Raouf Salim Bernaoui , nommé ministre de la Jeunesse et des Sports dernièrement, se trouve aujourd'hui dans un espace où tout bouillonne. Les regards ne sont pas ceux qu'ils espéraient trouver sur le terrain de la fraternité sportive. La visibilité n'est pas nette. Le jeune ministre, certainement par des ambitions non calculées, s'enfonce dans des déclarations qui n'épousent pas la réalité du terrain sportif. La concrétisation de la feuille de route dictée par le gouvernement provisoire, ne sera pas pour demain. Son contenu est rejeté, du reste, par le mouvement de contestation populaire. Raouf Salim Bernaoui, le nouveau MJS, s'est vite précipité, sans mesurer les conséquences pour affirmer, à contre sens du débat sur la légitimé des élections du président de la FAF du 20 mars 2017 qui étaient, selon lui, «entachées d'aucune irrégularité, bien au contraire». Quel message souhaitait-il faire passer ? Très mal conseillé, très certainement. Il affirme que le scrutin fut «libre et honnête !» Et ce au moment même où des voix s'élèvent pour affirmer que ces élections étaient loin d'être propres. Ces deux anciens membres de la commission électorale, en l'occurrence Zerouati et Baâmeur, ont avoué sur les chaînes de télés que «c'est grâce aux immixtions du MJS que Zetchi a été hissé en haut de la pyramide footballistique». «Bernaoui, ancien président de la Fédération d'escrime, s'est senti obligé, sans doute sous la pression de ses mentors, de ne pas apporter de l'eau au moulin à ceux qui plaident pour un changement dans le paysage... du football national, pour mettre fin à toute velléité d'intervention du MJS pour réparer l'affront du 20 mars 2017». «Le temps des interventions du MJS dans les affaires des fédérations est fini». A cette déclaration, un de nos confrères, réagira en lui rappelant tout bonnement que la «décence aurait voulu que le MJS s'abstienne justement de prendre position dans un conflit, ce qui s'apparente déjà à une pression directe sur les acteurs du football» et d'ajouter que «l'intervention de Raouf Salim Bernaoui vise évidemment à maintenir un ordre établi par l'ancien système sous le couvert d'une prétendue indépendance des fédérations». Et ce n'est pas pour rien si les réactions de Mellal et de Zerouati lui valurent d'ailleurs des réponses cinglantes «l'invitant sèchement à se limiter à son rôle d'intérimaire en attendant l'arrivée d'un ministre émanant de la volonté du peuple». Sur les différents espaces, des commentaires fusent partout pour en faire un sujet d'actualité tant qu'il touche au sport. La réaction première est que le ministre intérimaire de la Jeunesse et des Sports suscite déjà la polémique. Ainsi, comme le relèvent quelques médias, le ministre Raouf Salim Bernaoui se serait, selon quelques professionnels, «discrédité d'emblée avant de concéder un nouvel impair quelques jours plus tard au sujet de la gestion du MC Alger». Le ministre s'est félicité du retour d'Omar Ghrib au Mouloudia, en le qualifiant «d'enfant du club». Une déclaration semée au milieu d'un mécontentement général au sein de la famille mouloudéenne. Parce que Ghrib serait l'homme qui maîtriserait parfaitement la gestion de la communication de crise et serait donc la personne qui sait parler aux supporters en colère. Le Journal Maghreb Emergent en date du 26 avril 2013, écrivait à ce propos : «Le plus grave incident protocolaire de l'histoire du football algérien, le refus des joueurs du MCA de monter à la tribune officielle après la défaite en finale de Coupe d'Algérie le 1er mai 2013, a été le fait d'une équipe de dirigeants sous l'autorité de Sonatrach. Abdelhamid Zerguine l'ex-PDG de cette institution avait en son temps choisi de continuer de travailler avec les dirigeants en place, dont le fameux coordinateur Omar Ghrib à la réputation aussi sulfureuse que les prestations orales. «Lorsque l'investissement public arrive sur un terrain qu'il ne connaît pas, ici le football choisit de s'associer au partenaire ‘privé' qui le rassure le plus, non pas pour développer son business mais pour gérer la rue. Là aussi la main des décideurs de l'ancien système est largement visible». Bernaoui n'a donc pas besoin de se vanter pour désigner ses conseillers de l'ombre. Et pour pousser le bouchon un peu plus loin, le ministre de la Jeunesse et des Sports avait-il raison en réitérant les déclarations de ses prédécesseurs qui disaient que «l'Algérie est capable d'organiser une Coupe du monde» ? Ne serait-il pas plus intelligent pour l'immédiat de se pencher sur une élaboration d'une politique portant sur le développement et la valorisation des sports, ou encore sur une stratégie de sensibilisation sur l'importance du sport dans l'économie nationale et inciter les acteurs économiques à contribuer à son développement ; et surtout un mode pour éradiquer la violence dans les stades. Enfin pourquoi pas s'ouvrir à une communication exceptionnelle à tous les professionnels ayant une expérience pour prendre la parole et proposer des solutions pour relancer ce grand chantier, à travers des débats autour de projets de textes législatifs et réglementaires dans le domaine de la jeunesse et des sports ; d'autres sujets peuvent compléter le vide qui caractérise le sport en Algérie.