Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) est revenu, hier lundi, au Forum d'El Moudjahid sur la crise qui secoue le pays, révélant avoir rencontré, au mois d'octobre dernier, Said Bouteflika, influent frère et conseiller de l'ex-président, Abdelaziz Bouteflika. Dans le cadre, a-t-il indiqué, d'une initiative politique, précisant que l'institution militaire était au fait de cette rencontre. Le MSP, a-t-il poursuivi, a proposé à la présidence de la République un plan de sortie de crise, élaboré en accord, en grande partie, avec les propositions émises par une partie de l'opposition principalement celle regroupée sous le nom de « Forces du changement en soutien aux choix du peuple ». Une initiative politique, a-t-il observé, que Said Bouteflika, arrêté et mis en détention préventive, samedi dernier, avec les généraux Toufik et Tartag, pour « complot contre l'autorité de l'Etat », et « atteinte à l'autorité de l'armée » a favorablement accueilli. En témoigne, laisse-t-il entendre, de l'accueil chaleureux qui nous a été réservé à la présidence de la République. Poursuivant ses révélations, le chef du parti islamiste dit même avoir sollicité la présidence de la République à l'effet de programmer un rendez-vous avec le chef d'Etat-major de l'ANP, le général Ahmed Gaid Salah. Une demande restée sans suite, dit-il. Ce à quoi, a poursuivi Abderazak Makri, « j'ai fait part à Said Bouteflika de mon refus de m'immiscer dans cette guerre de clans ». Surtout que cette initiative politique était, en gros, de nature, plutôt conciliante. « L'entretien que j'ai eu avec Said Bouteflika a été enregistré », affirme-t-il. Revenant sur son initiative politique de sortie de crise, le leader du MSP a soutenu qu'il la soumise à certains chefs de partis de l'opposition. Dont, a-t-il observé, Ali Benflis, président de Talaie El Huryet d'Ali Benflis, Karim Tabbou, coordonnateur et porte-parole de l'Union démocratique et sociale (UDS), Mohcine Bellabes, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), et, Abdellah Djaballah, président du parti El Adalla. « Ces leaders politiques étaient informés de mon entrevue avec Said Bouteflika, influent frère et conseiller de l'ex-président, Abdelaziz Bouteflika », a-t-il ajouté encore. Fin mars dernier, le MSP a dévoilé son nouveau plan de sortie de crise en cinq points dont une période de transition qui ne dépasse pas « six mois » et que sa gestion soit confiée à une personnalité politique acceptée par le mouvement populaire et qui ne soit pas impliquée dans la corruption et la fraude électorale dans aucune des étapes précédentes. La désignation d'un chef de gouvernement « consensuel » après concertation avec la classe politique et les militants du mouvement populaire qui présidera le gouvernement pour gérer les affaires courantes, exécuter les décrets de réformes politiques et, une personnalité consensuelle pour présider l'instance nationale indépendante d'organisation des élections ainsi que ses membres.