L'élection présidentielle du 4 juillet prochain, unanimement, rejetée par le peuple lors des manifestations du 12 avril, les considérant illégitimes et estimant qu'il lui revient souverainement de décider des actions à mener pour réaliser une véritable transition démocratique est plus que jamais compromise. Après le refus du Club des magistrats algérien de superviser ce scrutin, exprimé, samedi à Alger, par Merzougui Saâd Eddine, juge d'instruction près la Cour de justice d'Oued Souf et porte-parole du syndicat, lors d'un rassemblement de protestation organisé conjointement avec l'Union nationale des ordres des avocats devant le ministère de la Justice, de nombreux P/APC viennent d'annoncer leur décision de ne pas s'y impliquer. Nous ne procéderons pas à la révision ni à la préparation des élections suscitées et cela, indiquent certains maires, par respect à la volonté du peuple algérien dont nous tenons notre légitimité, aussi par notre conviction personnelle et par respect aux juges qui ont exprimé leur décision de ne pas accompagner ce processus de la honte. En réponse, disent-ils, aux courriers de l'administration de wilaya concernant la préparation de ce scrutin. Réaffirmant ainsi leur soutien à la contestation, en cours, contre le régime. En tant que maire, élu du peuple, écrit pour sa part, le P/APC de Souk El Tnine (Tizi Ouzou) dans une correspondance au wali, je m'incline devant la volonté du peuple algérien, et sachez bien que quand le peuple entier exige le départ de votre régime, réclamant haut et fort, d'une manière la plus civilisée en surprenant et inspirant les nations les plus démocratiques, un Etat de droit, vos lois et votre Constitution, que vous avez bafouée à maintes reprises, sont Caduc. Comme cela a été le cas lors du simulacre convoqué par Bouteflika pour le 18 avril, avant qu'il ne se retrouve hors circuit, le Bureau national des élus progressistes du RCD, renouvelle le refus collectif et catégorique de tous ses élus pour l'organisation et l'encadrement de ce nouveau simulacre, version Gaïd-Bensalah, projeté pour le 4 juillet 2019 et ce, sur l'ensemble des APC gérées par le RCD, annonce, pour sa part le parti dans un communiqué. Conscients de cette responsabilité historique et déterminés à accompagner le mouvement populaire et à honorer le mandat municipal, les élus progressistes du RCD continueront leur combat pour honorer la confiance de nos concitoyens, poursuivent les rédacteurs du document. Samedi, c'était le Club des magistrats algériens qui a annoncé son refus de superviser les élections présidentielles du 4 juillet prochain. « Convaincus que le juge est le fils du peuple et son serviteur, qu'il juge en son nom et pour lui et en réponse aux revendications populaires, nous, membres du Club des magistrats algériens, avons décidé, irrémédiablement, de boycotter la supervision du scrutin du 4 juillet 2019 », a indiqué Merzougui Saâd Eddine, juge d'instruction près la Cour de justice d'Oued Souf et porte-parole du syndicat. Il s'exprimait lors d'un rassemblement de protestation organisé conjointement avec l'Union nationale des ordres des avocats devant le ministère de la Justice, à Alger, auquel ont pris part plusieurs magistrats et d'avocats, dont des noms connus de la défense, dont M. Mostefa Bouchachi, M. Salah Dabouz et M. Noureddine Bensissad. Nous refusons, a-t-il poursuivi au milieu de magistrats et d'avocats rassemblés sur le perron du ministère de la Justice, de faire un faux témoignage pour des élections dont les résultats sont connus d'avance. Rappelant, au passage, l'engagement de son syndicat en faveur du mouvement populaire. « Nous avons été parmi les premiers et les seuls parmi les hauts fonctionnaires de l'Etat à refuser de superviser les élections du cinquième mandat et nous sommes les seuls qui avons demandé la démission du président de la République », a-t-il indiqué encore. Notre détermination à demander le changement, a observé ce magistrat, ne faiblira pas et ne sera pas démentie, quelle que soit la situation car nous appelons à la justice. « Les magistrats ne renoncerons pas à leur revendications pour une justice indépendante », a-t-il ajouté.