Le tirage au sort de la Coupe d'Afrique des nations 2019 a livré son verdict, voire en même temps un avant goût de ce que sera l'organisation de cette CAN. Les pyramides de Gizeh ont, en effet, servi de décor à cette Coupe d'Afrique des nations (CAN) qui se jouera pour la première fois de son histoire avec vingt-quatre équipes. Les deux premiers de chaque groupe et les quatre meilleurs troisièmes seront qualifiés pour les seizièmes de finale. Les quatre légendes du football africain : Mustapha Hadji, El Hadji Diouf, Ahmed Hassan et Yaya Touré ont ainsi réparti les 24 pays en lice et n'ont pas fait seulement que des heureux. L'Egypte avec son décor majestueux des pyramides de Gizeh promet une mise en scène des plus convaincantes. Présentée comme le favori de la compétition, du fait qu'elle jouera chez elle, et ouvrira le bal le 21 juin au Caire face à des Zimbabwéens réputés difficiles, ce sera son match. Un premier match en qualité de pays hôte face à un Zimbabwe qui s'est qualifié pour la deuxième fois dans cette compétition après l'édition 2004 en Tunisie. Elle a terminé première du groupe «G» avec un total de 11 points devant la RD Congo 9 points alors que le Liberia est 3e avec 7 points et enfin l'autre Congo avec 5 points. Les Egyptiens ont largement les moyens de sortir indemnes de ce groupe, où la RDC, bien qu'en difficulté lors des qualifications, semble assez bien outillée pour prolonger son séjour en Egypte. Même si cette équipe est considérée comme un simple outsider, les Pharaons doivent faire attention à cette équipe zimbabwéenne au jeu anglo-saxon avec beaucoup de joueurs évoluant dans le championnat sud-africain. Les Pharaons iront ensuite affronter le Congo et l'Ouganda, un groupe largement à sa portée, à l'exception de la sélection ougandaise, qui aura à jouer sa plus belle carte face justement aux locaux. Ce ne sera pas partie facile. Disons que la main heureuse va leur permettre de franchir haut les premiers obstacles. Un objectif qui est aussi celui de toutes les équipes. Mais attention, soulignent les spécialistes, les premiers matchs dans une phase finale de la CAN sont très difficiles à aborder surtout pour les pays organisateurs. Le tirage au sort de cette Coupe d'Afrique des nations 2019 ne laissera pas un très bon souvenir à certaines équipes qualifiées pour la phase finale, l'Algérie est dans le groupe C avec le Sénégal, Kenya et la Tanzanie. Pour la plupart des professionnels, il faut se rappeler ce qui s'est passé, il y a exactement deux ans au Gabon «le Sénégal et l'Algérie s'étaient croisés au premier tour (2-2) et seuls les Lions de la Teranga avaient poussé leur parcours jusqu'en quarts de finale. Depuis, Aliou Cissé n'a pas bougé de son banc de touche, alors que l'Algérie a lessivé plusieurs sélectionneurs, laissant la place à Djamel Belmadi, nommé en juillet 2018». Un rappel d'un confrère bien mesuré. Belmadi a redressé une équipe talentueuse mais irrégulière. Il a réussi à qualifier son équipe pour la phase finale, mais ces quatre dernières années, le Sénégal a clairement pris un temps d'avance sur son rival maghrébin. «Les deux équipes partent avec la faveur des pronostics dans un groupe qui verra s'affronter le Kenya, absent depuis 2004, et son vieil ennemi tanzanien, de retour sur la scène continentale après une éclipse de trente-neuf ans». Pour les Verts, le Groupe C ne devrait pas poser tant de problèmes, si le choix des joueurs est bien réfléchi. Il s'git d'une compétition africaine où toutes les équipes participantes mettront en avant leurs professionnels, ce qui va une fois de plus répondre à la question de savoir comment faire pour démontrer que le football a évolué. Ce sera une confrontation entre joueurs des équipes européennes. On aura droit à des rencontres où les erreurs tactique et technique ne seront pas admises. Pour Belmadi «c'est, à mes yeux, un tirage assez équilibré, avec un Sénégal que tout le monde connaît. Ils ont été mondialistes. Ils vivent une vraie bonne période, depuis deux années au moins. Il y a une certaine stabilité dans leur équipe. Les Sénégalais sont favoris dans cette compétition et pas seulement dans notre groupe. Après, il y a le Kenya et la Tanzanie. Ce sont des équipes qu'il va falloir bien étudier. Je ne vais pas vous mentir en vous disant que je les connaîs très bien. Mais il va falloir les prendre au sérieux. Il faudra être prêt dès le premier match, face aux Kenyans». Quant à Omar Betrouni «arrêtez de nous dire que le groupe dans lequel nous logeons est facile. Je suis désolé, toutes les équipes partent sur un même pied d'égalité. Le football africain a évolué et pour moi, cette CAN va ouvrir ses portes aux joueurs européens qui feront leurs shows, c'est une CAN qui ne ressemblera pas aux précédentes, parce que le football africain a gagné en échelon. Nous allons assister à une autre version. Attention, à ne pas sous estimer les nations qui regorgent de joueurs qui possèdent d'excellentes potentialités physique, psychologique et technique. Pour moi, ce ne sera pas partie facile.