Les participants à la conférence sur le Sahara occidental, abritée par le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies à Genève, ont appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à inclure la question de la surveillance des droits de l'Homme dans la Mission de l'ONU pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso). Coprésidée par l'ambassadeur de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) en Algérie, Abdelkader Taleb Omar et le vice-ministre aux relations et à la coopération internationales de l'Afrique du Sud, Luwellyn Landers, cette rencontre tenue mercredi à laquelle ont pris part, le ministre namibien de la Justice, Sackeus Shangala, des experts et des spécialistes du droit et des relations internationales venus de France, de Norvège et de Suisse, s'est tenue sous le thème :"Responsabilité de l'Union européenne et des pays membres à l'égard du processus de décolonisation du Sahara occidental". A l'occasion, les participants ont invité le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme à reprendre ses «missions de fond" au Sahara occidental occupé, à élaborer un programme de coopération technique et de renforcement des capacités avec le Front Polisario, et l'envoi du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'Homme aux territoires occupés pour s'enquérir de la situation des droits de l'Homme. Abordant le vote illégal du Parlement européen (PE) des accords commerciaux et de pêche Union européenne (UE) - Maroc, incluant illégalement les territoires sahraouis occupés, les intervenants ont dénoncé "une tentative désespérée de l'UE de légitimer l'occupation marocaine d'un territoire figurant sur la liste des 17 territoires non autonomes toujours à l'examen de la 4ème Commission pour la décolonisation des Nations Unies». Ils ont relevé aussi que ces accords vont à "l'encontre des décisions de la Cour de justice de l'UE (CJUE) datant de décembre 2016 et févier 2018 ayant statué clairement sur «l'inapplicabilité de ces accords sur le Sahara occidental désigné comme territoire distinct et séparé du Royaume marocain et ne relevant pas de sa prétendue souveraineté». Dans ce contexte, ils ont appelé «la Commission européenne et le PE à se conformer pleinement à la lettre et à l'esprit du traité sur l'UE et du droit international, pour demander au Royaume marocain de mettre fin à l'occupation militaire du Sahara occidental et de négocier de bonne foi avec le Front Polisario afin de parvenir à une solution politique juste, durable et acceptable garantissant le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui». M. Taleb Omar, s'exprimant aux médias à la fin des travaux, a salué la tenue de cette conférence, soulignant que la participation des délégations venues de plusieurs pays et des experts en droit reflétait «le grand intérêt» manifesté par la communauté internationale à la cause nationale sahraouie. «Soutenir la question sahraouie au niveau des grandes capitales mondiales et parmi les plus influents de la politique internationale est un appui important pour notre cause», a souligné M. Taleb Omar, ajoutant qu'il s'était entretenu avec de nombreux ambassadeurs et délégués des pays membres du Conseil européen ayant exprimé leur solidarité avec le peuple sahraoui. Les 15 membres du Conseil des droits de l'Homme de Genève, ainsi que des ambassadeurs de pays d'Europe, d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine, ainsi qu'un certain nombre d'experts intéressés par les questions africaines et européennes et des représentants d'organisations non gouvernementales ont assisté à la conférence. Notons que l'ambassadeur sahraoui était accompagné d'une délégation d'avocats défendant la cause sahraouie et de la représentante du Front Polisario en Suisse, Amima Abdelsalem Mahmoud.