La ville de Bordj Menaïel mériterait bien un nouveau statut, un nouveau découpage administratif qui la propulserait au rang de chef-lieu de wilaya, elle qui a été érigée en commune, puis en chef-lieu de daïra, bien avant l'indépendance de l'Algérie. Elle regroupait territorialement et administrativement d'importantes communes qui dépendaient d'elle, à l'image de Tadmaït (Camp du Maréchal), les Issers, Chabet El-Ameur, Légata (Isserbourg), Naciria (ex-Haussonvillers), Dellys, Sidi Daoud (ex-Abbo), Sahel Bouberak (ex-Paterno), Cap-Djinet. Bordj-Menaïel chef-lieu de wilaya : pourquoi pas, elle le mérite très bien. Autrefois, elle faisait partie de la wilaya de Tizi-Ouzou avant d'être rattachée à Boumerdès suite au dernier découpage administratif de 1984. Cette localité millénaire est distante de 35 kilomètres de Tizi-Ouzou et de 30 kilomètres du chef-lieu de Boumerdès, plus connue par son surnom de la «Ville des coquelicots» à cause de son équipe de football, la JS Bordj-Menaïel aux couleurs rouge et noir, elle est réputée par le surnom de «Quinze et demie» qui lui colle aux basques, manière de définir son côté rebelle vis-à-vis de Tizi-Ouzou dont elle a été de tout temps une rivale, et cela, dans tous les domaines, que ce soit socioéconomique, socioculturelle, sociosportive, sociocommerciale, socio politique etc. C'est une ville qui en veut beaucoup à la région de Tizi-Ouzou pour l'avoir abandonner dans les années 1962 à 1983. La raison est le fait que l'ex-président, le défunt Houari Boumédiènne avait accordé un grand budget à la wilaya de Tizi-Ouzou pour effectuer des projets de grandes envergures, chose qui n'a jamais été fait pour la ville de Bordj-Menaïel . La commune de Bordj-Menaïel a été totalement abandonnée, et c'est pour cela qu'elle n'est jamais arrivée à décoller économiquement, socialement et se prendre totalement en charge. C'est une localité qui a toujours été considérée comme un point stratégique à vocation essentiellement agricole ; elle a toujours constitué un point de jonction entre Tizi-Ouzou, Béjaïa, Alger, Bouira et Boumerdès. C'est une région qui n'a jamais rien vu venir, et l'état doit impérativement se pencher sur le sort de cette population, de ces habitants qui sont depuis de nombreuses années désemparés et qui sont sur le qui-vive et qui ne comprennent nullement cet état de fait, cette situation d'abandon par les hauts responsables de l'Etat, des autorités locales, des élus de l'APW, des ministres et du gouvernement. La situation que vivent les citoyens de cette localité très hospitalière, acceuillante, charmante et belle qui possède tous les ingrédients pour pouvoir aspirer à devenir une wilaya exemplaire et mettre fin au laisser-aller qui perdure est très catastrophique, car les besoins de la commune sont énormes. Il y a un manque à tous les niveaux, que ce soit dans le secteur de la santé, de l'administration, des services étatiques, dans le secteur du commerce,dans le domaine sportif et autres. C'est grave, et même gravissime ce phénomène de pourrissement, et les habitants de Bordj-Menaïel ne savent plus à quels saints se vouer : la question qui se pose dans la tête de chaque ménaïli est : «Où va Bordj-Menaïel ?» La réponse est simple, et même trop simple : Bordj-Menaïel a perdu de son lustre d'antan, elle n'est plus cette coquette et charmante ville qui accueillait les visiteurs qui venaient se ravitailler chaque jour en besoins alimentaires, elle n'attire plus à cause de certains facteurs désolants, elle est devenue une ville fermée qui refuse de se regarder en face, car tout est ruine et désolation. On n'a jamais accordé de l'importance aux citoyens, ni aux commerçants qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts. À l'heure actuelle, Bordj-Menaïel accuse un retard dans tous les domaines, social, culturel, économique et sportif. En effet, le manque d'infrastructures de base tels que les routes, le voies de transport et de télécommunications, le secteur de la santé, l'eau potable, le gaz de ville, les stades de proximité, l'abandon des travaux du complexe omnisport à l'arrêt, l'abandon du stade Chahid Salah Takdjerad, il est grand temps de réagir, il ne suffit pas de penser, il faut savoir appréhender l'importance de la situation chaotique que vit cette localité. Bordj-Menaïel est une ville morte, le mot peut paraître bizarre, un peu dure, mais c'est une réalité à laquelle les citoyens font face. Les commerçants n'arrivent plus à joindre les deux bouts et cela ne peut plus continuer, étant donné que la situation est très critique. Le séisme du 21 mai 2003 est omniprésent, et pour celà, il suffit de lever la tête sur les bâtisses et maisonnettes du centre-ville pour constater de visu l'horreur qui perdure, les citoyens peuvent à chaque instant voir un balcon tomber sur la tête, un mur menacé d'effondrement, aussi le chef-lieu communal et sa périphérie sont parcourus par le très dense axe routier, le centre-ville et les ruelles avoisinantes qui connaissent un trafic routier incessant. Il y a urgence en la matière, étant donné que Bordj-Menaïel est parmi les circonscriptions les plus mal loties en matière d'infrastructures sportives. En effet, comment expliquer que pour tout équipement dédié au sport et à la jeunesse, les sections de karaté, de judo, de boxe, de taikwondo et autres disciplines collectives disposent de voûte métallique vétuste et délabrée. Les petits bambins s'adonnent à la pratique du sport dans des conditions lamentables, voire, déplorable, relate un membre du staff municipal. Pour combler cette carence et offrir à la masse juvénile un cadre d'épanouissement idoine, la wilaya doit lancer une opération d'étude pour la construction d'une salle de sport à hauteur de l'agglomération du chef-lieu communal. La salle de sport Krim belkacem n'arrive plus à satisfaire le nombre et l' affluence des associations sportives. Des citoyens de la localité de Bordj-Menaïel avec lesquels nous avons eu un brin de causette ont dressé un tableau noir de l'état des infrastructures et de la situation du sport dans leur commune. «Nos enfants sont livrés à l'oisiveté qui les expose à tous les dangers, ici, il n'y a pas stade digne de ce nom pour les sauver des périls qui les guettent, les infrastructures ne suivent pas, alors comment expliquer l'arrêt des travaux du complexe omnisport de Bordj-Menaïel qui se trouve du côté de Dra El Kahoua où des milliards ont été jetés. On ne comprend nullement pourquoi l'APC n'a- pas envisagé la reconstruction de la tribune officielle, du côté mosquée Mansouri Mohamed qui a été détruite lors du séisme du 21 mai 2003 au niveau du stade chahid Salah Takdjerad». Les habitants de la commune de Bordj-Menaïel sont les dignes héritiers d'une ville historique datant du temps des romains qui, autrefois, portait le nom de Vasara, du temps de la colonisation turque où Bordj-Menaïel devint une forteresse pour s'appeler le «Fort Bleutée», «Bordj Lamnyal». Si Bordj-Menaïel est érigée en chef-lieu de Wilaya, cela sera le plus beau cadeau que l'Etat Algérien accordera à cette localité, c'est la seule solution-clé pour le changement qui lui permettra de developper et de promouvoir les activités commerciales, touristiques, culturelles, sportive en mesure de répondre aux nombreuses attentes de la population. Bordj-Menaïel mérite mieux, les habitants ménaïlis ont perdu confiance concernant l'avenir, et autant que le pain, l'homme vit de dignité, de liberté et de justice. Ce sont là des exigences universelles, c'est un véritable parcours du combattant, les jeunes aspirent à la dignité du travail. Bordj-Menaïel n'offre plus rien à ses enfants, c'est actuellement une ville morte. Aussi, ne dit-on pas que le club de football la JSBM est la vitrine de cette localité qui a beaucoup donné à la balle ronde algérienne.