La contestation enfle de plus en plus, à mesure de l'entêtement de ceux qui voudraient que le système Bouteflikien survive à ses propres convictions. Personne ne sait d'où est partie cette étincelle qui a fait secouer un système politique paraissant inaccessible, et intouchable au peuple algérien, un peuple qui a osé défier comme un seul homme les partisans d'un 5ème mandat, à la suite d'un 4ème mandat de trop. Le Président grabataire, ou ne se faisant déplacer que sur un fauteuil roulant attaché par une sangle, briguant une cinquième mandature, en considération de ce qui a été remarqué lors de ses dernière sorties publiques, donnait visiblement des signes de lassitude, de sénilité qui, cumulées en 2013 aux séquelles d'un AVC qui l'a intellectuellement et physiquement affaibli, méritait de couler des jours heureux, loin des arcanes de la politique. Ce qui pose la lancinante question qui ne récoltera probablement pas de réponse fiable, de savoir pourquoi les proches du Président Bouteflika et les décideurs n'ont pas préparé sa succession au moins depuis 2013 ? La contestation est aujourd'hui en fermentation en attendant la décision du Conseil constitutionnel qui va devoir invalider ou valider une candidature controversée, car les protestataires qui ont investi les rues des grandes agglomérations algériennes n'ont qu'une, deux ou trois revendications essentielles, toutes se rejoignant sur un slogan : Pas de 5ème mandat. Les plus fervents défenseurs d'une reconduction de Bouteflika pour régner encore durant cinq années, ont eu, à l'image d'Ouyahia, le Premier ministre, lors de la déclaration de politique générale du gouvernement, que de piètres réponses face aux députés, et par ricochet au peuple, pour justifier la mauvaise gouvernance d'une Algérie qui n'en peut plus de subir les échecs de plans de relance économique, et de se contenter des promesses de redressement d'une macro-économie velléitaire, à l'image d'un système en panne de créativité, bien que des budgets colossaux aient été attribués au développement du pays. La bonne gouvernance a fait pleinement défaut, ainsi que les transparences au sujet des gestions des fonds publics. L'Algérie possède des secteurs entiers qui brillent par leurs inactivités, et par le sens aigue de l'insouciance dépensière, alors que nos jeunes manquent de perspectives d'avenir. Le Trésor public qui a vu ses réserves tarir et en n'ayant pour seul recours le salut de la planche à billets, n'a fait que différer les problèmes liés à la faillite du système qui évoque, pour se disculper, la chute des prix du pétrole. Les réelles causes de l'infirmité des gouvernements sont tributaires du centralisme politique et des partis prédateurs qui n'ont jamais joués véritablement leur rôle de gardes-fou, pour éviter les dérives de certaines institutions en dehors des barrières juridiques et constitutionnelles. Le système a laissé faire les prédateurs, les rentiers et les faussaires qui ont compris que des oligarques pour se protéger, les protègeront. Quel que soit le prochain locataire d'El Mouradia, il certain qu'il aura de lourds dossiers à traiter. Le dossier des jeunes sans emploi et la moralisation de la vie publique figurent comme priorité. Tout indique que rien ne sera plus comme avant.