Au moins 174 personnes ont été tuées et 758 blessées, dont des civils, depuis le lancement le 4 avril par les troupes armées de Khalifa Haftar des agressions sur Tripoli, selon un nouveau bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Un précédent bilan donné la veille par la même source faisait état de 147 morts et 614 blessés. A Genève, le porte-parole de l'OMS, Tarik Jasarevic, a précisé qu'au moins 14 civils avaient été tués et 36 blessés dans les combats. Par ailleurs, l'organisation a indiqué avoir mobilisé de nouvelles équipes de chirurgiens pour venir en aide aux hôpitaux accueillant les nombreux blessés aux urgences et traumatologie. Les hostilités militaires menées par Khalifa Haftar contre la capitale libyenne où siège le Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale sont unanimement rejetées et condamnées par la communauté internationale ainsi que par les Libyens qui sont sortis manifester en masse vendredi pour dénoncer une tuerie et une destruction orchestrée contre le peuple libyen. Les combats ont fait plus de 18 000 déplacés, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué lundi, avoir délivré du matériel médical d'urgence au ministère de la Santé pour venir en aide aux victimes, dans les zones les plus touchées, à Aïn Zara et Gasr ben Ghachir, au sud de la capitale. «Alors que la situation sur le terrain se détériore et que le nombre de victimes augmente, les infrastructures sanitaires se trouvent face à un besoin critique d'aide», a-t-il ajouté. Les combats se sont intensifiés entre les troupes armées de Khalifa Haftar qui tentent d'avancer depuis plus d'une semaine vers la capitale libyenne, et celles du GNA basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, malgré les appels de cette dernière à l'arrêt des hostilités. Vendredi dernier, des manifestations pacifiques ont été organisées notamment à Tripoli et Misrata, drainant des foules imposantes ayant rejeté à l'unanimité la «guerre contre la capitale» ainsi que «le coup d'Etat contre les autorités civiles du pays». «Haftar est un criminel de guerre», «Non à la militarisation du pouvoir», «Non au remplacement d'un dictateur par un autre», «Tous ensemble derrière le gouvernement d'union national», «Non au pouvoir des militaires», «Oui pour une Libye, Etat civil», pouvait-on notamment lire sur les banderoles brandies à l'occasion par les manifestants.