S'exprimant lors d'une réunion tenue au niveau du siège de l'Etat-major de l'Armée nationale populaire, le général Gaïd Salah a souligné l'urgence absolue de mettre en application les articles 102, 7 et 8 de la Constitution. «Toute décision qui sera prise en dehors de la Constitution sera considérée comme nulle et non avenue», a-t-il fait savoir. En effet, le Général de Corps d'Armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, Chef d'Etat-major de l'Armée Nationale Populaire a présidé, l'après-midi d'hier, 2 avril 2019, une réunion au siège de l'Etat-major de l'ANP, avec les Commandants de Forces, les Commandants des Régions Militaires, le Secrétaire Général du ministère de la Défense nationale et les Chefs des deux départements de l'Etat-major de l'ANP. Cette réunion s'inscrit dans le cadre du suivi des développements relatives à la proposition formulée par l'ANP visant la mise en application des articles 7, 8 et 102 de la Constitution, a indiqué un communiqué du ministère de la Défense (MDN). «La Constitution stipule que le peuple est la seule et unique source du pouvoir», a indiqué Gaïd Salah. «Depuis le début des manifestations, l'ANP a insisté, en date du 18 mars dernier, au niveau du Secteur Opérationnel Sud Tindouf en 3ème Région militaire, sur l'impératif de résoudre cette crise dans les plus brefs délais et que les solutions à cette problématique existent, pourvu qu'elles s'inscrivent dans le cadre constitutionnel. Cependant, et devant l'absence de toute réaction à cette démarche et au regard de la sensibilité de la situation dont il est profondément conscient, il a évoqué la question, encore une fois, lors de son intervention du 26 mars au niveau du Secteur Opération Sud-Est de Djanet en 4ème Région militaire, et a affirmé qu'il était nécessaire de trouver une solution pour sortir de la crise dans l'immédiat et a proposé la mise en application de l'article 102 de la Constitution, comme solution s'inscrivant exclusivement dans le cadre constitutionnel, considéré comme l'unique garantie pour maintenir une situation politique stable», a indiqué le communiqué du MDN. Le communiqué a ajouté : «Le peuple algérien a approuvé cette démarche et l'a accueillie favorablement, voyant en elle un signe de bon augure et un espoir pour sortir de la crise. Cette initiative a été présentée par l'Armée Nationale Populaire, partant de son sentiment de responsabilité historique envers le peuple et la patrie. Malheureusement, cette démarche a été accueillie par l'entêtement, la tergiversation et la sournoiserie de certains individus qui œuvrent à faire perdurer la crise et la rendre plus complexe, avec comme seul souci la préservation de leurs intérêts personnels étroits, en ne se souciant que peu des intérêts du peuple et de l'avenir du pays». Toujours et selon le communiqué du MDN les vastes opérations de pillage et de dilapidation qu'a connues notre pays, ciblant ses potentiels et ressources économiques et financières, le Général de Corps d'Armée s'est interrogé sur les moyens qui ont permis à cette poignée de personnes d'amasser des richesses immenses par des voies illégales et dans un court laps de temps, en toute impunité, profitant de leur accointance avec certains centres de décision douteux, et qui tentent, ces derniers jours, de faire fuir ces capitaux volés et s'enfuir vers l'étranger. Il y a lieu d'indiquer dans ce contexte que les décisions de poursuites judiciaires contre ces derniers émanent de la justice par le biais du procureur général, mû par son adhésion aux revendications populaires insistantes. Ainsi, des décisions préventives ont été prises à l'encontre de certains individus, leur interdisant le déplacement jusqu'à l'accomplissement des procédures d'enquête, alors que les structures de compétence relevant du ministère du Transport ont mis en œuvre des mesures d'interdiction de décollage et d'atterrissage des avions privés appartenant à des hommes d'affaires au niveau des aéroports du pays, conformément aux dispositions légales en vigueur. Concernant le communiqué attribué au président de la République, publié hier, le Général de Corps d'Armée a souligné : «Alors que le peuple algérien attendait avec impatience la satisfaction de ses revendications légitimes, parut en date du 1er avril, un communiqué attribué au président de la République, alors qu'en réalité il émanait d'entités non constitutionnelles et non habilitées, ayant trait à la prise de décisions importantes concernant la phase de transition. Dans ce contexte particulier, nous confirmons que toute décision prise en dehors du cadre constitutionnel est considérée comme nulle et non avenue». Nous y reviendrons.