Le Club des magistrats a, par la voix de son porte-parole, Merzougui Saâd Eddine, juge d'instruction près la Cour de justice d'Oued Souf, a fait cas, hier mardi, de pressions, exercées, dit-il, sur les magistrats qui refusent de superviser la prochaine élection présidentielle, prévue le 4 juillet. « Nous dénonçons ces pressions exercées sur les magistrats qui boycottent les élections du 4 juillet et ont refusé d'entamer aujourd'hui (hier, ndlr) la révision des listes électorales », a-t-il indiqué, citant, notamment les magistrats des Cours de justice des wilayas d'Annaba et Oued Souf. La révision des listes électorales qui devait être entamée aujourd'hui (hier, ndlr) est, a précisé le porte-parole de ce syndicat, boycottée, unanimement, par 23 Cours de justice. Déplorant que dans certaines Cours de justice, il a été décidé de charger des conseillers et procureurs d'entamer la révision des listes électorales. Alors que, normalement, cette tâche revient aux magistrats, maillon important dans l'organisation des scrutins. Le porte-parole de ce syndicat a, à l'occasion, dénoncé ces pressions et mis en garde la tutelle. « Nous mettons en garde le ministère de la justice contre les conséquences de ces agissements », a-t-il poursuivi, rappelant, au passage, l'attachement du syndicat à l'indépendance de la justice, malmenée depuis des années, a-t-il observé, par un pouvoir dont la rue réclame le départ depuis le début des manifestations le 22 février. « Notre détermination à demander le changement ne faiblira pas et ne sera pas démentie, quelle que soit la situation car nous appelons à la justice. Les magistrats ne renoncerons pas à leur revendications pour une justice indépendante », a-t-il ajouté. Le porte-parole du Club des magistrats Aussi, a-t-Il annoncé la tenue, prochainement, d'un nouveau sit-in des magistrats devant le ministère de la Justice pour demander, le départ du ministère de la Justice, de Slimane Brahmi, le ministre, le secrétaire général Boudjemaa Ait Aoudia et l'inspecteur général, Tayeb Benhachem. Hier mardi, le ministère de la Justice a indiqué que l'opération de révision des listes électorales se déroulait dans de bonnes conditions. « Seuls quelques magistrats refusent d'assurer l'opération de révision des listes électorales fixée pour la période du 16 au 23 avril, en prévision des élections présidentielles du 4 juillet 2019 », annonce le département de Slimane Brahmi dans un communiqué, démentant ce qu'il a qualifié d'un boycott massif de la part des magistrats. « Ils (magistrats, ndlr) seront remplacés», poursuit le communiqué. Aux nombreux P/APC qui refusent d'encadrer la prochaine élection présidentielle du 04 juillet et au Club des magistrats qui boycottent ce scrutin, unanimement, rejeté par le peuple lors des manifestations du 12 avril, le considérant illégitime, se sont joints, avant-hier dimanche, des secrétaires généraux des Collectivités locales (APC) de Bejaia qui ont annoncé leur refus d'assurer l'opération de révision des listes électorales. «Compte tenu de la conjoncture actuelle qui prévaut à l'échelle nationale, nous les secrétaires généraux des communes de Seddouk, Beni Maouche, Bouhamza, Amalou, Mcisna et Boudjelil dans la wilaya de Bejaia, réunis lundi, déclarent s'abstenir d'organiser la révision exceptionnelle des listes électorales, la préparation et le déroulement de cette élection », lit-on à travers un communiqué. Toujours au sujet du rejet de l'encadrement de ces joutes électorales, le Front des forces socialistes (FFS), a appelé, lundi, les élus et les Présidents des Assemblées Populaires Communales de son obédience à refuser d'entamer l'ouverture de la révision exceptionnelle des listes électorales et à ne pas s'impliquer dans toutes les opérations entrant dans le cadre de l'organisation du scrutin présidentiel prévu pour le 04 juillet 2019. « Le pouvoir est resté sourd aux cris des millions d'algériennes et d'algériens mobilisés dans une dynamique révolutionnaire pacifique ininterrompue depuis le 22 février dernier pour un changement radical du système politique du pays », indique le parti dans un communiqué.