Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) de Mohcine Bellabes suggère la mise en place d'une Haute instance de transition pour sortir de la crise qui secoue le pays. Dans la feuille de route que nous soumettons au débat, nous proposons d'élire trois personnalités, un magistrat, un universitaire et un syndicaliste, qui vont constituer ce qu'on a appelé la Haute instance de transition, note le président de cette formation politique sur le compte officiel du parti. Pour les élire, poursuit Mohcine Bellabes, nous avons pensé aux corporations importantes qui sont mobilisées dans ce mouvement, celles des magistrats, des enseignants universitaires et les syndicats autonomes qui représentent différents secteurs, acteurs de la contestation de l'ordre établi. «Qui mieux que les magistrats pourraient agir dans le sens d'une justice indépendante de façon effective», observe le président du RCD. Pour les enseignants universitaires, Mohcine Bellabes dit vouloir réhabiliter l'élite, le savoir, la science, l'université. S'agissant des syndicats autonomes, c'est une manière aussi de réhabiliter la représentation du monde du travail qui a porté le combat pour la dignité malgré une chape de plomb et une répression de tous les jours, poursuit-il, considérant que ces catégories sociales représentent l'essentiel des Algériens. «Un enseignant universitaire par exemple peut être un jeune ou un moins jeune. Il peut être issu d'une famille pauvre ou d'une famille riche. C'est la même chose pour le syndicaliste». C'est une manière, a encore poursuivi le président du RCD, de donner un minimum de légitimité à l'instance qui va gérer la transition. «Nous pensons que cette légitimité issue de la mobilisation est la seule garante de l'encadrement d'une feuille de route sérieuse pour amorcer un changement de système», dit-il. Revenant sur la solution constitutionnelle devant permettre au pays de traverser cette conjoncture, Mohcine Bellabes estime que le problème n'est pas d'aider le pays à traverser une conjoncture mais de faire en sorte qu'il connaisse, pour une fois, un vrai départ. «Nous avons raté tous les départs depuis 1962. C'est les replâtrages successifs qui ont conduit l'Algérie à connaître des crises cycliques. C'est connu, chaque accommodement prépare la prochaine crise», observe-t-il.