Des nuls 0-0 étaient à l'affiche samedi au Caire lors de cette journée de la phase de poules de la Coupe d'Afrique des nations 2019. D'une extrême pauvreté en spectacle et donc en buts, elle résume, tout simplement, que cette édition parle à ses fans, pour dire que la plupart des joueurs, qui évoluent dans les grands clubs européens, n'ont rien d'exceptionnel. Non seulement l'absence de buts, mais aussi le niveau du travail fourni sur le terrain. Des tirs survolant le ciel du Caire, comme si les cages sont accrochées à des nuages de doutes. Rare sont les tirs qui sont cadrés. La majorité sont des balles perdues. La déception est générale, pas de spectacle, pas de démonstration, et ce n'est certainement pas les chaleurs auxquelles ils sont bien habitués, qui expliqueraient cette bouillie des rencontres. Après le 0-0 de Mauritanie-Angola et celui de Cameroun-Ghana, le Bénin et la Guinée-Bissau ont l'imitation en verve au cours des matches de samedi. Un confrère de France 24 dira «peu inspirées, les deux équipes n'ont cadré... qu'une seule frappe ! Et aussi malheureusement que logiquement, personne n'a réussi à trouver la faille dans ces rencontres équilibrées». Un autre dira «journée pauvre en buts sur les terrains africains. Alors que le Cameroun et le Ghana se sont quittés sur un terne 0-0 samedi après-midi, les deux autres équipes du groupe F n'ont pas offert un plus grand spectacle. Le Bénin et la Guinée-Bissau ont imité leurs confrères et n'ont pu se départager (0-0). Imprécises, les deux équipes n'ont cadré qu'une seule de leurs 26 tentatives». Le faux calcul de l'Angola face à la Mauritanie La première étape de la CAN se termine, presque avec de grosses surprises. Le niveau du football africain est au rouge. Animés par des joueurs professionnels, qui débarquent avec leurs souliers sur cette CAN, n'ont pratiquement surpris personne. Ils ne pouvaient défendre leur statut de professionnels. Heureusement que ce scénario ne consterne pas toutes les équipes qui ont réussi à élever leur étendard au plus haut niveau, avec difficulté mais elles ont réussi. Il y a la Mauritanie qui plonge dans cette CAN sans bouée et a failli une première fois se noyer dans un filet plein de buts, ce qui n'a pas pratiquement pas étonné le monde sportif. Mais samedi face à l'Angola, elle y croyait à une qualification, elle ne voulait pas quitter cette compétition avec des humiliations, mais tête haute jusqu'à faire étonner les grandes équipes. Pour son premier match de son histoire face au Mali, elle a quitté le terrain sur un score lourd de 4-1. Ce samedi, c'était une autre équipe revancharde qui s'est faite plaisir en tenant en échec une équipe favorite, en l'occurrence l'Angola. Dans cette compétition, l'une comme l'autre avaient l'occasion de croire à une qualification en huitièmes de finale. Les Marouboutes n'ont laissé aucune chance à leurs adversaires, qui se disait être les meilleurs sur le terrain et que la victoire n'était qu'une histoire de 90'. La Mauritanie a surpris et failli glaner les trois points, si ce n'était le manque d'expérience qui s'est affiché tout au long de cette rencontre qu'elle a dominée. Les Angolais n'ont réussi à se procurer que deux ou trois demi-occasions pour scorer. Malgré la chaleur accablante qui régnait dans le stade Suez, les professionnels et l'équipe encore novices n'ont pas pu se départager. Elles peuvent encore espérer valider leur ticket lors du troisième et dernier match du groupe, mais tout autre résultat qu'une victoire sera très probablement éliminatoire. Ce sera face au Mali pour les Palancas Negras et face à la Tunisie pour la Mauritanie. La tâche s'annonce ardue. Cameroun-Ghana (0-0) : une rencontre plutôt presque amicale Ils se sont déjà rencontrés en demi-finale lors de la précédente édition. Le coup médiatique de la rencontre était parfaitement géré, puisqu'on devait avoir l'occasion d'assister à une rencontre au sommet. Le tenant du titre camerounais, longtemps décrié par ses fans, avait pour mission de faire une excellente figure lors de cette édition 2019. Elle avait répondu lors de sa première sortie en réussissant à se défaire en 3' de la Guinée Bissau par 2-0. Mais la rencontre a, une nouvelle fois, confirmé que le niveau des rencontres n'était pas celui attendu. C'est ainsi que le choc entre ces deux grands noms du football africain n'a pas répondu aux attentes du public, puisque le rideau tomba au terme des 93' de jeu sur le score de 0-0. Un score qui arrange certes les affaires du champion qui réalise un grand saut vers les 8es de finale. Il affiche au classement 4 points et occupe la tête de la poule F alors que le Ghanéen est encore à ses deux points, ce qui risque de la mettre à la porte de cette CAN-2019, si elle ne glane pas trois points avant l'ultime journée de poules. Et pourtant les deux équipes se sont partagées les 90'. A chacune la sienne, la première aurait pu être favorable aux Camerounais qui avaient pieds bas sur la rencontre. Dans les premières minutes, la défense des Lions indomptables toussaient à chacune de ses occasions, mais la précipitation, comme l'ensemble des joueurs de toutes les équipes engagées, préfèrent envoyer le cuire le plus haut possible que réussir à cadrer. Ce qui contribuait à faire croire que les joueurs ont beaucoup à apprendre dans le football qui ne ressemble pas au rugby. Beaucoup signes de faiblesses sont apparus qui ne profitaient pas aux attaquants pour rendre la partie plus attrayante, à l'image de Nuhu Adams qui rate sa sortie alors face au but (9e). De la même façon, Jordan Ayew ne peut reprendre un long ballon en avant d'Abdul Baba à quelques mètres de la ligne de but adverse (30e). Au retour des vestiaires, le Ghana qui fut, il n'y a pas si longtemps, le plus beau du continent n'a rien montré de spectaculaire lors de cette CAN. Les Lions, eux, ne s'emballent pas, tout heureux de pouvoir gérer le match sans puiser dans leurs réserves. Ils n'ont rien montré. Bénin - Guinée Bissau : calme dans les buts Les chances s'amenuisent pour le Bénin. Le nul (2-2) réalisé lors de la première rencontre face au Ghana ne pouvait les mettre à l'abri d'une élimination, avec seulement un seul point au compteur. Les écureuils avaient pourtant toutes les chances de s'imposer au classement du groupe F samedi, mais les hommes de Michel Dussuyer n'ont pas réussi à trouver les failles, et ce, malgré la domination. Ils devront jouer mardi, face au Cameroun leur dernière carte pour décrocher le visa du passage aux 8es de finale. Ce sera certes dur, mais une victoire est obligatoire. Le 0-0 est loin de satisfaire les deux équipes, surtout pour les Béninois qui espèrent décrocher une seule victoire qui leur permettra de passer en 8e de finale. Déclarations Jordan Adéoti, milieu de terrain de l'équipe du Bénin : «C'est une déception pour nous. On savait que la Guinée-Bissau était un adversaire direct pour nous dans cette compétition. On avait à cœur de gagner. On a fait une mauvaise première mi-temps. Mais en deuxième mi-temps, on a bien réagi. On les a poussés. A la fin du match, ils étaient bien plus fatigués que nous. On s'est créé des occasions de but. Malheureusement, on ne les a pas mises au fond. Donc, il y a beaucoup de frustration. (…) Il nous reste un très gros match face au Cameroun. C'est le tenant du titre. Ça va être très difficile. Mais on croit en nos chances.» Michel Dussuyer, sélectionneur de l'équipe du Bénin : «On a manqué un peu d'impact physique par moment. On a manqué d'un peu de justesse technique face à la Guinée-Bissau. Mais on est toujours en vie dans ce groupe F. Car on a un troisième match à jouer. Ce sera difficile parce qu'on va affronter le champion d'Afrique, qui n'est pas qualifié encore. (Sur le fait que le Bénin n'a jamais gagné de match à la CAN), cette situation est frustrante. Lorsqu'on regarde la poule, l'adversaire a priori le plus abordable, c'est la Guinée-Bissau. Donc, il y a beaucoup de regret de ne pas avoir obtenu cette victoire ce soir.» Joseph Mendes, attaquant de l'équipe de Guinée-Bissau : «ça a été un match très équilibré, avec très peu d'occasions de but, fermé, avec beaucoup de duels. Ce n'était pas le plus beau match de la Coupe d'Afrique, je pense ! Mais on a pris un point et on va jouer une grande finale face au Ghana. Il faut espérer qu'on pourra battre les Ghanéens, parce qu'on est obligé de les battre si on veut espérer passer le prochain tour. (…) Il n'y aura pas de mystères. Il faudra attaquer. On s'est contenté de beaucoup défendre. Face au Ghana, il faudra changer certaines choses et jouer de manière beaucoup plus offensive.» Baciro Candé, sélectionneur de l'équipe de Guinée-Bissau : «Ce n'est pas un bon résultat. La Guinée-Bissau jouait pour gagner. Mais ça a été très difficile contre le Bénin. C'est une équipe très forte. Un point, c'est bon, tout de même. Lors du dernier match, nous allons tout faire pour gagner face au Ghana et passer ce premier tour, avec 4 points.»