L e président des Etats-Unis, Donald Trump, s'est déclaré, avant-hier, favorable à la reconnaissance de la souveraineté d'Israël sur la partie du Golan occupée et annexée par Israël, une décision qui n'a jamais été reconnue par la communauté internationale. «Après 52 ans, il est temps pour les Etats-Unis de reconnaître pleinement la souveraineté d'Israël sur le plateau du Golan, qui a une importance stratégique pour l'Etat d'Israël et la stabilité régionale», a tweeté le président américain. Cette annonce intervient à quatre jours de la visite, à la Maison-Blanche, du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, en pleine campagne pour sa réélection à l'approche des législatives du 9 avril. Cette annonce est un véritable coup de pouce pour Benyamin Netanyahu, qui réclame cette reconnaissance avec insistance. «Merci président Trump !» a-t-il tweeté immédiatement après l'annonce de Trump, dont il a loué le «courage». Israël a conquis une grande partie du Golan, soit 1200 km2, lors de la guerre des Six-Jours en 1967, et l'a annexée en 1981, mais la communauté internationale n'a jamais reconnu son rattachement. L'annonce de Donald Trump en faveur d'une reconnaissance de la souveraineté d'Israël sur la partie du plateau du Golan syrien occupée a suscité une avalanche de réactions partout dans le monde. La Syrie n'a pas tardé à réagir. Damas a estimé que la déclaration du locataire de la Maison-Blanche était «une violation flagrante du droit international». «La position américaine sur la partie occupée du Golan syrien reflète clairement le mépris des Etats-Unis pour les règles internationales et leur violation flagrante du droit international», a déclaré une source aux Affaires étrangères syriennes, citée par l'agence Sana. Pour le régime syrien, les déclarations de Donald Trump «confirment une nouvelle fois le parti pris aveugle des Etats-Unis en faveur de l'occupation sioniste». Mais elles «ne changeront rien au fait que le Golan est et restera arabe et syrien». Le régime de Damas a également juré de récupérer les hauteurs du Golan par «tous les moyens possibles». Bien qu'hostile à Bachar Al Assad, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a estimé de son côté qu'«il ne faut pas permettre de légitimer l'occupation des hauteurs du Golan» et que les propos de Donald Trump ont placé la région au bord d'une nouvelle crise. Une position partagée par la Russie, alliée du régime syrien. Pour le Kremlin, «de tels appels peuvent déstabiliser considérablement la situation (…) au Proche-Orient. Pour l'instant, ce n'est qu'un appel. Espérons que cela le restera». L'Iran, grand allié régional du régime de Damas, a jugé illégale et inacceptable une reconnaissance par Washington de la souveraineté israélienne sur le Golan. «Nous sommes tous choqués par Donald Trump qui continue d'essayer de donner ce qui ne lui appartient pas à (l'Etat) raciste d'Israël : d'abord Al Qods (nom arabe de Jérusalem, ndlr), maintenant le Golan», a écrit Mohammad Javad Zarif, le ministre des Affaires étrangères iranien sur son compte Twitter, en marge d'une réunion de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) à Istanbul. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a affirmé, pour sa part, que les propos de Donald Trump étaient «totalement en dehors du droit international». La Ligue arabe a suspendu la Syrie en 2011, dès la première année du conflit civil syrien. L'Egypte, proche de l'administration Trump, a réaffirmé dans un communiqué sa position selon laquelle «le Golan syrien est un territoire arabe occupé» et son annexion «nulle et non avenue» au regard du droit international. Elle a souligné la nécessité de respecter les résolutions de l'ONU s'agissant de «l'inadmissibilité de l'acquisition de terres par la force», sans faire directement allusion aux propos de Trump. Pour sa part, l'Union européenne a affirmé ne pas reconnaître la souveraineté d'Israël sur le plateau du Golan. «La position de l'UE n'a pas varié», a dit à Reuters une porte-parole de l'UE. «L'Union européenne, conformément au droit international, ne reconnaît pas la souveraineté d'Israël sur les territoires occupés par Israël depuis juin 1967, parmi lesquels les hauteurs du Golan, et ne considère pas qu'ils font partie du territoire israélien», a-t-elle ajouté.