires» en matière de lutte contre le fléau du terrorisme, d'où la nécessité de conjuguer les efforts «pour que cette lutte soit plus efficace». Outre la coopération en matière de lutte antiterroriste, Bondarev, a fait part de la volonté russe de développer la coopération avec l'Algérie dans d'autres domaines industriels et économiques. Enfin, rappelons que dans le cadre du partenariat stratégique algéro-russe, deux contrats ont été signés le 12 décembre à Alger dans le domaine des hydrocarbures entre les entreprises algérienne, Sonatrach et russe, Transneft. Les deux accords portaient sur un partenariat dans le domaine de l'inspection des oléoducs ainsi que dans la recherche et développement.