« Il faut le faire » affirment de nombreux chefs d'entreprise en parlant du niveau élevé du règlement de l'impôt sur le revenu global (IRG) déboursé par les salariés qui, selon nos confrères de l'APS, a généré en 2018 plus du quart de la fiscalité ordinaire budgétisée, soit le même taux de contribution à cette fiscalité enregistrée depuis plusieurs années. Et comme s'il s'agissait de confirmer les statistiques du ministère des Finances, il est dit que cet IRG sur salaires, impôt retenu à la source, a ainsi rapporté 691,85 milliards DA en 2018 (contre 685,73 mds DA en 2017), alors que l'IRG sur les autres revenus s'est chiffré à 92,17 mds DA (contre 84,6 mds DA). Comment interpréter ces révélations où il est souligné que l'IRG sur salaires a alors représenté 26 % des recettes fiscales ordinaires recouvrées et budgétisées en 2018. Elles se sont établies à 2 648,5 mds DA alors que l'Algérie comptait, selon l'ONS, durant cette même année, un peu plus de 11 millions de salariés. Quant à l'impôt sur le revenu des sociétés (IBS), soumis au système déclaratif, il est dit qu'il a rapporté au Trésor 384,42 mds DA. Il est dit qu'il était à 420 mds DA en 2017, soit une baisse de 8,5 %. Le produit des impôts divers sur affaires s'est chiffré à 1.061,8 mds DA, alors qu'il était à 991 mds DA dont 486 mds de DA recouvrés de la TVA, pour les importations et 332 mds de DA de la TVA imposée à la consommation intérieure. Au-delà de l'importante hausse des dividendes budgétisés de la Sonatrach, le Trésor a, en outre, encaissé 79,75 mds DA grâce à la Taxe intérieure sur la consommation (TIC) et 141,73 de la Taxe sur les produits pétroliers (TPP). Plus de 85,5 mds de DA ont été recouvrés au titre des produits de l'enregistrement et des timbres. Tout en affirmant que les salariés restent le premier pourvoyeur de la fiscalité en Algérie, la source reste, cependant, silencieuse sur d'autres sources de fiscalité. A moins d'une mauvaise interprétation de notre part des données dont il est fait état, celles-ci sont liées aux complicités entre les élites du monde des affaires et celles gouvernementales, particulièrement, la corruption. Il est précisé que les 2/3 de la richesse des milliardaires dans notre pays sont déclarés d'héritage. Les mêmes données font état de recettes douanières recouvrées en 2018 ayant atteint 313,5 mds DA, alors que celles des Domaines, un produit non fiscal, ont été de 46,7 mds DA. Concernant les dividendes de la Banque de l'Algérie, ils ont alimenté le budget de l'Etat à hauteur de 1.000 mds DA en 2018 (contre 919,84 mds de DA en 2017. Ceux budgétisés de la Sonatrach ont atteint, quant à eux, 100 mds de DA en 2018, contre 50 mds de DA en 2017, en hausse de 100 %, selon la même source. Avec une fiscalité pétrolière budgétisée de 2.349,7 mds de DA, les recettes budgétaires globales, effectivement encaissées en 2018, ont été de 6.314 mds DA (contre 6.047,88 mds de DA en 2017). La loi de finances de 2018 tablait sur 6.496,58 mds DA de recettes, ce qui donne un taux d'encaissement provisoire de 97,2 %. Des chiffres non révélés mais qui arrivent tout de même aux oreilles du citoyen lambda. Ce dernier s'intéresse aux de marchés publics et autres formes de transactions financières exceptionnelles. Celles-ci sont majoritairement, entachées de délits d'initiés. Une forme de partage délictuelle de la richesse nationale. Sans compter les pratiques de corruption utilisées par les entreprises étrangères pour gagner les faveurs de nos gouvernants. La persistance des prélèvement fiscaux à travers les salaires et l'omission volontaire des opérateurs malhonnêtes encouragent la corruption et les délits connexes.