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Risque de blocage du développement de l'Algérie et un retour au FMI horizon 2022
Publié dans La Nouvelle République le 29 - 06 - 2019

L'unanimisme est source de décadence de toute société et le dialogue productif est l'outil par excellence de la bonne gouvernance. Plus on diffère les réformes institutionnelles et micro-économiques, plus on épuisera les réserves de change et l'Algérie retournera au FMI, sauf miracle d'un baril de pétrole de 100 dollars l'Algérie fonctionnant, sur la base de 95/100 dollars entre 2016/2019, avec la perte de son indépendance politique et économique, sans compter les incidences géostratégique. D'où l'urgence de trouver des solutions rapides à la crise politique pour éviter la déflagration sociale et économique.
En ce mois de juin 2019, deux institutions, qu'il s'agit de préserver dans leur cohérence et unité, garantissent actuellement la sécurité et une relative stabilité de l'Algérie : l'Armée nationale populaire (ANP) pour les forces de sécurité et la Sonatrach. Sur le plan économique, car la société nationale des hydrocarbures procure, directement et indirectement, 98 % des recettes en devises du pays. Après plusieurs décennies d'indépendance, l'Algérie c'est Sonatrach, et Sonatrach c'est l'Algérie, devant analyser avec lucidité la dialectique de la rente des hydrocarbures et son effet paradoxal : lorsque la valeur de la rente des hydrocarbures s'accroît, les réformes sont freinées Son empreinte est telle qu'elle influe sur le taux de croissance via la dépense publique, et donc sur le niveau de l'emploi, le taux d'inflation, les réserves de change.
Et comme en ce XXIe siècle le véritable pouvoir mondial est économique, la Sonatrach donne la mesure de l'impact de l'Algérie sur la scène internationale. Pourquoi cette impasse rentière ? Il s'agit d'analyser le rôle que des acteurs résidents, puissamment mus par des intérêts organiquement liés à la distribution de la rente, et qui ont pu, à un moment où à un autre, peser dans un sens franchement défavorable aux réformes politiques et économiques. De même il ne faut pas occulter le rôle que d'autres acteurs, externes ceux-là, ont pu jouer dans un sens tout aussi défavorable, motivés qu'ils étaient eux aussi par la défense d'intérêts de groupes ou de personnes que la poursuite d'un commerce hautement lucratif rendait allergiques à toute velléité de changement et de réformes. En revanche, d'autres acteurs, internes aussi bien qu'externes, ont agi clairement dans le sens contraire, encourageant et défendant, par des moyens divers, la mise en œuvre de réformes dont la nécessité n'échappe à personne.
Pour le devenir d'une Algérie prospère conciliant la modernité et son authenticité, face à la quatrième révolution économique, sociale et culturelle qui s'annonce irréversible, dominée par le numérique, le digital, l'intelligence artificielle, les industries écologiques il y a urgence de son adaptation par une gouvernance rénovée, la valorisation du savoir, face à ces nouvelles mutations, et parmi elles son devenir dans l'espace euro-méditerranéen et africain.
Réformer en profondeur le fonctionnement de la société algérienne – et non se contenter de simples replâtrages organisationnels – implique d'analyser avec lucidité les relations dialectiques de la production de la rente (Sonatrach) et de sa redistribution (système financier), de quoi bouleverser fortement les intérêts, les gagnants d'aujourd'hui n'étant pas forcément ceux de demain.
Paradoxalement, lorsque la valeur de la rente des hydrocarbures s'accroît, les réformes sont freinées et l'on assiste à une redistribution passive de la rente pour s'assurer une paix sociale éphémère, avec l'extension de la corruption et une concentration excessive du revenu national au profit d'une minorité rentière. Ce couple antagonique des forces politiques, économiques et sociales, l'un défendant la rente et l'autre les réformes, explique fondamentalement l'instabilité juridique et le manque de cohérence et de visibilité dans la réforme globale. D'où l'importance des solutions concrètes de sortie de crise. J'ai eu dans différentes contributions entre 1980/2019 mis en garde les gouvernements successifs sur l'incohérence de leur politique et des pistes de redressement national mettant en relief les liens entre réformes politiques, sociales, culturelles et économiques et une nécessaire vision stratégique, malheureusement non appliqués et aujourd'hui nous en payons le prix, comme le démontre.
Al Hirak du 22 février à ce jour qui a permis de dévoiler l'énorme gâchis avec cette corruption, étant une menace pour le développement et la sécurité nationale, de responsables aux plus hauts niveaux qui demandaient au peuple de se sacrifier, ce qui a crée une névrose collective. Or je n'ai pas attendu les évènements récents pour proposer des solutions concrètes de sorite de crise pour liant la moralité au développement et la sécurité collective au développement. Je rappelle que venant d'une tournée aux Etats Unis d'Amérique avec des informations précises des institutions internationales que j'ai rencontrées, sur la situation financière du pays, j'ai eu un débat houleux en 1993 à l'Aurassi avec le ministre Délégué au trésor devenu en 1994/1996 ministre des finances (c'est Mr Ahmed Benbitour) de l'époque qui clamait que l'Algérie n'irait pas au rééchelonnement et qu'il avait des solutions toutes prêtes pour sortir l'Algérie de la crise.
Plus récemment, faisait suite au débat tenu que j'ai tenu à RFI Paris, le 12 novembre 2014, avec le Pr Antoine Halff, ex-économiste en chef du gouvernement Barak Obama et directeur de la prospective à l'AIE, sur «les perspectives de la chute du cours des hydrocarbures et leurs impacts sur l'économie algérienne», j'ai donné une conférence devant le Premier ministre et les différents membres du gouvernement au Palais des Nations, le 26 novembre 2014, où j'avais alerté le pouvoir politique et qui se sont malheureusement concrétisés alors que certains soi disant experts organiques annonçaient que tout va bien. Mais l'on doit éviter la sinistrose, n'étant jamais trop tard pour bien faire, en évitant également l'autosatisfaction démagogique et destructrice, l'Algérie possédant toutes les potentialités de sortie de crise, sous réserve d'une réelle volonté politique de profondes réformes structurelles. D'où l'urgence d'une transition courte avant la fin de l'année 2019, afin d'éviter la déflagration économique et sociale de l'Algérie ce qu'aucun patriote ne souhaite.
Comme je viens de le souligner dans une interview à Jeune Afrique (Paris France) le 24 juin 2019, une longue période de transition que certains proposent, le temps ne se rattrapant jamais en économie, conduira à la régression économique et sociale avec des réserves de change tendant vers zéro et le retour à la tutelle du FMI dans moins de deux ans. Comme conséquence, nous aurons des incidences géostratégiques, politiques, sociales et économiques aboutissant à une déstabilisation de l'Algérie : privatisation des secteurs stratégiques, dévaluation du dinar, gel des salaires et processus inflationniste, réduction du budget de la fonction publique, de l'ANP et des forces de sécurité, impact sur les positions diplomatiques de l'Algérie, etc.… Aussi l'Algérie se trouvera-t-elle de plus en plus dépendante, quels que soient le Président et le gouvernement qui arriveront – car ne soyons pas utopiques, les lois économiques sont insensibles aux slogans politiques.
Al Hirak autant que l'opposition sont traversés par différents courants idéologiques contradictoires, étant impossible qu'ils puissent s'entendre sur un programme de gouvernement. Car qui représenterait qui ? Nous l'avons constaté lors des différents débats sur les plateaux de télévision : l'opposition n'a pas un plan cohérent de sortie de crise (divergences idéologiques) et l'actuel pouvoir a retardé les réformes, ce qui a abouti à la situation actuelle. Car les partis du pouvoir et de l‘opposition, avec leurs organisations satellitaires, sont rejetés par la majorité de la population, n'étant pas représentatifs de la société, ce qui annonce d'ailleurs une nouvelle reconfiguration sociale et politique produite par la nouvelle dynamique sociale, économique et politique. Il faut donc aller rapidement avant fin 2019 à une élection du Président, libre et transparente, en évitant ces slogans «dégagez tous» que certains utilisent dans un but de déstabilisation, la majorité des cadres algériens de 1963 à nos jours, pivot de son développement étant honnêtes.
Devant éviter à tout prix un vide constitutionnel, seul un président légitime peut réviser la constitution et aller vers de profondes réformes politiques et économiques, dissoudre les assemblées élues devant éviter à tout prix un vide constitutionnel.( voir les sept scénarios de sortie de crise du Pr A.Mebtoul www.google.com avril/mai 2019). Les structures actuelles qui, selon la rue et l'opposition, ont favorisé «la fraude électorale», le gouvernement actuel et les personnes décriées par l'opinion publique à tort ou à raison, n'ont pas l'autorité morale pour superviser des élections propres et honnêtes.
Je préconise la mise en place d'une commission indépendante des élections, présidé par une personne morale, représentant tous les candidats en lice et la société civile, le ministère de l‘Intérieur et les walis assurant seulement la logistique et n'étant pas concernés par les élections avec des sous-segments wilayas, APC, la centralisation et la vérification du vote se faisant au niveau de cette commission. Parallèlement il est impératif la mise en place d'un gouvernement de compétences nationales (techniciens neutres non partisans), qui géreront les affaires courantes pour ne pas bloquer le pays jusqu'à l'élection présidentielle.
Espérons en la sagesse de chacun, privilégiant les intérêts supérieurs du pays. Venant d'une tournée en Europe en ce mois de juin 2019, la majorité des observateurs internationaux reconnaissent la maturité et la sagesse de la population algérienne et la maîtrise des événements par toutes nos forces de sécurité qui ont fait l'admiration du monde entier. Il s'agit de projeter l'Algérie à l'horizon 2020-2030 comme facteur de stabilité et de prospérité, tant interne que de toute la région méditerranéenne et africaine, et afin que notre pays devienne un pays pivot, car il en a toutes les potentialités. Attention à ceux qui ont toujours combattu les réformes, et qui veulent maintenant récupérer cet immense élan pour des intérêts personnels dont le seul objectif – sans propositions concrètes, et sachant qu'ils ne peuvent être élus, leur seul souci étant de se placer par décret autoritairement est de continuer dans l'ancienne trajectoire destructrice pour la Nation, celle de la distribution de la rente : objectif : remplacer, l'ancienne oligarchie financière rentière par leurs propres réseaux.
En résumé, l'Algérie a besoin qu'un regard critique et juste soit posé sur sa situation, sur ce qui a déjà été accompli de 1963 à 2019, et de ce qu'il s'agit d'accomplir encore au profit exclusif d'une patrie qui a besoin de se retrouver et de réunir tous ses enfants autour d'un même projet, d'une même ambition et d'une même espérance.
Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur d'université et expert international


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