L'Algérie jouera, demain vendredi 19 juillet, sa 3e finale de la Coupe d'Afrique des nations de son histoire, après celles de 1980 et 1990. «On avait besoin de ça», dit Hakim. Ce père de famille voit dans la qualification des protégés de Djamel Belmadi une «victoire pour le changement, y compris du football national». Les jeunes supporteurs le réaffirment à chaque occasion «On les connait très bien. Ils évoluent tous dans de grands clubs. Ils nous connaissent bien aussi. Il y aura beaucoup de grands joueurs sur le terrain. Il faudra sortir du terrain avec la satisfaction d'avoir tout donné», s'est exprimé Feghouli. «C'est vrai que le Sénégal a des joueurs d'expériences, de bons joueurs. Il mais il n'y a pas vraiment de favori. Ce sera du 50-50 car les deux équipes ont mérité leur place en finale. On ne craint personne. On respecte tout le monde, et surtout, on croit en nous. On est prêt pour demain». Cette déclaration du capitaine de l'équipe algérienne rassure plus d'un, mais un match, notamment une finale, a ses particularités, ses goûts mais aussi ses surprises. C'est sous cet angle que les «enfants» de Belmadi vont surtout se pencher. «Il n' ya pas de meilleurs joueurs. Il y a une meilleur stratégie, c'est elle qui va trancher, et c'est elle qui décroche, qui vous accompagne à cette coupe d'Afrique». Pour Belaïli «Il n'y a pas de revanche en football. Je n'aime pas ce terme. Nos prédécesseurs sont passés à côté de quelque chose d'extraordinaire lors des CAN passées, aujourd'hui en 2019. Oui, il y a une opportunité de jouer une finale, faisons en sorte de prendre cette opportunité en se servant de ce vécu. Ça demandera beaucoup d'efforts pour obtenir ce que l'on veut». Demain vendredi, les Algériens ont donc un autre rendez-vous historique avec leur équipe nationale présente à la 32e Coupe d'Afrique des nations qui a planté son fanion en Egypte depuis un certain vendredi 21 juin pour quitter l'Egypte ce vendredi 19 juillet. Et dans cette 32e édition, l'Algérie a décroché la meilleure place au soleil en compagnie d'une autre nation, en l'occurrence le Sénégal. Ce duel aux pieds des pyramides ne sera pas une partie de plaisir, encore moins une sortie touristique. Pour l'Algérie qui participe pour la 18e fois de son histoire, elle n'avait pas suscité tant d'intérêt, encore moins d'éloges de la part de nombreux supporters et consultants qui voyaient en cette équipe, une autre perte d'argent et de temps, notamment après la prise en main du nouveau sélectionneur Djamel Belmadi, juste 6 mois avant le coup d'envoi de cette messe africaine. «Très loin derrière l'Égypte (7 sacres), le Cameroun (5) ou encore le Ghana (4), l'Algérie (1 sacre à domicile en 1990) possède un bien maigre palmarès au regard de son potentiel avec un bilan défavorable de 25 défaites contre 22 victoires en 67 rencontres». Il est vrai, comme tenait à souligner un confrère, l'équipe nationale était prise entre exploits et désillusions. Elle est passée par un véritables parcours du combattant. Le bilan ne cache rien, il n'est pas séduisant : 17 phases finales de la Coupe d'Afrique des nations en 31 éditions (1968, 1980, 1982, 1984, 1986, 1988, 1990, 1992, 1996, 1998, 2000, 2002, 2004, 2010, 2013, 2015, 2017, et en bout de course, un seul sacre à domicile en 1990. Dans ces réalisations, on notera 80 buts marqués contre 83 buts encaissés. Au niveau palmarès, l'Algérie occupe la 10e place au classement général des nations africaines. En 1980, sous la conduite de trois internationaux, Belloumi, Fergani et Merzekane, les Verts se qualifient en finale face au Nigéria (défaite inévitable 3-0). Dès lors, les mots changent, les qualificatifs se livrent bataillent et redonnent aux Fennecs une autre sensibilité qui fait de sa marque un contenu pas facile à négocier sur les terrains. C'est ainsi qu'en Libye, en 1982, l'Algérie confirme mais s'incline aux prolongations en demi-finale face au Ghana – futur vainqueur – au terme d'un match épique (3-2). 1984 à Abidjan, l'Algérie s'incline en demi-finale face au Cameroun – futur vainqueur – lors des tirs aux buts (0-0). L'Algérie est le «premier pays africain à se qualifier à deux coupes du monde d'affilée (1982 et 1986). Côté CAN, elle atteindra donc le carré d'as à 4 reprises (1982, 1984, 1986 et 1988). Pays organisateur de la compétition en 1990, l'Algérie est enfin couronnée grâce à un but de Chérif Oudjani en finale face au Nigeria (1-0). L'Algérie de Madjer soulève son premier trophée continental avant de connaître une lente descente aux enfers. En 1992, au Sénégal, elle enregistre une élimination sans gloire dès le premier tour. En 1994, l'Algérie est absente en Zambie après sa disqualification sur tapis vert décidée par la CAF (affaire Karouf). 1996, l'Algérie tombe en quart de finale face au pays organisateur, l'Afrique du Sud. Au Burkina Faso, lors de l'édition 1998, elle est éliminée au premier tour après trois défaites traumatisantes. La CAN-2000 n'est guère meilleure, l'Algérie joue et tombe face au Cameroun, futur vainqueur de l'épreuve. Avec Madjer aux commandes en 2002 au Mali, l'Algérie est humiliée quitte la CAN dès le premier tour, alors qu'en 2004 en Tunisie, avec Saâdane-Charef, elle atteint les quarts de finale avant d'être éliminée par le Maroc dans le temps additionnel. Les Verts, instables, ratent les éditions 2006 et 2008 avant de revenir par la grande porte en 2010 en Angola. Eliminée avec l'aide de l'arbitre Koffi Kodjia face à l'Égypte, futur vainqueur de l'épreuve. Mis à rude épreuve, les Verts ne se qualifient pas à la CAN-2012 au Gabon pour finalement revenir lors de l'édition 2013 en Afrique du Sud pour ne tenir qu'un tour, sous la conduite de Vahid Halilhodzic. En 2015, avec Christian Gourcuf, ils sont éliminés en quart de finale face à la Côte d'Ivoire. L'édition 2017, avec Georges Leekens, elle se fait humilier et rentre à la maison plus tôt que prévu. Pour l'édition 2019, l'Algérie se présente donc en «outsider» avec l'ambition secrète de renouer avec le succès et la reconquête.