A la tête de la délégation algérienne, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel a pris part aux travaux de la 34ème session ordinaire du Conseil exécutif de l'Union africaine (UA) qui ont débuté jeudi à Addis-Abeba (Ethiopie). Cette session de deux jours, considérée comme une réunion préparatoire à la 32ème session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, prévue les 10 et 11 février, permettra notamment aux ministres des Affaires étrangères des Etats membres d'examiner les rapports thématiques sur les dossiers stratégiques à l'agenda de l'organisation continentale. Aussi, auront-ils à examiner la réforme institutionnelle et le financement de l'UA, la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) ainsi que les rapports portant sur les activités des organes de l'UA, des sous-comités du Conseil exécutif et des comités ad hoc. Dans un autre registre les diplomates africains examineront également la note conceptuelle sur le thème de l'année 2019: «Réfugiés, rapatriés et personnes déplacées : vers des solutions durables aux déplacements forcés en Afrique», et ce, en prélude à son lancement par le sommet de l'UA. Enfin, cette occasion permettra également au Conseil exécutif d'examiner l'ordre du jour du sommet de l'Union africaine et de procéder au renouvellement des composantes de certains organes et comités de l'UA à savoir le Conseil de paix et de sécurité, le Comité d'experts sur les droits et le bien-être de l'enfant, la Commission sur le droit international et le conseil consultatif de l'Union sur la corruption. Par ailleurs, il faudrait souligner parmi toutes ces questions, celle relative à l'entrée en vigueur de l'Accord sur la zone de libre-échange africaine dans les semaines à venir tenant compte des propos du président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, qui a qualifié, jeudi à Addis-Abeba, d' «encourageantes» les avancées enregistrées concernant cet Accord. Plus précis encore, le diplomate africain a déclaré que «les avancées enregistrées, s'agissant de la Zone de libre-échange, sont particulièrement encourageantes. Au rythme actuel de ratification, l'on peut anticiper l'entrée en vigueur de l'Accord dans les semaines à venir». Ainsi, a-t-il exprimé l'espoir de voir «les six pays qui n'ont pas encore signé cet instrument, le faire dans les délais les plus brefs et que ceux qui ont déjà franchi ce pas concluront rapidement les procédures de ratification». Dans ce registre, le président de la Commission a jouté : «Dans le même temps, nous devons nous assurer que les engagements internationaux souscrits par certains Etats membres avec des parties tierces ne contredisent pas les dispositions de cette Zone de libre-échange». De même que la réalisation des objectifs de la Zone de libre-échange suppose aussi que «nous progressions plus rapidement sur le Marché unique pour le transport aérien et le Protocole sur la liberté de circulation des personnes et le passeport africain», a-t-il ajouté. Pour ce qui est du passeport le président de la Commission de l'UA, qui faisait le bilan de l'union des six derniers mois et de convenir sur la marche à suivre, a indiqué que l'adoption par les Organes de l'UA des directives sur la conception, les caractéristiques et la production du passeport africain constituera, à cet égard, une «importance majeure». Abordant le processus d'intégration, Moussa Faki Mahamat s'est félicité que «des progrès ont aussi été accomplis sur d'autres aspects du processus d'intégration, notamment le Programme sur le développement des infrastructures en Afrique et la mise en place d'un marché africain de l'électricité». Cependant, il a appelé à «accélérer» la mise en place des institutions financières de l'UA, à savoir la Banque centrale, la Banque d'investissement et le Fonds monétaire africain, expliquant que cela suppose, s'agissant des deux premières institutions, «d'accélérer le processus de ratification pour permettre leur entrée en vigueur». S'agissant du Fonds de la paix, Moussa Faki Mahamat a estimé «crucial d'atteindre les objectifs fixés, y compris la mobilisation de 400 millions de dollars à l'horizon 2021, et d'assurer un financement pérenne de cet outil sur la base de contributions mises à recouvrement». Un objectif «parfaitement à notre portée», a-t-il estimé, ajoutant que «c'est à cette condition que nous pourrons donner son plein sens à l'appropriation africaine et au leadership continental que nous n'avons de cesse de revendiquer».