L'envoyé des Nations unies pour le Proche-Orient, Nickolay Mladenov, a exprimé dimanche son inquiétude face aux manifestations populaires dans la bande de Ghaza contre la cherté de la vie et la situation économique dans le territoire. «Le peuple de Ghaza, qui souffre depuis longtemps, protestait contre la désastreuse situation économique et exigeaient une amélioration des conditions de vie dans la bande de Ghaza. C'est leur droit de manifester sans craindre des représailles", a indiqué M. Mladenov, se disant "particulièrement inquiet par l'attaque brutale de journalistes et d'employés de la Commission indépendante pour les droits humains ainsi que par les perquisitions dans les maisons». Selon des médias, des dizaines de personnes, dont des journalistes et des membres d'organisations de défense des droits humains ont été arrêtées, selon des organisations de défense des droits humains. Depuis jeudi, des centaines de Palestiniens manifestent contre l'augmentation du coût de la vie dans plusieurs localités de cette enclave contrôlée par le Hamas depuis 2007 et soumise à un sévère blocus israélien. Les manifestations susceptibles de remettre en cause sa gestion de l'enclave sont rares, à l'instar de celles qui dénonçaient la pénurie d'électricité il y a plus de deux ans. Depuis plus de dix ans, l'enclave est soumise à un strict blocus israélien. Près de deux millions d'habitants vivent dans cette étroite langue de terre coincée entre l'Egypte, Israël et la Méditerranée et qui est éprouvée par le chômage et la pauvreté. Les forces politiques soutiennent les manifestations populaires Après deux jours de manifestations dans la Bande de Ghaza, des factions et des forces politiques palestiniennes ont, lors d'une réunion à Ghaza, affiché leur soutien aux manifestations populaires contre le coût élevé de la vie et la «détérioration» de la situation économique dans le territoire. Onze factions et forces politiques, y compris le Fatah, le parti du président palestinien Mahmoud Abbas, ont publié une déclaration dans un communiqué de presse commun au terme d'une réunion d'urgence organisée à Ghaza samedi. Les mouvements de résistance Hamas et le Djihad islamique n'ont pas participé à la réunion. Le communiqué commun appelle à la «poursuite des manifestations populaires et pacifiques, au respect du droit de manifester et recommande la protection des biens publics». Les factions appellent le Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza depuis 2007, à «retirer toutes les forces de sécurité des rues principales et des places publiques et à libérer ceux qui ont été arrêtés lors des manifestations pacifiques». Les factions ont exhorté le Hamas à mettre un terme à toutes les formes de taxation sur les marchandises et à déterminer les besoins du marché en marchandises exportées. Elles ont aussi demandé à l'Egypte de «recommencer immédiatement à déployer des efforts pour réaliser la réconciliation palestinienne et ont préconisé une réunion d'urgence, avec toutes les factions et toutes les forces politiques, au Caire, ainsi que la mise en œuvre des accords de réconciliation signés». Les consultations s'accélèrent, appels à la réunification Les tractations pour la formation d'un gouvernement d'union nationale se poursuivent à «un rythme accéléré» en Palestine alors qu'un groupe de personnalités indépendantes a invité le nouveau Premier ministre désigné, Mohammad Ashtiyeh, à se rendre à Ghaza pour «consulter» et mettre fin à la «division» entre les factions palestiniennes. Peu après sa nomination au poste de Premier ministre en remplacement de Rami Hamdallah qui a démissionné fin janvier dernier, Mohammad Ashtiyeh «fait de grands efforts», pour former le nouveau cabinet, selon Mahmoud al-Aloul, le dirigeant du mouvement Fatah (parti du président Mahmoud Abbas). «Il ne fait aucun doute que le processus (de formation d'un gouvernement d'union) progresse à un rythme accéléré», a souligné le même responsable lundi dans une déclaration à radio «Voice of Palestine». «Il doit y avoir un dialogue et un dialogue avec toutes les personnes, factions et indépendants, au sujet du gouvernement et de sa formation ou de son programme, car nous rencontrons de nombreuses difficultés tant sur le plan économique que politique», a-t-il ajouté. Dans le même contexte, le dirigeant du Fatah a réaffirmé qu' «un dialogue est en cours avec toutes les factions, qu'il s'agisse de celles qui ont accepté de participer ou de celles qui ne veulent pas y participer, car nous tenons à dialoguer avec elles afin de connaître leur point de vue sur les programmes que ce gouvernement devrait adopter». Pour rappel, dans sa lettre de désignation à M. Chtayyeh, le président Abbas avait déclaré que la mission du nouveau gouvernement serait «d'accélérer la réunification de la Cisjordanie et de la bande de Ghaza, et de préparer les élections législatives en Cisjordanie, y compris El Qods-Est et à Ghaza, pour renforcer la démocratie». Le cabinet de Chtayyeh continuera également à soutenir financièrement les familles des prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes et les personnes tuées par l'armée d'occupation israélienne afin de «renforcer la fermeté du peuple palestinien sur son territoire face aux politiques de colonisation israéliennes, de défendre El-Qods et ses lieux saints musulmans et chrétiens à la lumière des tentatives israéliennes de changer leur statut et de construire une économie nationale forte». M. Chtayyeh aura trois semaines, à compter de la date de sa nomination, pour former un nouveau gouvernement, un délai qui pourrait être prolongé de deux semaines si nécessaire. Appel à mettre fin à la «division» entre Ghaza et la Cisjordanie Au moment où les efforts pour la formation du nouveau gouvernement d'union se poursuivent, la bande de Ghaza fait l'objet ces derniers jours de manifestations populaires contre le coût élevé de la vie et la situation difficile que connaissent les habitants de l'enclave palestinienne, sous blocus israélien depuis 2006. Onze factions et forces politiques, y compris le Fatah, ont publié une déclaration dans un communiqué de presse commun au terme d'une réunion d'urgence organisée samedi à Ghaza appelant le Hamas, qui contrôle le territoire depuis 2007, à «retirer toutes les forces de sécurité des rues principales et des places publiques et à libérer ceux qui ont été arrêtés lors des manifestations pacifiques». Les factions ont exhorté aussi le Hamas à «mettre un terme à toutes les formes de taxation sur les marchandises et à déterminer les besoins du marché en marchandises exportées». Elles ont aussi demandé à l'Egypte de «recommencer immédiatement à déployer des efforts pour réaliser la réconciliation palestinienne et ont préconisé une réunion d'urgence, avec toutes les factions et toutes les forces politiques, au Caire, ainsi que la mise en œuvre des accords de réconciliation signés», selon le communiqué. Dans le même contexte, un groupe de personnalités indépendantes a appelé lundi toutes les factions et forces politiques à «se réunir» et à inviter le Premier ministre désigné à se rendre immédiatement à Ghaza pour «consulter et former un gouvernement d'union nationale» et dans le but de «mettre fin à la division entre la Cisjordanie et Ghaza, conformément aux accords du Caire signés par toutes les forces et factions». Dans une déclaration, le groupe a indiqué: «En raison de la grave détérioration de la situation humanitaire et économique et des crises accumulées qui affligent la population palestinienne dans la bande de Ghaza et afin d'éviter un nouvel effondrement du système économique, politique et social et des libertés publiques, le rassemblement de personnalités palestiniennes indépendantes, condamne fermement toutes les formes de répression, de violation des droits de l'Homme et d'usage de la force, sous quelque forme que ce soit, contre les manifestants palestiniens». Les personnalités indépendantes ont également appelé les manifestants à «préserver les biens publics et privés et à maintenir des manifestations pacifiques», soulignant leur soutien à toutes leurs demandes «justes» de vivre dans la dignité et la liberté. «Nous soulignons que la solution de la crise humanitaire à Ghaza assiégée ne peut être dissociée des conséquences de la division noire et ne peut être surmontée que dans le cadre d'une solution nationale globale», ont-elles insisté. Le rassemblement de personnalités palestiniennes indépendantes est dirigé par M. Yasser Al-Wadia, membre du Comité chargé d'activer l'OLP (Organisation de libération de la Palestine).