Depuis hier, et pour une durée de 90 jours au maximum, au cours de laquelle des élections présidentielles sont organisées, le Président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, assume la charge de Chef de l'Etat, selon ce qu'énoncent les dispositions constitutionnelles. Sa mission est strictement encadrée par toute une batterie d'articles de la Constitution. D'abord, il ne peut pas être candidat à la Présidence de la République. De plus, il n'a pas les prérogatives d'un président élu, notamment en matière de nomination de membres de gouvernement, de droit de grâce, de remise ou de commutation de peine, ou de saisir, sur toute question d'importance nationale, le peuple par voie de référendum. Il ne dispose pas également des prérogatives relatives à la dissolution de l'Assemblée populaire nationale, la tenue d'élections législatives anticipées ou la révision constitutionnelle. Il ne peut pas décider de la mise en application des dispositions prévues aux alinéas 7 et 8 de l'article 91 et aux articles 93, 142, 147, 154, 155, 208, 210 et 211 de la Constitution. Quant aux dispositions des articles 105, 107, 108, 109 et 111 de la Constitution, elles ne peuvent être mises en œuvre qu'avec l'approbation du Parlement siégeant en chambres réunies, le Conseil constitutionnel et le Haut Conseil de Sécurité préalablement consultés. Ces dispositions concernent la déclaration de l'état d'urgence, l'état de siège, l'état d'exception, la déclaration de guerre en cas d'agression effective ou imminente, ainsi que la mobilisation générale. Les partis d'opposition ont exprimé leurs avis sur la mise en œuvre de l'article 102 de la Constitution après la démission d'Abdelaziz Bouteflika de son poste de président de la république. Pour le MSP l'article 102 ne pourrait constituer une solution que "si elle est accompagnée de réformes politiques garantissant la concrétisation de la volonté populaire, à travers des élections libres et transparentes. Pour sa part, le FJD estime que "la crise que traverse l'Algérie est exceptionnelle et ne peut être réglée que par des solutions exceptionnelles" et il propose notamment une transition de six mois gérée par "un chef d'Etat" ou d'un "conseil présidentiel" composé de trois à cinq personnalités jouissant de compétence, d'expérience professionnelle et d'un parcours intègre. On sait que d'autres acteurs et partis politiques proposent également des solutions politiques. Sur les plateaux des chaines de télévision et plus largement dans les médias nationaux, tous supports confondus, des constitutionnalistes et des politologues algériens expliquent et tentent de cerner la problématique complexe de sortie de la crise dans l'intérêt avant tout de l'Algérie.