Les Aigles de Carthage échappent de justesse à la pire des déceptions de la Coupe d'Afrique des nations 2019. Pas de quoi se réjouir malgré leur passage en force en quarts de finale ce lundi 9 juillet au Caire. La Tunisie, emmenée par Alain Giresse, n'avait remporté aucun match dans cette compétition et se serait laissée emporter par ce rythme. Ce fut d'ailleurs une rencontre où tout indiquait que dès la mise en route de la balle, les Tunisiens allaient avoir à faire à une solide équipe ghanéenne qui allait jouer pratiquement le tout va pour faire attirer les Aigles de Carthage dans leur piège. Ils ont été d'ailleurs les premiers à être dangereux avec une tête puissante de Kasim Adams sur le poteau, et dans la continuité de l'action, une frappe d'André Ayew boxée par Mouez Hassen (16e). Une inauguration qui créa une sérieuse alerte dans le camp des Tunisiens. Tentant un réveil subit, les Maghrébins pensaient réussir à imposer leur rythme de jeu et échapper ainsi au scénario ghanéen mais la mauvaise construction de jeu allait tout simplement les obliger à revenir en arrière et à protéger leur camp. Les hommes de Giresse se plaisaient dans ce scénario et continuaient d'afficher d'étonnantes fautes dans la construction du jeu en optant pour une règle de jeu qui ne pouvait leur être favorable en utilisant de longs ballons approximatifs et de quelques contres mal construits pour porter le danger dans le camp ghanéen. Le jeu s'équilibre entre les deux équipes qui optent, chacune de son côté, pour le pressing lorsqu'elles monopolisent le ballon. A la 42′, sur un corner, le Ghana trouve la faille avec une passe de Jordan Ayew pour André Ayew. Mais l'arbitre annule le but pour faute de main alors qu'il y avait hors-jeu. Il fallait attendre la 70'. Un réveil subit du Stéphanois crée un éclair de panique dans la défense ghanéenne par sa qualité de jeu et sur les coups de pied arrêtés (69e, 70e). Il arrivait à tromper la vigilance de la défense pour glisser la balle sur une talonnade à Kechrida qui centrait au premier poteau pour Khenissi qui concluait du droit (1-0, 73e). Surpris par ce but, les hommes d'Appiah plus agressifs face à des Aigles qui utilisaient la méthode des «comédiens», cherchaient à gagner du temps en se traînant sur le gazon à chaque fois que l'occasion est donnée. Mais cela ne pouvait être à l'avantage des Ghanéens puisque au moment où l'on abordait la dernière cuisson avant la consommation du temps réglementaire, Bedoui le nouvel entrant tunisien, sur une balle tiré du point de corner, trompait son propre gardien (1-1, 90e+2). La prolongation prendra place sur le terrain et les deux équipes se voyaient dans l'obligation de se plier au système de comédie, ne plus jamais se blesser ni rester à terre. Les quarts de finale sont en jeu, et il ne restait qu'une poignée de minutes. Plus rien à gratter des 30', si ce n'est ce changement du gardien tunisien, lançant Ben Mustapha à la place d'un Hassen. Une sortie pas très bien appréciée par celui-ci, qui prit la direction des vestiaires pour revenir un peu plus tard, soit juste au début des tirs au but. Le choix du technicien français était favorable puisque c'est ce nouveau gardien Ben Mustapha qui avait réussi à arrêter le penalty d'Ekuban. (1-1 ; 5 t.a.b. à 4). Prochain rendez-vous ce jeudi face au Madagascar. La Côte d'Ivoire file en quarts de finale Dans l'autre match, joué un peu plus tôt à Suez, la Côte d'Ivoire s'est qualifiée pour les quarts de finale en s'imposant contre le Mali, grâce à un but de l'attaquant de Crystal Palace Wilfried Zaha (76e). En quarts de finale, les Eléphants rencontreront jeudi l'Algérie à 17 heures. «Les Éléphants sont allés en finale deux des trois dernières fois qu'ils ont franchi la phase de poules, avec un titre en 2015. Le Mali, lui, ne compte parmi ses titulaires qu'un seul rescapé de son épopée de 2013, conclue par une médaille de bronze, le défenseur Molla Wagué». Ils seront le prochain client des Fennecs. Les Ivoiriens se sont donc imposés (1-0) face aux Maliens qui étaient tout autant brouillons. Le contenu, l'une comme l'autre équipe, n'était pas celui qui était attendu. La déception est générale. Les Maliens voulaient, dès les premières minutes, instaurer un rythme de jeu, avoir une main basse sur cette rencontre, des tentatives, souvent menées au gré de celui qui porte la balle sans savoir où la mettre, tant qu'il est vrai, qu'ils auraient pu faire un travail plus intelligent et remporter cette rencontre haut la main. Mais les Eléphants donnaient l'impression d'être égarés sur un terrain où seules les initiatives personnelles s'imposaient. Il y avait bien une course vers les buts, tant pis pour celui qui ratera le tir et tant mieux pour celui qui réussira à inscrire le but victorieux, l'art ou la manière peu importe. Le jeu individuel avait écrasé les options tactiques et techniques du sélectionneur. Des faces à faces défilaient devant les buts maliens, mais la précipitation et encore cette individualité visible était le point fort de chaque joueur, à l'image du Malien Marega qui disposait, d'entrée, d'une très belle balle de but dans la surface de réparation, mais il a fait comme ses coéquipiers, preuve d'un excès d'altruisme en voulant trouver Coulibaly, percuté par Gbohoua, alors qu'il pouvait être l'architecte du premier but. C'est, à peu prés comme le gardien ivoirien qui commettait une grosse bourde en ratant sa prise de balle sur un corner, mais là aussi Diaby n'a pas su exploiter cette faille. Le seul but de la Côte d'Ivoire, celui qui confirme qu'elle est la bête noire des Maliens, sans pour autant oublier que cette victoire a été réalisée sur un contenu presque vide. Mais de l'autre côté, c'est bien une élimination frustrante, regrettable, mais après coup dans les vestiaires. C'est presque comme en phase de groupe, mais ils ont fait l'essentiel pour le moment. Ce jeudi à Suez où aura lieu le grand duel entre deux équipes qui se connaissent et qui portent des faits historiques, les Algériens face aux champions d'Afrique de 2015. Ce sera une autre histoire à écrire dans cette CAN-2019, contre les Algériens, mais pour réussir contre les Fennecs, disait l'envoyé spécial du journal L'Equipe : «Si elle veut sortir l'Algérie en quart de finale, la Côte d'Ivoire devra certainement hausser son niveau par rapport à celui affiché lundi face au Mali... Il n'est pas dit que, délestés du poids de favori contre les Fennecs, les Eléphants n'avaient pas les pieds un peu moins lourds. Pourtant, il le faudra contre Riyad Mahrez et les siens».