L'emploi en Algérie est devenu la clef de voûte de la stabilité politique, du bien-être social, et la meilleure tactique en matière de lutte contre les migrations clandestines ou légales, dont les fuites de cerveaux. La grave crise économique qu'a traversée l'Algérie depuis 2011 n'a pas permis, malgré l'aisance financière, de lancer suffisamment d'outils de production, dans tous les secteurs, pour absorber les demandeurs d'emploi, particulièrement parmi la population des jeunes, qui arrivaient sur le marché du travail, dotés de diplômes, et prêts a assurer la relève. Malgré le départ des retraités à l'âge légal, et les partants avec la formule de la retraite anticipée, ainsi que les encouragements par les biais de l'ANSEJ et de l'Agence nationale des micros-crédits, après un court fléchissement du chômage sous la barre des 10%, la pression démographique a fini par faire redécoller la population des sans-emploi. Les causes sont aussi nombreuses qu'inextricables, entre les gels des projets publics en cours de réalisation, et ceux prévus dans le cadre de la relance économique, l'absence d'investissement des opérateurs économiques locaux, et des IDE, suite à la chute draconienne des prix du pétrole durant le deuxième trimestre 2014. Les banques nationales qui avaient des surliquidités à en revendre ont vu leurs fonds propres se tarir, à l'image du Fond de Régulation des Recettes qui a plié sa colonne vertébrale sous le poids des importations, des affairistes et des rentiers qui n'ont fait que profiter du système politique sans rien apporter de constructif à l'Algérie. Les chiffres du chômage sont controversés selon les sources qui les donnent ; bien malin ceux qui seraient capables de fournir des statistiques correspondant véritablement à la réalité de ce fléau du vingtième siècle. Nonobstant la non-déclaration des salariés par certains opérateurs économiques, qu'on peut qualifier d'égoïstes et d'antinationalistes, le chiffre officiellement admis par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité Sociale, Mourad Zemali est gigantesque en ce qui à trait aux salariés qui ne sont pas déclarés à la sécurité sociale, ce qui génère un déficit pour la CNAS de 580 millions de dinars. Au niveau de l'Agence nationale de l'emploi (ANEM), il y aurait 138 000 demandes d'emploi, sachant que la majorité des demandeurs ne s‘adresse pas à l'Anem, pour la raison que seule la raison réprouve, préférant les annonces et l'utilisation des réseaux Internet, on peut logiquement déduire que le nombre de sans-emploi est beaucoup plus important que le 1 million 378 000 annoncé par le ministre M. Zemali. Les emplois disponibles surtout s'ils émanent de certains secteurs rémunérateurs, sont répertoriés et ne bénéficient qu'à une catégorie de postulants, généralement très au fait des propositions d'embauche. Cette pratique tend à se généraliser en l'absence de transparence, et de non-publication sur les canaux de diffusion démocratisée des propositions émanant des entreprises qui ne daignent plus répondre aux sollicitations, même par la négative aux candidats à un poste de travail. Le ministre, sur ce volet a promis des «sanctions rigoureuses et sévères» conformément à la loi, mais rien depuis sa déclaration publique n'est venu contredire à ce que les règles d'équité et de transparence, dans le recrutement des jeunes surtout premiers demandeurs d'emploi est effectivement respecté.