Début du dénouement de la crise politique de l'Algérie après plus d'un mois de manifestations populaires revendiquant le départ du Président Abdelaziz Bouteflika, à travers l'application de l'article 102 de la Constitution. La phase préparatoire de la transition politique aurait débuté après l'annonce, lundi passé, de la démission du Président Abdelaziz Bouteflika, avant la fin de son mandat, le 28 avril en cours.Les démarches les plus importantes sont à venir et devraient répondre à une logique politique réfléchie par les personnes désignées pour élaborer la feuille de route qui définirait l'itinéraire à suivre avant d'organiser les élections présidentielles. Le changement politique profond dans le pays auquel a appelé le peuple devrait être conduit par une élite consciencieuse de l'état délicat du pays. Une démarche plus que nécessaire selon le professeur en droit constitutionnel, Bachir Yelés Chaouche, qui estime que «cette phase doit contenir tous les mécanismes visant à assurer une transition paisible, et celle-ci doit être négociée avec la Présidence». Ce qui expliquerait l'insistance de cette dernière à gagner un espace-temps destiné à «trouver des arrangements» allant dans le sens d'une application «intelligente» de l'article 102. L'intervenant sur les fréquences de la radio nationale, Chaîne III, hier, a considéré que la démission du Président Bouteflika, avant la fin de son mandat, le 28 avril, est la suite logique et répond aux revendications populaires réclamant le départ du système politique. Le constitutionnaliste a salué le caractère pacifique des manifestations populaires depuis le 22 février. Ce comportement témoigne du degré de maturité de la société algérienne qui a permis de satisfaire la demande populaire, à savoir l'inciter à déposer sa démission dans des conditions «pacifiques». Ce qui signifie, selon M. Bachir Yelés Chaouch, que le pays a abordé la phase préparatoire de la transition politique. Une revendication, également, entendue par le chef de l'Armée, Gaïd Salah qui a appelé, rappelons-le, il y a quelques jours à l'activation des articles 7, 8 et 102 de la Constitution déclarant l'état d'empêchement du Président, étant une solution constitutionnelle à la crise politique qui ronge le pays dৄ'invité de la rédaction de la radio nationale hier lors de son passage sur les ondes de la Chaîne III durant lequel il a mis l'accent sur l'urgence de dégager des représentants du mouvement populaire afin de gérer la phase de la transition politique pour éviter au pays un blocage institutionnel aux revers désastreux. «Les appels au départ de tous les composants du système polit de l'article 7, qui dit-il, «ne pourrait être appliqué en l'état, en raison, de l'article 8, lequel stipule que cette souveraineté ne peut être exercée que par l'intermédiaire de représentants élus ou par voie de référendum, ce qui signifie clairement qu'il ne pourrait y avoir d'exercice direct de la souveraineté populaire». Ce sont, toutefois, des réponses constitutionnelles aux revendications populaires. Les derniers changements opérés au niveau du gouvernement et le départ de Bouteflika ont divisé les positions du peuple entre ceux qui voient en ces réactions le début de la transition, et ceux qui préfèrent spéculer sur un scénario inversé. Commentant les réactions des protestataires appelant à ce «qu'ils partent tous» et d'autres qui préfèrent, préalablement, désignés des représentant afin de rédiger une nouvelle Constitution, suivie d'élections présidentielle, M. Yelés Chaouche renvoie l'origine de cette confusion à la position de l'armée qui, selon lui «a fermé le débat lorsqu'elle a décidé que la réponse aux revendications des Algériens est représenté par l'application de l'article 102», bien qu'il reconnaissait en cet article une solution à la crise politique.