Le Jardin d'Essai d'El-Hamma a accueilli près de 1,9 million de visiteurs en 2018, a-t-on appris auprès de son directeur général, Boulahia Abdelkrim. Dans une déclaration à l'APS, M. Boulahia a précisé que les dirigeants de cette structure ambitionnaient de porter le nombre de visiteurs à deux millions, affirmant que le Jardin est «une destination touristique privilégiée» à Alger, d'autant plus que le nombre de visites en groupes avait dépassé le seuil de 200 000 groupes et que le nombre d'enfants qui s'y étaient rendus, dépassaient 4 000 enfants, dans le cadre des manifestations organisées, à l'occasion des vacances scolaires, d'hiver, de printemps et d'été. Les spectacles de clown et les pièces théâtrales sont les principales activités de divertissement qui attirent les familles vers cet espace plein air situé au cœur même de la capitale et qui jouit de l'intérêt des enfants, particulièrement, pendant les vacances scolaires. Ces activités servent de relais pour transmettre les messages de sensibilisation autour de «la protection de l'environnement en général, et la sauvegarde du Jardin d'Essai d'El Hamma, en particulier», destinés tant aux enfants qu'aux adultes. L'année écoulée a été marquée par la signature par l'Administration du jardin de deux accords avec des jardins botaniques et parcs zoologiques d'Espagne et d'Italie, dans le cadre de la coopération internationale, visant le développement du Jardin d'El Hamma, rappelle M. Boulahia, soulignant que la 1er conférence internationale sur le Jardin d'Essai, tenue à Alger en 2018, «avait pavé le chemin» vers la tenue des accords susmentionnés. Cette coopération internationale devra contribuer au renforcement du dossier aux fins «de classement de cet espace naturel et scientifique en monument environnemental et en patrimoine universel». Les clauses de la convention algéro-espagnole, stipulent l'échange de différentes expériences en matière de protection des animaux menacés de disparition. L'administration du Jardin d'Essai d'El Hamma œuvre à la restructuration et le réaménagement de son zoo conformément aux normes internationales. L'accord de partenariat conclu avec le jardin botanique de «Cagliari» (Italie), porte selon le même responsable sur le volet scientifique de l'inventaire des variétés de plantes existant au Jardin, des variétés qui avaient attiré «l'attention» des experts italiens de par leur caractère unique. Plusieurs accords ont été en outre signés, en 2018, avec les partenaires algériens, à l'instar du Centre national de développement des ressources biologiques (CNDRB), l'Observatoire national de l'environnement et l'Ecole nationale supérieure d'agronomie (ENSA) ainsi que le jardin 24 février à Miliana, en sus de l'accord de partenariat avec l'Institut national de la protection des végétaux et le Centre national supérieur de la pêche et de l'aquaculture. D'autres accords ont été signés avec le Centre de la pêche de Zéralda, le Centre national supérieur de la pêche et de l'aquaculture, en sus d'un accord de coopération avec l'Agence nationale du sang (ANS). Par ailleurs, la chargée de communication au niveau du jardin, Djeballi Sanaa a rappelé que dans le cadre des ateliers de formation organisés par le Centre d'éducation environnementale du jardin, il a été enregistré, au cours de l'année écoulée, l'adhésion de 135 enfants de 6 à 14 ans, inscrits dans les ateliers de botanique et d'aquaculture, alors que le nombre d'adultes (17 ans et plus) inscrits à ces ateliers et à celui d'apiculture a atteint 340. Le nombre total des apprentis formés dans les ateliers du Centre d'éducation environnementale s'est élevé à 500 adhérents tandis que le nombre de visiteurs de la salle de lecture du jardin «la Bibliothèque» a atteint environ 250 étudiants, lecteurs et fans des livres de l'environnement. Pour ce qui est des visiteurs du Centre d'éducation environnementale non-inscrits aux ateliers, leur nombre s'est élevé, dans le cadre des visites organisées et programmées ou durant les journées de sensibilisation, environ 5550 enfants au cours de l'année 2018, a ajouté Mme Djeballi. Il est à noter en outre que l'Agence «Voyageur du monde» de tourisme et de voyages avait classé l'Algérie parmi les 10 premières destinations à découvrir durant l'année 2018, mettant en exergue le jardin d'essais d'El Hamma, sis à Alger, comme monument distingué qui mérite d'être visité. Toutefois, le jardin demeure un monument "à valoriser" en le classant un jardin national avant de le reconnaitre comme jardin international, avait déclaré auparavant à l'APS l'expert international en jardins botaniques, Maité Delmas. Elle a affirmé en outre que le jardin d'essais d'El Hamma disposait de toutes les normes requises pour être classé au rang d'un jardin international, relevant la nécessité de le classer, en premier lieu, comme jardin national. Elaborer un dossier pour classer le Jardin d'Essai d'El-Hamma comme «site naturel universel» «Ce jardin qui est considéré comme l'un des plus importants au monde comprenant de rares espèces végétales doit être classé comme site naturel et culturel universel», a indiqué M. Mihoubi à l'occasion de la conférence internationale sur le Jardin d'Essai d'El-Hamma, faisant état de la création d'un groupe d'experts ainsi qu'un groupe relevant du ministère de la Culture pour élaborer un dossier de classement du jardin selon les normes et les conditions internationales exigées afin de le soumettre à l'Unesco. L'objectif de cette conférence, à laquelle assistent des spécialistes italiens, français, britanniques et espagnols, est de permettre aux étrangers dont les membres du réseau international des parcs mondiaux de connaître de plus près les richesses de ce jardin à l'instar des rares espèces végétales et des statues antiques qui méritent d'être classés comme monument naturel et culturel universel. M. Mihoubi a rappelé que ce jardin formait un lieu de tournage de plusieurs films à l'image du film «Tarzan» en 1932, d'autant plus qu'il était source d'inspiration de plusieurs artistes et sculpteurs qui ont mis leur touche artistique à travers des statues reflétant l'environnement algérien, indiquant que ce jardin antique a une histoire culturelle, scientifique et environnementale par excellence. Il a indiqué, dans un contexte lié, que cette conférence permettra aussi de «mettre en place une plate-forme» afin d'élaborer un dossier et de le soumettre à l'Unesco pour le classer comme «site culturel universel». De son coté, La ministre de l'Environnement et des Energies Renouvelables, Fatma-Zahra Zerouati a mis en avant l'importance du Jardin d'Essai d'El-Hamma sur l'aspect scientifique et culturel, soulignant que cette rencontre «permettra d'échanger les expertises et les expériences avec les pays étrangers qui disposent de jardins botaniques mondiaux». Etant donné que le Jardin d'El-Hamma contient plusieurs espèces végétales rares, Mme Zerouati a mis l'accent sur l'importance d'assurer une sensibilisation afin de préserver ces espèces et «de mettre en place une banque environnemental où toutes les espèces végétales rares en Algérie seront recensées». «L'investissement dans la diversification biologique est le seul garant d'une sécurité alimentaire et d'un développement durable notamment avec le phénomène des changements climatiques», a-t-elle affirmé. Après avoir considéré que le Jardin d'El-Hamma est «un monument exceptionnel pour le pays» qui a préservé son héritage végétal depuis sa création en 1832, le Wali d'Alger Abdelkader Zoukh a indiqué que l'objectif essentiel de cette conférence est de permettre aux spécialistes internationaux de connaître de plus près les richesses de ce jardin. Il a rappelé que le président de la République accorde un intérêt «particulier» à la réhabilitation des richesses environnementales du Jardin, soulignant que le jardin a accueilli en 2017 plus d' 1,3 million de visiteurs. «Le deuxième objectif de cette conférence est l'échange d'expériences et d'expertise et la création de domaines de coopération entre l'Algérie et les pays participants à cette conférence», a-t-il poursuivi. Pour sa part, la présidente du Conseil scientifique du Jardin d'El Hamma, Nassima Yahi a fait état de l'organisation de plusieurs ateliers, à l'occasion de cette conférence, avec la participation d'experts de la Grande-Bretagne, Espagne, Italie et France. En outre des travaux d'inventaire des espèces botaniques du jardin seront entrepris au niveau du jardin qui connait depuis deux jours des visites élargies et précises effectuées par ces experts.