L'équipe nationale de football est propulsée en finale de la Coupe d'Afrique des nations. Comme dans de nombreuses villes du pays, y compris dans le monde où résident les nationaux, des scènes de liesse ont éclaté dès le retentissement du premier coup de sifflet. Après 29 ans d'absence, elle est aujourd'hui à 90 minutes de la coupe. Elle est à 90 minutes pour connaître sa destination. En attendant vendredi, elle leur tend les bras. Les Verts, la nation toute entière, la veut et veulent la saisir à pleines mains. Vendredi, les Algériens auront cette immense chance de la soulever ? Tout se passera au Caire et ce sera face à une équipe que Belmadi et les joueurs connaissent, en l'occurrence le Sénégal. Mais avant d'y penser, ils peuvent savourer les résultats du parcours réalisé jusque-là, et qui font d'elle la meilleure équipe de la CAN-2019. L'Algérie a donc brillé de toutes ses couleurs. L'Algérie de retour a su faire trembler les grandes nations de football, et briser les doutes. Elle a mis en échec ceux qui ne voulaient pas croire en l'engagement des joueurs et en la discipline de jeu imposée par un sélectionneur algérien, en l'occurrence Djamel Belmadi. «J'irai au Caire pour gagner, parce que je suis un gagneur, que ceux qui doutent restent chez eux et ne nous suivent pas. Quant à nous, une CAN est faite pour être gagnée et pas autre chose. Nous avons un peuple qui mérite de retrouver la joie de gagner, un peuple qui veut du changement et ce changement, nous le voulons aussi au sein de cette Equipe nationale». C'était les propos de ce sélectionneur algérien tenus à la veille du départ de ses troupes à la conquête du trophée de la CAN-2019, lequel n'est pas encore en Algérie, mais l'essentiel sera fait, promettent les guerriers algériens qui se sont battus dans un ultime duel qui sentait la poudre. Durant 94', combien de centres ont-ils été repoussés ? Combien de ballons chauds ont-ils été dégagés ? Les Verts ont fait corps pendant 94 minutes pour ne pas céder face à la meilleure attaque du tournoi. Après une première période difficile, face aux changements de rythme impulsés par le Nigeria notamment, ils ont resserré leur bloc en seconde mi-temps et n'ont plus laissé le moindre espace pour les attaquants adverses qui étaient un danger permanent pour Mbolhi. Les Algériens, quant à eux, n'avaient pas traîné les pieds sur ce terrain où tout pouvait arriver dans une rencontre très tactique, malgré une pléthore de situations franches des deux côtés, à l'image de ce centre de Belaili situé à la 8' où Bounedjah déboule au second poteau mais sa reprise file juste à quelques millimètres des buts, ou encore sur ce coup franc tiré à la 17' par Bennacer, Bensebaini reprend de la tête mais la balle passe juste au-dessus. Des actions qui encouragent les Verts à tenter le tout pour le tout sous les encouragements de près de 1 000 supporters venus les pousser. Le premier quart d'heure où les hommes de Gernot Rohr affichaient une nervosité qui menaçait leur stratégie d'attaque face à une équipe algérienne qui ne baissait pas d'intensité. Ils savaient que ce duel était important et qu'il s'agissait d'être au pied du trophée ce vendredi. Les Algériens savaient aussi qu'ils seront mis à rude épreuve notamment sur cette action où ce géant Collins a failli tromper Mbolhi. Une intervention défensive qui a flirté avec la barre, sans conséquences (36e). C'est dire que cette grande affiche de gala entre deux grandes équipe a été caractérisée, sans contestation possible, par un très beau jeu tout au long des 94' du temps réglementaire d'une rencontre presque irrespirable, étouffée par un stress qui a envahi non seulement les joueurs des deux camps mais aussi les deux nations. Et enfin, après 40' de jeu, Mahrez dans ses œuvres échappe du côté droit de la surface, sur un centre en retrait trouve Ekong. Surpris, le défenseur de l'Udinese n'a pas réussi à se dégager, trompant son propre gardien, c'est l'ouverture du score pour les Verts (1-0). Menés au score au retour des vestiaires, les hommes de Gernot Rohr n'ont, pour autant, pas trouver davantage de solutions. Usant et abusant même de longs ballons, ils se sont heurtés presque systématiquement à l'arrière-garde algérienne. Laquelle a fini par se faire pénaliser à la 72' sur un tir d'Etebo, le ballon percute le bras de Mandi, à la lutte avec Ighlo dans la surface. Après avoir longtemps visionné l'action à l'aide de la VAR, l'arbitre Gassama a finalement décidé d'accorder un penalty pour les Super Eagles. Une offrande qui a permis à Ighalo, tout heureux, de tromper Mbolhi et remettre les compteurs à zéro (1-1). Sonnés, les Fennecs ont même failli encaisser un nouveau but juste avant le coup de sifflet final, par le nouvel entrant Onyekuru, dont la frappe a été déviée in extremis par une tête défensive (87e). Mais alors que l'on semblait se diriger inexorablement vers une indécise prolongation, Bennacer, tout d'abord, a fait passer un frisson dans le stade en décochant une lourde frappe sur la barre (90e+2) pour enfin voir les Fennecs s'en remettre à un coup franc victorieux signé Riyad Mahrez dans les dernières secondes du temps additionnel (94') où il évita les prolongations à son équipe, et faire chavirer dans une allégresse tout un peuple. Le grand ouf n'en était que plus beau.