La controverse autour des prières qui doivent se dérouler dans les salles de classe, aux heures normalement réservées à l'apprentissage, semble être un non-lieu de palabres, et encore moins de marchandages de la part de certains syndicalistes, et enseignants qui, pour défier la ministre de l'Education nationale avaient organisé au sein même des salles de classe avec leurs élèves la prière, dans le but de défier l'autorité de l'Etat. La classe politique, mise à part à notre connaissance Louisa Hanoune qui a fustigé les partisans de la prière dans les salles de classe, a fait le dos rond face à cette nouvelle offensive des islamistes. Face aux pressions et aux provocations, certaines personnalités du ministère de l'Education nationale, puis un imam sur les canaux d'El Bilad, et le ministre de Affaires religieuses ont soutenu Benghabrit qui s'est prononcé publiquement contre le fait accompli qui a été installé en tant que droit pour prier avec les élèves dans les établissements scolaires. Certaines interventions sont dignes de compliments, car elles viennent remettre les pendules à l'heure pour replacer dans leurs vrais contextes, une polémique qui est loin d'être sans intérêt. Si des lobbys islamistes, et quelques syndicalistes exercent sournoisement leurs offensives contre la quiétude des établissements scolaires, la réplique du conseiller de l'Education nationale Mohamed Chaib Draa Tani, s'exprimant à la Chaîne III a posé la lancinante question à l'auditoire «De quelle prière s'agit-il ?» écrit TSA. «Bien sûr que l'école n'est pas un lieu de prière, précisant que l'enfant peut faire sa prière en rentrant à la maison, et d'enfoncer le clou en rappelant que la question de la prière dans les établissements scolaires «n'est pas un problème», a affirmé M. Chaïb Draa Tani, pour qui la question est tranchée. «D'abord, la Constitution algérienne a tranché, l'islam est la religion de l'Etat...» Sur le même imbroglio religieux le ministre des Affaires religieuses, s'est positionné en demandant au ministère de l'Education d'accélérer les révisions «des programmes de science islamique dans le cycle secondaire, pour cause que ce dernier engendre des takfiristes, et des extrémistes sans qu'ils soient pratiquants». Quant a M. Mohamed Chaib Draa Tani, il a remémoré à l'auditoire l'époque des «années 90 où l'école a été instrumentalisée à des fins non-déclarées». Un «état d'esprit» qui est, selon lui «toujours présent dans le pays » et reflète «une volonté d'impliquer l'école dans un conflit idéologique qui n'est pas le sien». «Cette volonté, nous la constatons depuis un certain nombre d'années et je dis basta ! Laissez l'école en dehors de ce conflit idéologique», a-t-il dénoncé. «Nous avons le projet d'une école moderne, de qualité, nous sommes en train d'y travailler, faut-il encore que certains lobbys nous laissent travailler», résume TSA. Le takfirisme, une mouvance méconnue et relativement récente à l'échelle de l'islam, et est le terreau intellectuel d'Al-Qaida autant que de l'organisation Etat islamique.