L'heure des bilans de vingt ans de règne de Bouteflika, est désormais d'actualité. Ce bilan dégagera les aspects positifs des partisans d'un 5ème mandat, et les ratés des réformes dont les gouvernements assument la responsabilité. La gestion du président de la République Bouteflika a des prises de position indéniablement positives, sur le plan diplomatique, militaire, et comme politique sociale, et protectionniste au bénéfice de l'économie administrée, comme pour le secteur privé, qui a bénéficié des largesses de l'Etat, sans pour autant œuvrer à améliorer sa mise à niveau pour devenir plus compétitif à l'international. Le chef de l'Etat en dépit de la crise de 2014 qui a vu chuter les recettes de la rente pétrolière, a donné instruction pour éviter à tous prix le recours à l'emprunt extérieur, refusant la privatisation des entreprises publiques pour ne pas aggraver le chômage parmi les travailleurs, a maintenu la médecine gratuite, et la possibilité aux malades notamment chroniques, de profiter de la gratuité des médicaments et des dépistages des infections sévères congénitales ou cardiovasculaires, sans évoquer les importants investissements infrastructurelles financés par le Trésor public, ou dans le cadre des partenariats conclus avec les étrangers. Dans le domaine commercial, notre marché intérieur démontre une bien meilleure santé en terme d'achalandages, mais sa régulation reste à parfaire au regard de la spéculation sévissant toujours, et source d'inflation. Quant au commerce extérieur, les différentes formules mises en place par le gouvernement, n'ont pas empêchées l'érosion de nos réserves de change, car en dépit des interdictions des produits superflus aux besoins des ménages et du consommateur, le DAPS comporte des lacunes dans sa conception, telle cette nouvelle taxe sur les viandes blanches ou rouges, alors que l'Algérie ne dispose pas encore d'industries d'élevage performantes, pour imposer aux familles algériennes, plus de privation dans leur alimentation. Si la réduction des importations conjoncturellement s'imposait, pour rééquilibrer au moins la balance commerciale pour soulager la balance des paiements extérieure, il se trouve que des secteurs ont échappé aux décisions prises dans le domaine par le gouvernement Ouyahia, comme les importations destinées aux industries de montage de véhicules et des véhicules finis, dont les factures ont explosées démesurément pour un pays qui a un parc débordant. Parmi les chantiers importants, il y eut ces dernières années des décisions de Bouteflika réitérées à maintes reprises pour consolider l'Etat de droit, lutter contre la corruption qui gangrène le pays de la base au sommet, batailler contre la fuite des capitaux et le blanchiment de l'argent sale, préserver les acquis des retraités tout en encourageant la démocratisation des organes de presse, et la liberté d'expression. Dans un contexte de crise économique sur le plan des réalisations, des avancées majeures ont été faites pour assurer au pays des ressources en eau potable et d'irrigation, des productions agricoles à présent en mesure de couvrir les besoins de la consommation locale, du moins en légumes et en fruits frais. Le bilan du chef de l'Etat n'est en somme pas totalement négatif, mais globalement positif à l'image de notre endettement extérieur presque insignifiant. Les lacunes sont plus à amputer à l'entourage du Président, qu'au Président lui-même.