C'est décidé. Désormais l'Algérie n'importera plus du carburant (essence et gasoil). Elle est devenue autonome grâce à la production suffisante qui couvrirait la demande nationale en la matière. C'est ce qu'a annoncé le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab. Fin d'un paradoxe pour un pays riches en hydrocarbures mais importateurs de produits pétroliers raffinés qui ont longtemps plombé la facture des importations. « Nous n'allons plus importer de carburant. Nous avons une production qui permet à l'Algérie une autosuffisance », a déclaré, avant-hier, M. Arkab dans un entretien à l'APS. L'Algérie a toujours souffert de sa politique de carburant qui ne s'accommodait pas avec l'évolution particulière de son parc automobile de plus en plus croissant et consommateur de carburant. Des produits largement subventionnés par l'Etat et qui ont subi en 2018 une légère hausse en raison de la hausse de la facture des importations. Ce qui a conduit ces dernières années, le gouvernement à revoir ses tarifs et procéder à une augmentation relative des prix du carburant, suscitant ainsi le courroux des consommateurs qui remettent en question la qualité des produits commercialisés dans les stations-services. En dépit de cette révision tarifaire, le prix appliqué sur le carburant en Algérie figure parmi les moins chers au monde. Une situation aggravée par des moments de grandes pénuries qui poussent les pouvoirs publics à augmenter le volume des importations et par conséquences la valeur de celles-ci. Des produits qui revenaient excessivement chers à l'Etat qui rachète un produit fini issu du pétrole qu'il exporte à une valeur variable répondant à la logique du marché international. Pour remédier à la situation, le gouvernement a revu sa politique du carburant et a décidé d'investir dans la production des produits pétroliers raffinés à travers l'augmentation des capacités de raffinage qui ne répondaient toutefois pas à la demande locale, de plus en plus accrue. Ce qui a incité la Sonatrach à acquérir de nouvelles raffineries et doter les anciennes de moyens hautement sophistiqués pour commencer la production du carburant localement. La réouverture de la raffinerie de Sidi Rzine à Alger et l'acquisition d'une nouvelle raffinerie en Italie, Augusta ont relativement contribué à soutenir la production du carburant en Algérie et ainsi relever leur défi lancé il y a plus de deux ans. C'est ce qu'a confirmé Mohamed Arkab. « L'apport de la raffinerie de Sidi Rzine (Alger), l'augmentation des raffineries existantes, ainsi que l'acquisition de la raffinerie d' Augusta en Italie, ont permis à l'Algérie d'avoir des quantités importantes de produits pétroliers et satisfaire le marché local », a-t-il certifié. Un projet initié par son prédécesseur, Mustapha Guitouni qui avait annoncé à l'époque la cessation de l'importation du carburant dès 2020. Ce qui semble intervenir bien avant cette date limite. La production du carburant localement aurait des répercussions positives sur la balance des paiements et sur la facture des importations qui devrait baisser, notamment, pour celle du gasoil et de l'essence. Dans la même démarche et en soutien à l'écologie, le ministre a évoqué les avantages de l'utilisation du GPL pour les véhicules dont les centres d'installation des kits de GPL, déjà disponible dans des stations-services de Naftal. Le mode commence à se généraliser, en dépit des risques élevés de l'utilisation de ce type de carburant. Sur ce, M. Arkab ajouta que « d'importants volumes de GPLc (énergie propre) sont venus remplacer l'essence importé ». Considérant ainsi le GPL comme une source d'énergie alternative, cependant qui nécessite des compagnes de sensibilisation auprès des automobilistes encore sceptiques, craignant surtout les risques de suffocation et d'explosion du véhicule. Dans ce contexte, il a rappelé que « la consommation de GPL, ce qui a stagné pendant une longue période autour de 300.000 tonnes jusqu'en 2015, a connu une croissance très forte ces dernières années, pour atteindre 650.000 tonnes en 2018 ».