Malgré les tentatives de brouillage, opérées à travers les fausses informations et les slogans de diversion lancés par les réseaux liés au gang des pilleurs des ressources du pays et des comploteurs contre sa stabilité (el ‘isaba), la lutte anti corruption suit son cours pour éradiquer ce fléau qui s'est enraciné en Algérie depuis au moins trois décennies. Il ne s'agit plus de jeter en pâture à l'opinion publique le menu fretin, mais de faire passer devant la justice, les «requins», les véritables pilleurs et corrompus que le «Hirak» a dénoncés par son slogan «ya serraqine, khlitou el blad» (voleurs, vous avez ruiné le pays). Tout récemment, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Slimane Brahmi, a inscrit la lutte contre la corruption dans le cadre de l'action de la justice pour, exclusivement, l'application de la loi en toute indépendance, impartialité et neutralité et dans le respect des règles d'un procès équitable, tout au long de son processus, sans négligence aucune des droits des comparants, notamment le respect rigoureux du droit de défense et de la présomption d'innocence. A ce propos, les dernières informations concernent l'ancien ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaalane, qui a comparu hier devant le juge d'instruction près le tribunal de Chéraga à Alger, pour être auditionné dans des affaires de corruption. Abdelghani Zaalane est poursuivi pour plusieurs chefs d'accusation liés principalement à l'octroi d'indus avantages à autrui au titre de l'octroi de marchés publics et contrats, dilapidation de deniers publics et abus de fonction et de conflit d'intérêts. Auditionné déjà par le juge enquêteur près la Cour Suprême dans plusieurs affaires de corruption, il a été placé sous contrôle judiciaire pour des faits punis par la loi. Pour sa part, l'ancien ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, placé sous contrôle judiciaire la semaine passée, a comparu, hier, devant la Cour Suprême dans le dossier des affaires liées à l'ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia et Mahieddine Tahkout. On sait que les enquêtes sur la corruption dans le secteur de l'industrie automobile se poursuivent. Le parquet général près la Cour suprême a engagé les procédures de poursuite judiciaire à l'encontre de plusieurs anciens ministres et hauts responsables conformément aux formes et dispositions prévues dans le code de procédure pénale pour des faits punis par la loi. Il y a une semaine, le juge enquêteur près la Cour suprême a ordonné successivement le placement en détention provisoire à la prison d'El Harrach de l'ancien ministre de la Solidarité nationale et ex-sénateur, Djamel Ould Abbes, et de l'ancien ministre de la Solidarité nationale et de la Famille et ex-sénateur, Said Barkat, pour dilapidation de deniers publics, conclusion d'un marché en violation des dispositions législatives et réglementaires en vigueur et faux en écritures publiques. On sait que l'ancien ministre de l'Industrie Abdeslam Bouchouareb concerné par les affaires de corruption est en fuite à l'étranger, au Liban, a-t-on appris de certaines sources médiatiques; il ferait l'objet d'un mandat d'arrêt international. Par ailleurs, des sites d'information ont rapporté que l'ancien ministre du Travail et de la Sécurité Sociale Mohamed El Ghazi et son fils, devaient être auditionnés hier par le procureur de la république près le tribunal de Sidi M'hamed à Alger. Ces informations indiquent que l'Etat poursuivra le combat contre «la corruption sous toutes ses formes», comme l'a réaffirmé récemment, le Général de Corps d'Armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, Chef d'Etat-Major de l'Armée nationale populaire (ANP). Le vice-ministre de la Défense nationale, cité par l'APS, a souligné que l'armée contribuera, en compagnie de la justice, à cet effort. «La poursuite de l'assainissement du pays de ce dangereux fléau est une mission que l'ANP s'honore aujourd'hui d'entreprendre en compagnie de la justice et d'offrir toutes les garanties à même d'exécuter cette noble mission nationale», a-t-il affirmé. Selon Gaïd Salah, «la corruption est une autre forme de colonialisme, car elle infeste les esprits et les pensées, qui frappent les consciences colonisables». «De la même façon qu'il a su triompher hier du colonialisme et du terrorisme, le peuple algérien saura sans aucun doute vaincre le fléau de la corruption», a-t-il affirmé.