Le tanker algérien « MESDAR » arraisonné par les autorités iraniennes lors de la traversée du détroit d'Ormuz a été autorisé à repartir après l'intervention des autorités algériennes. Aucun incident matériel ou humain n'a été observé, selon la Sonatrach qui qualifie cet accostage forcé d'ordinaire, étant donné que les deux pays entretiennent de bonnes relations. Ce qui déplaise, sûrement, aux autorités britanniques qui tentent depuis deux jours de libérer leur pétrolier bloqué par la marine iranienne qui refuse de le libérer, malgré les menaces d'émettre de nouvelles sanctions contre l'Iran s'il maintient encore sa position. La situation dans le Golfe persique atteint le pourrissement et risque d'exploser à n'importe quel moment. L'Iran met sous contrôle l'accès au détroit et au Golfe persique et filtre les traversées des bateaux commerciaux. Elle profite de sa position pour exercer sa pression et gagner un enjeu face à son ennemi américain. Depuis deux mois, les tensions géopolitiques entre les Etats-Unis et l'Iran s'accentuent et deviennent de plus en plus sensibles. Toute la pression se concentre au niveau du passage maritime d'Ormuz, situé entre l'empire d'Oman et la République islamique qui riposte à la provocation des Etats-Unis et a procédé vendredi dernier à l'arraisonnement d'un bateau britannique qu'elle soupçonne d'avoir un lien avec l'incident survenu il y a deux mois en mer d'Oman, au Golfe persique provoquant la destruction de deux pétroliers, nippon et norvégien. Depuis cette incident, l'Iran joue la carte de la prudence et de la vigilance concernant tous les tankers qui traversent ce canal. Le pétrolier algérien «MESDAR» bloqué par la marine iranienne vendredi soir, a été libéré une heure et demie après, suite à l'intervention des autorités algériennes. C'est ce qu'a indiqué dans un communiqué rendu public hier la compagnie nationale des hydrocarbures, (Sonatrach) qui tenait à rassurer ses clients de la situation. « Le vendredi 19 juillet 2019, le navire pétrolier «MESDAR», à 19h30, a été bloqué par la marine nationale iranienne, pendant 01h15mn et a été libéré à 20h45 immédiatement après le contact des autorités algériennes avec leurs homologues iraniennes», précise le même communiqué. C'est un navire appartenant à la compagnie nationale des hydrocarbures et qui se dirigeait vers Tanura «pour charger du pétrole brut pour le compte de la compagnie chinoise UNIPEC», a indiqué la même source, qui a justifié cet incident par un contrôle routinier vu la situation instable et délicate dans la région. Depuis deux mois le torchon brûle entre les Etats-Unis, ses alliés et l'Iran qui conteste la politique de ces pays dans la région ainsi que les sanctions dont il fait l'objet depuis plusieurs années. Considéré comme un ennemi commun à combattre, les alliés des Etats-Unis s'acharnent sur le pays qui refuse de céder au chantage occidental et réplique dans l'immédiat. Après l'incident en mer d'Orman, la République islamique menace de s'attaquer à tous ceux qui tenteraient de violer son territoire et son autorité dans la région, faisant ainsi allusion à la destruction d'un drone américain intercepté sur son sol. Ce qui a aggravé la situation. Les répliques et les décisions prises par l'Iran en affront aux Etats-Unis et à ses alliés depuis la reconduction de l'accord de maintien inchangé du quota de la production pétrolière, le 2 juillet dernier, sur accord de la Russie et de l'Arabie saoudite, l'Iran est à la défensive. Pas moins de deux jours, les garde-côtes iraniens ont arraisonné un bateau britannique, «Stena Impero» qu'ils refusent de libérer. Ce qui a provoqué la panique du gouvernement anglais qui envisage de sévir et d'entamer une «série d'options pour récupérer son navire», a menacé le secrétaire d'Etat à la Défense Tobias Ellwood, sans préciser les mesures. En mode offensif, le gouvernement britannique ne compte pas toutefois jouer la carte de l'extrémité, il souhaiterait au préalable «trouver un moyen de désamorcer la situation», avant de débattre des mesures à prendre à l'encontre de leur adversaire. Le gouvernement britannique est dans l'impasse en absence de visibilité sur la situation et les conditions de blocage, dans une région qu'elle ne maîtrise pas. En attendant le dénouement de la situation, les tensions évoluent rapidement et dangereusement au Moyen-Orient et risque de déborder et d'aggraver le cas de plusieurs pays voisins où la guerre fait rage.