Selon un communiqué de la Cour d'appel militaire de Blida, le juge d'instruction militaire près le tribunal militaire de Blida a ordonné, hier, dimanche, le placement en détention provisoire de Saïd Bouteflika, frère et conseiller de l'ex-président Abdelaziz Bouteflika, ainsi que des généraux Athmane Tartag, dit Bachir, et Mohamed Mediène, alias Toufik, respectivement ex-coordinateur des services de sécurité, et ex-patron du DRS (Département du renseignement et de la sécurité), pour les chefs d'inculpation d'atteinte à l'autorité de l'Armée et de conspiration contre l'autorité de l'Etat. "Pour les besoins de l'enquête, le procureur militaire de la République près le Tribunal militaire de Blida a chargé un juge d'instruction militaire d'entamer la procédure d'instruction, et après mise en inculpation, ce dernier a rendu des mandats de placement en détention provisoire à l'encontre des trois prévenus", précise le communiqué. Hier, la télévision algérienne a montré des images de ces trois personnes au moment où elles entraient au tribunal militaire de Blida. Les trois hommes ont été arrêtés samedi. Rappelons que le 16 avril dernier, le général de corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'Etat-major de l'Armée nationale populaire (ANP), avait rappelé qu'il avait déjà évoqué, lors de son intervention du 30 mars 2019, "les réunions suspectes qui se tiennent dans l'ombre pour conspirer autour des revendications du peuple et afin d'entraver les solutions de l'ANP et les propositions de sortie de crise". Le chef d'Etat-major de l'ANP avait noté, que "toutefois, ces parties, à leur tête l'ex-Chef du Département du Renseignement et de la Sécurité, ont tenté, en vain, de nier leur présence dans ces réunions, et d'induire en erreur l'opinion publique, et ce, en dépit de l'existence de preuves irréfutables sur ces faits abjects". Il avait également rappelé que "nous avons affirmé, ce jour-là, que nous allions dévoiler la vérité, et les voici continuer à s'agiter contre la volonté du peuple et œuvrer à attiser la situation, en approchant des parties suspectes et inciter à entraver les solutions de sortie de crise". A cet effet, avait-il poursuivi, "je lance à cette personne un dernier avertissement, et dans le cas où il persiste dans ses agissements, des mesures légales fermes seront prises à son encontre". Le général de corps d'Armée avait souligné, par la même occasion, que la décision de l'ANP quant à la protection du peuple "est une décision irréversible quelles que soient les circonstances". C'est donc sans surprise pour l'opinion publique que ces arrestations interviennent répondant ainsi à la demande de plus en plus pressante du mouvement populaire formulée dans chacune des marches pacifiques chaque vendredi au niveau national.