L'équipe algérienne de football, sur sa lancée, affrontera son homologue nigériane, dimanche au stade international du Caire (20h00 algériennes), avec l'objectif d'arracher sa place pour la finale de la 32e Coupe d'Afrique des nations CAN-2019 en Egypte. Qualifiée pour le dernier carré au bout d'un match intense et à suspense, jeudi à Suez face à la Côte d'Ivoire (1-1, aux t.a.b 4-3), la sélection nationale n'est désormais qu'à 90 minutes de sa deuxième finale depuis la CAN-1990, disputée et remportée à domicile. L'enjeu sera de taille pour une équipe algérienne qui ne cesse d'impressionner depuis l'entame de cette édition, affichant des statistiques dignes d'un futur champion, ce qui a poussé les observateurs à considérer désormais l'Algérie comme le favori N.1 pour succéder au Cameroun, éliminé en 1/8 de finale par le... Nigeria (3-2). Le nouveau "costume" est lourd à porter pour les coéquipiers de Riyad Mahrez qui devront encore une fois jouer avec leurs tripes pour faire face à une redoutable équipe nigériane qui est en train de monter en puissance après une phase de poules marquée notamment par une surprenante défaite face à Madagascar (2-0). Plus aguerri pour ce genre de rendez-vous, le Nigeria a mis le coup d'accélérateur à partir des 1/8 de finale en dominant d'abord le Cameroun puis l'Afrique du Sud en quarts (2-1). Avec un jour de récupération supplémentaire par rapport à l'Algérie, le Nigeria devrait se présenter plus frais sur le plan physique. Soumis à un match costaud jeudi à Suez face aux "Eléphants", les Algériens seront appelés à résister sur le plan défensif, tout en faisant preuve d'efficacité en attaque pour éviter de trébucher aux portes d'une finale qui leur tend les bras.
Un seul changement en vue Sur le plan de l'effectif, le sélectionneur national Djamel Belmadi devrait reconduire son équipe type alignée face à la Côte d'Ivoire, à l'exception du latéral droit Youcef Atal, victime d'une fracture de la clavicule et forfait pour le reste de la compétition Un véritable coup dur pour la sélection, eu égard au poids du sociétaire de l'OGC Nice (Ligue 1/France) dans le dispositif de Belmadi, contraint de procéder à un changement poste pour poste en titularisant Mehdi Zeffane pour la première fois depuis le début du tournoi. Une autre variante pourrait se présenter devant le sélectionneur national, en décalant Aïssa Mandi de l'axe central vers le couloir droit pour incorporer Mehdi Tahrat qui formera la charnière centrale avec Djamel-Eddine Benlameri, ou encore faire passer Ramy Bensebaïni à droite et titulariser Mohamed Farès à gauche pour préserver la paire Mandi-Benlameri. Sur le plan offensif, le trio Belaïli-Mahrez-Bounedjah aura la lourde mission de peser lourd sur une défense nigériane loin d'être imperméable qui s'est fait surprendre à cinq reprises en autant de matchs. Trois joueurs sont sous la menace de rater une éventuelle finale. Il s'agit de Ramy Bensebaïni, Adlène Guedioura et Ismaël Bennacer. Un second carton face aux Nigérians sera synonyme de suspension. Le rendez-vous de dimanche au Caire sera la 21e confrontation entre les deux équipes en matchs officiels, toutes compétitions confondues. En phases finales de CAN, Algérie et Nigeria se sont opposés à huit reprises, dont une seule fois en demi-finales, lors de l'édition 1988 au Maroc. Les "Verts", dirigés à l'époque par le technicien russe Evgueni Rogov, S'étaient inclinés au terme de la séance des tirs au but (1-1, 9-8). L'autre demi-finale opposera un peu plus tôt dimanche (17h00 algériennes) le Sénégal à la Tunisie, au stade 30-Juin du Caire.
Djamel Belmadi (Sélectionneur des Vets): "On veut écrire notre propre histoire" Près de 30 ans après la victoire de la génération Rabah Madjer, unique sacre de l'Algérie en Coupe d'Afrique des Nations, les 'Fennecs' veulent écrire en 2019 leur "propre histoire" a clamé leur sélectionneur Djamel Belmadi, hier, à la veille de la demi-finale contre le Nigeria. "La dernière que nous avons gagnée, c'était en 1990, à la maison, il y a longtemps. Nous n'avons jamais gagné ailleurs. C'est plus difficile, bien sûr. Les grands joueurs qui l'ont gagnée sont entrés dans l'histoire de notre football. On poursuit cet objectif", a déclaré le sélectionneur algérien, lors de la conférence de presse d'avant-match. "On veut vraiment écrire notre propre histoire. Mais ce n'est pas fini, il reste deux marches, les plus difficiles, pour atteindre cette immense consécration. On va faire de notre mieux", a-t-il ajouté, avant d'affronter le Nigeria, dimanche (21h00) au Caire. Belmadi, qui a confirmé le forfait de son latéral Youcef Atal, blessé jeudi à la clavicule lors du quarts contre la Côte d'Ivoire (1-1, 4-3 t.a.b.), a estimé que le jour de récupération en moins de son équipe par rapport à son adversaire ne devrait pas avoir une si grande incidence sur le résultat. "Quand on joue une demi-finale de CAN, la récupération, surtout sur le plan mental et psychologique, va un peu plus vite. Tout le monde a envie de jouer une demi-finale de CAN, cela faisait longtemps que cela nous était pas arrivé", a-t-il ajouté. Pour tenter de se qualifier pour leur première finale depuis 1990, les Verts pourront encore compter sur l'appui de milliers de supporters qui feront le déplacement en Egypte via dix avions spécialement affrétés par les autorités algériennes. "Partout dans le monde, il y a des supporters algériens. On sait qu'ils ont cet amour du pays. Le football est important pour nous. C'est le sport N.1, il est vecteur d'énormément de choses, cela nous réunit tous", s'est félicité Belmadi. "Nos supporters se sont déplacés, on sait qu'il seront devant leur écran, que cela soit en Algérie, en France, ou partout ailleurs. Ils ont eu de grosses émotions jeudi avec beaucoup de suspense. On sait qu'on est poussé par cette énergie, que l'on ressent même si on vit dans notre +petite bulle+. Comme je le dis aux joueurs, on joue pour eux avant tout", a-t-il ajouté.
Gernot Rohr (sélectionneur du Nigéria) : "Pour le moment, l'Algérie est plus impressionnante que nous" "Pour le moment, l'Algérie est plus impressionnante que nous", a estimé hier le sélectionneur du Nigeria Gernot Rohr, avant la demi-finale de la CAN-2019, programmée dimanche (21h/19h GMT) au Caire. "On a concédé cinq buts, l'Algérie un seul. On en a marqué sept, ils en ont inscrit dix. Sur le tableau d'affichage pour le moment, ils sont plus impressionnants que nous !", a déclaré l'entraîneur franco-allemand des "Super Eagles", lors de la conférence de presse d'avant-match. Le vainqueur de la CAN-2013 possède-t-il les qualités pour mettre fin à la belle aventure des "Fennecs", certes impressionnants dans le jeu depuis le début de la compétition mais absents du dernier carré depuis 2010 et inexpérimentés à ce niveau ? "En tant qu'entraîneur, on est toujours optimiste. On connait les qualité de l'adversaire mais on sait aussi qu'on a eu une bonne équipe. Si on arrive à jouer comme les deux derniers matches (succès 3-2 contre le Cameroun et 2-1 contre l'Afrique du Sud), on peut raisonnablement espérer être vainqueurs. Mais vu la qualité de l'adversaire, on se doit d'être méfiants, prudents et bien se préparer", a prévenu Gernot Rohr. Surtout que depuis l'arrivée de Djamel Belmadi sur le banc algérien, les "Fennecs" n'ont plus rien avoir avec l'équipe balayée par sa formation lors des éliminatoires du Mondial-2018. "On les avait vu fragiles à l'époque (victoire 3-1 en novembre 2016, NDLR), ils avaient fait beaucoup de fautes individuelles, défensives, qui nous avaient facilité la victoire", se rappelle le coach du Nigeria. "Là je vois une équipe solide, qui a un bon équilibre entre l'attaque et la défense, toujours très physique et qui a progressé tactiquement. Donc cela va être beaucoup plus difficile que les matches que nous avions eus lors des éliminatoires", a-t-il ajouté. Le jour de récupération en plus, que compte son équipe par rapport à son adversaire, aura-t-il un impact sur le résultat ? "Cela pourrait être un avantage théoriquement, mais pratiquement je ne le crois pas. On avait eu deux jours de plus de récupération que Madagascar (en poules) et on avait perdu (2-0)", rappelle Gernot Rohr. "Toutes les équipes sont bien préparées athlétiquement, capables de récupérer vite. La fatigue est vite éliminée après l'enthousiasme d'une qualification", a-t-il ajouté.
Youcef Atal souffre d'une fracture de la clavicule : Il est out pour la CAN L'international algérien de l'OGC Nice, Youcef Atal, sorti sur blessure dès la 31e minute jeudi en quarts de finale de la Coupe d'Afrique CAN 2019 contre la Côte d'Ivoire (1-1, 4-3 aux t.a.b.), souffre d'une fracture de la clavicule. Le latéral algérien (23 ans), qui devrait être opéré prochainement, est forfait pour le reste de la compétition. Il ne participera donc pas à la demi-finale contre le Nigeria ce dimanche (20h0) au Caire, croit savoir le journal, alors que la Fédération algérienne n'a rien communiqué sur la nature de la blessure du joueur. Pour le remplacer, Djamel Belmadi, le sélectionneur national, dispose de Mehdi Zeffane, en fin de contrat avec le Stade Rennais, et de Mohamed Farès, le pensionnaire du club italien de la SPAL. Lors du quarts contre les Eléphants de Côte d'Ivoire, c'est Zeffane qui a pris la place de Youcef Attal. Le sélectionneur national très touché par la blessure de son défenseur, a estimé lui aussi que la CAN est presque terminée pour le joueur de Nice. "J'ai réagi avec Atal qui s'est blessé à l'épaule, en le serrant dans mes bras à l'issue de la partie, oui j'ai versé des larmes, c'est humain. Je pense qu'on se dirige vers le forfait de Youcef pour le reste du tournoi. Je vais me soustraire à l'avis du staff médical mais malheureusement, je pense que c'est fini pour lui", a affirmé Belmadi, en conférence de presse à l'issue de la partie.