La Syrie et l'ensemble de la communauté internationale ont vivement condamné les propos du président américain Donald Trump concernant la reconnaissance des Etats-Unis de la souveraineté d'Israël sur le Golan syrien occupé, y voyant une «violation flagrante» par Washington des lois de la légitimité internationale. Israël avait occupé le Golan syrien lors de la guerre des Six Jours en 1967 et l'a annexé en 1981, mais la communauté internationale n'a jamais reconnu cette annexion. Le président Trump a affiché l'intention de son pays de reconnaitre la souveraineté d'Israël sur ce territoire. «Après 52 ans, il est temps pour les Etats-Unis de reconnaître pleinement la souveraineté d'Israël sur le plateau du Golan», a affirmé jeudi le président américain sur son compte Twitter. Cette déclaration a été immédiatement critiquée par le gouvernement syrien. Lire aussi : Damas condamne fermement les déclarations de Trump sur le Golan syrien occupé Une source officielle du ministère des Affaires étrangères et des expatriés a assuré à l'agence de presse Sana que Damas «condamne avec les termes les plus sévères les déclarations irresponsables du président américain sur le Golan syrien occupé», affirmant que «ces déclarations ne changeront rien de la réalité que le Golan est toujours un territoire arabe syrien». Cette position exprime, selon cette source, la violation flagrante par les Etats-Unis des lois de la légitimité internationale, notamment de la résolution du Conseil de sécurité n 497 de l'an 1981 qui rejette la décision du gouvernement d'occupation israélienne et ses mesures arbitraires concernant le Golan. Les propos de Trump «confirment une nouvelle fois le parti pris aveugle des Etats-Unis en faveur de l'occupation et leur soutien à cette attitude agressive», a encore dénoncé la diplomatie syrienne. Dans le même contexte, la Syrie a réclamé vendredi à l'ONU de faire respecter ses résolutions et de «condamner» la déclaration de Donald Trump sur le Golan syrien occupé. Tollé régional et international Sur le plan régional, les déclarations de Trump sur le Golan occupé ont été vivement critiquées notamment en Egypte qui a, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, réaffirmé sa «position ferme» sur le statut du plateau du Golan, considéré comme un territoire arabe occupé. «Du point de vue des résolutions internationales légitimes, la souveraineté légale et administrative d'Israël sur le plateau du Golan syrien occupé est une décision invalide et illégitime», indique le document. L'Egypte confirme l' «importance pour tout un chacun de respecter les résolutions internationales légitimes et la Charte des Nations Unies aux yeux desquelles il est inacceptable d'acquérir des terres par la force», ajoute le communiqué. Pour sa part, le secrétaire général de la Ligue arabe (LA) Ahmed Aboul Gheit a jugé «illégale et hors de propos» la reconnaissance de la souveraineté d'Israël sur le plateau du Golan par le président américain «La LA soutient entièrement les droits de la Syrie, notant que la manœuvre des Etats-Unis auraient de dangereuses répercussions sur le conflit israélo-arabe», a-t-il averti, réitérant le soutien de l'organisation à la Syrie pour la récupération de son territoire occupé. La Jordanie a, elle aussi, exprimé son indignation face à la position américaine à l'égard du Golan occupé. «La paix durable et complète exige le retrait d'Israël de l'ensemble des territoires arabes occupés et le plateau du Golan fait partie de ces territoires occupés», a souligné dans ce sens, son ministre des Affaires étrangères, Ayman Safadi. Pour Téhéran, les décisions personnelles de Donald Trump démontrent une fois de plus la réalité de la politique américaine, qui constitue une menace pour le monde entier et pourrait conduire à une série de crises graves et nouvelles dans la région. Aux yeux du président turc, Recep Tayyip Erdogan, la déclaration de Donald Trump sur le plateau du Golan syrien occupé par Israël, mettra «la région au bord d'une nouvelle crise». «Il est hors de question pour la Turquie et l'OCI (Organisation de la coopération islamique) de rester silencieuses devant un sujet aussi sensible", a-t-il souligné. "Nous n'autoriserons jamais la légitimation de l'occupation du plateau du Golan syrien», a ajouté Erdogan à l'ouverture vendredi d'une réunion de l'OCI à Istanbul. A l'étranger, la diplomatie russe a affirmé que le changement du statut du Golan syrien sans l'autorisation du Conseil de sécurité de l'ONU constituerait «une violation directe de ses résolutions», et qualifié «la décision d'Israël d'étendre sa souveraineté à ce territoire d'"illégale». De son côté, la Chine a appelé toutes les parties concernées à régler les différends territoriaux liés au plateau du Golan «selon les accords concernés des Nations unies». La reconnaissance de la souveraineté d'Israël sur le plateau du Golan, évoquée par le président Trump, a aussi suscité l'indignation de la France qui a souligné que cette action «serait contraire au droit international». Dans un communiqué de son porte-parole, le quai d'Orsay a rappelé que «le Golan est un territoire occupé par Israël depuis 1967. La France ne reconnaît pas l'annexion israélienne de 1981». Et en Allemagne, le gouvernement a affiché sa détermination à continuer à considérer le plateau du Golan «comme un territoire occupé».