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La nature vivante dans tous ses états
Publié dans La Nouvelle République le 09 - 04 - 2019

Rien de plus merveilleux que de parler de la nature en pleine transformation en ce printemps né des nombreuses précipitations de l'hiver dernier et qui ont porté leurs fruits.
Mais grâce à Dieu, même le printemps de cette année est assez pluvieux pour que l'ensemble des éléments naturels s'éveillent harmonieusement pour saluer chaleureusement la nouvelle saison. Pour ceux qui se donnent la peine de l'observer avec attention, la nature est un monde vivant et merveilleux avec ses couleurs très nuancées et variées à l'infini. Et lorsqu'on arrive à connaitre la majeure partie des espèces végétales, on finit par comprendre que la végétation est un domaine immense au point de se rendre compte qu'il est impossible de le cerner, et qu'il ne constitue qu'une partie de la nature. Et que de mystères, de lois vieilles comme l'univers qui continuent de déterminer la nature comportant en plus de l'humanité, le monde végétal et le monde animal indispensables au maintien de la vi sur terre. Nul homme de la connaissance et du savoir n'a pu expliquer de manière claire certains phénomènes concernant la vie humaine, animale et végétale tant ils relèvent des mystères que nul n'a pu percer. La forêt naturelle qui a échappé au vaste plan dévastateur dit de transformation du milieu de vie va continuer à servir de couverture végétale et de milieu naturel pour la sauvegarde de la faune par la flore, tel est le système écologique que l'homme conscient de ses responsabilités vis-à-vis des dangers que représente la suppression de la couverture végétale essaie de sauvegarder. La flore et la faune doivent être préservées, ils sont les vivants naturels qui assurent la conservation de la nature. Pour l'équilibre écologique, il ne faut pas qu'une espèce animale ou végétale disparaisse de la planète « Terre ».
La nature au fil des saisons
Elle a ses charmes en toutes saisons. Avec l'hiver, elle prend un aspect particulièrement monotone mais qui a ses couleurs où domine le sombre. La plupart des arbres n'ont que leurs branches, elles ont perdu leurs feuille mais malgré la froidure souvent glacial, on aime le froid vivifiant de l'hiver qui donne quelques sensations de bien être, on a moins soif et on a plutôt une faim de loup qui vous envie de manger des glands, surtout lorsque ceux-ci sont grillés. Fruit du chêne, le gland est particulièrement apprécié pour son goût et ses bienfaits pour l'estomac. Mais c'est la couleur orange du fruit de l'oranger, qui est prédominante pendant la saison froide et comme l'oranger a cette particularité d'avoir des feuilles persistantes, le vert très nuancé du feuillage de l'arbre vient rompre avec la monotonie de la saison qu'on dit monochrome par rapport à sa pluviosité. L'hiver on a de belles couleurs, celle de l'orange dans toutes ses variétés et celle du chêne qui a ses feuilles persistantes et très résistantes mais d'un vert terne. Qu'il est triste un paysage de chênes dont le bois est particulièrement résistant à toutes sortes d'intempéries, mais il est dur à travailler, la preuve est dans les vieilles portes de la Kabylie d'antan, ces portes en bois de chêne restent intactes durant des siècles sans jamais être peintes. Mais qu'il est beau le paysage en hiver pour ses fruits agréables et fortifiants, orangers aux feuilles persistantes d'un beau vert contrastant avec la couleur du fruit. De la même famille des agrumes, on peut ajouter le pamplemoussier, le mandarinier pour apporter une différence de couleur par leur fruit, jaune ou jaune foncé pour le pamplemousse, la mandarine dont la couleur est variable allant du rouge au jaune en passant par l'orange. Comme autre agrume, il ne faut pas oublier l'indispensable citronnier dont le fruit très acide, à peau jaune et à forte teneur en vitamine C. Un autre fruit qui mûrit en automne mais qui se maintient jusqu'en hiver, d'une autre famille, parait-il d'origine asiatique « Le cognassier » et acclimaté en Algérie, dont le fruit dur et non sucré est plutôt destiné à la cuisine pour faire un tadjine particulièrement bon. Mohamed Dib nous l'a appris d'après une vieille recette de Tlemcem. Tahar Djaout raconte sur une belle page de journal qu'il a écrite qu'au cours d'un séminaire sur la littérature, Dib les a invités lui et son collègue à manger chez lui. A cette occasion le grand écrivain a mis sa blouse cuisinier pour leur cuisiner un tadjine sferdjel, tadjine au coing inoubliable raconte Djaout. En fait, beaucoup de végétaux d'origine étrangère ont été acclimatés en Algérie, c'est le cas du mûrier dont les feuilles servent de nourriture aux vers à soie en chine, son pays d'origine. Le cactus qui donne en été des figues appelés « kermous el hendi » aux nombreux bienfaits curatifs, est originaire du Mexique. L'eucalyptus qui semble s'être bien répandu en Algérie, est originaire de l'Australie. Et la liste des arbres fruitiers venus d'ailleurs est longue. C'est le cas du pamplemoussier originaire de Malaisie, du prunier venu de Chine dans toutes ses variétés. L'ormeau qui semble avoir trouvé un climat idéal en Algérie, d'origine latine semble avoir été introduit par les Romains ; il pousse très bien partout, chez nous, il donne, au printemps, des fleurs blanches ou jaunes comestibles et qui répandent une bonne odeur. Il en est de même du cerisier importé d'Europe au début du 20ème siècle ; il a connu une période florissante des années cinquante à quatre vingt où il a produit de beaux fruits, plus beaux que ceux de son pays d'origine et en assez grosses quantités pour permettre son exportation, avant de connaitre la décadence à partir des années quatre vingt dix, suite à un virus venu d'ailleurs et qui a contaminé la plupart des cerisiers. Les autres arbres fruitiers ont des origines diverses, certains d'Asie, d'autres d'Amérique, même les Européens ne les connaissaient pas avant qu'ils n'aient connu la migration intercontinentale entrainée par l'histoire des peuples au cours d'une longue histoire. Il s'agit du poirier, du pommier, de l'abricotier, du prunier, du pêcher, de l'amandier, du noyer, du noisetier, presque tous, ils fleurissent au printemps pour donner des fruits en été comme le figuier dans toutes ses variétés, celui là est bien de chez nous et il a souvent à son voisinage l'olivier quelquefois millénaire. Actuellement, on a réussi à produire des kiwis et des avocats fruits de l'avocatier dont le fruit pèse jusqu'à un kilo. Tous ces fruits sont exotiques. Que l'exotisme ne nous fasse pas oublier ce bien de chez nous comme les champs de palmiers et les champs de pastèques ou de melons qui occupent une place importante dans la consommation.
Un vrai musée à ciel ouvert
D'abord une vraie mosaïque de couleurs changeantes selon les saisons, celles des arbres fruitiers dont la floraison diffère du point de vue couleurs, imaginez des amandiers et des grenadiers en fleurs, au même endroit, quel bel assemblage de couleurs accentuées qui ont dû inspirer, sans nul doute les maître du pinceau en mal de décors naturels originaux.
Des arbres en plein épanouissement qui produisent des fruits nécessaires à la vie de l'homme, passons à l'exubérance des arbres de la forêt, ce qu'on appelle la nature sauvage. Cela va du chêne dominant chez nous au frêne en passant par le peuplier et le micocoulier, arbres de la forêt que l'homme a utilisés comme matériaux pour la construction. Et puis il y a des milliers de variétés d'arbustes et des ronces qui rendent l'accès difficile, c'est la forêt vierge, habitat naturel des animaux sauvages : chacals, renards, sangliers, hyènes, serpents. Il parait qu'il y avait des panthères chez nous en remontant à deux siècles en arrière, nous avons des preuves par les noms de lieux. Et que d'oiseaux vivant à l'état sauvage ! Nos aînés les connaissent, qu'ils soient sédentaires ou migrateurs. Nous connaissons les cigognes qui viennent au début du printemps ou un peu avant pour nicher sur les hauteurs, de préférence les poteaux électriques.
Les hirondelles arrivent dès les premiers signes du printemps, elles bâtissent leurs nids, pondent deux fois les œufs, nourrissent leurs petits qui deviennent adultes prêts à s'envoler ensemble après un rassemblement général sur des fils téléphoniques ou électriques, en octobre pour un pays lointain. Le coucou a aussi une vie hors du commun ; il vole beaucoup si bien qu'il n'a pas le temps de construire un nid et il pond ses œufs dans les nids des autres ayant pondu, les oiselets qui naissent chez ces autres couples appartenant à d'autres familles, sont nourris comme s'il s'agissait des leurs. Le corbeau est un autre oiseau à la vie singulière ; il est extrêmement intelligent au point de fabriquer pour se procurer à manger, par exemple, tirer de la nourriture d'un trou à l'aide d'une paille ou d'un bâton qu'il a lui-même taillé. Les corbeaux se rassemblent pour former un cercle autour d'un des leurs qui vient de mourir.
Restons dans le monde animal pour parler d'une scène fantastique des abeilles. Elles tuent les faux bourdons après qu'ils ont fécondé la reine et vivent en parasites. Une fois tués, ils sont transportés hors de la ruche et les donnent à manger aux oiseaux, chacun reçoit un faux bourdon dans son bec avant de s'en aller, une scène parfaitement synchronisée jusqu'à l'évacuation totale des faux bourdons tués. On n'a pas fini de parler de scènes insolites de la nature, pour les raconter il faut une encyclopédie en plusieurs volumes.
Boumediene Abed


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