Le dénouement de la situation politique de l'Algérie qui perdure depuis plus de cinq mois devra passer par une procédure légale, consentie par toutes les parties devant participer au dialogue national inclusif avant de convenir d'un accord consensuel commun. Considéré comme l'unique sortie de crise, le dialogue national ne devrait pas, selon le secrétaire général de la Présidence, Noureddine Ayadi, dans un entretien accordé à l'Agence presse service (APS), passer par une période de transition qui «ouvrirait la voie à l'anarchie et à la débandade» et ralentirait le processus préétabli par les coordinateurs du dialogue national. Pour atteindre cet objectif, il faut convenir d'une trousse de démarchage politique pour sortir de la crise, avec des dégâts minimes. La conjoncture actuelle impose une révision ou une réformation partielle des politiques ou des appareils politiques qui devront accompagner la concrétisation des initiatives de sortie de crise. Conscient de la complexité de la situation et de celle de convaincre les Algériens à se joindre aux débats et au dialogue, le SG de la Présidence a souhaité rassurer dans son intervention sur l'option du dialogue et l'accélération de l'organisation des élections présidentielles «devant constituer l'amorce d'un processus de rénovation institutionnelle et politique », étant «la démarche la plus sûre, plus rationnelle». Réaffirmant ainsi l'attachement du gouvernement à sa position initiale et son intention d'aller vers les élections présidentielles le plus tôt possible, sans passer par une phase de transition et par la constituante, comme souhaité par le peuple et d'autres compétences nationales qui ont déjà posé leurs préalables pour participer au dialogue national. Il a mis en garde les protagonistes de la phase de transition sur les effets aléatoires et dangereux menaçant la stabilité du pays. Pour le SG de la Présidence, cette option découlerait sur « un pouvoir de fait, improvisé, soumis aux aléas de rapports de forces fluctuant et qui ouvrirait la voie à l'anarchie et à l'aventurisme, ainsi qu'aux ingérences de toutes sortes avec ce qu'elles comportent comme périls et menaces pour la sécurité de l'Etat dans un contexte géopolitique perturbé et hostile ». C'est une perte de temps et d'énergie selon lui car elle impliquerait toutes les institutions de l'Etat dans sa mise en place et les déviera de leur rôle institutionnel. « A l'évidence, de nature à faire perdurer la crise, au moment où le peuple réclame une issue à celle-ci et où le pays a besoin de solution et de stabilité », a-t-il prévenu. Défendant la position du pouvoir qui prône l'accélération du processus électoral, Noureddine Ayadi a estimé dans son entretien que « l'option de la présidentielle permettra, en revanche, d'élire un Président jouissant de toute la légitimité et de la confiance des citoyens et qui pourra engager le pays dans des réformes institutionnelles, économiques et sociales». Ce n'est plus une approche, mais un constat et une solution d'urgence à la situation actuelle. Pour garder le contrôle sur les événements, le SG de la Présidence plaide pour le passage direct à la réflexion sur les modalités d'organisation de l'échéance électorale, faisant ainsi allusion à l'élaboration d'une feuille de route commune et consentie par toutes les parties prenantes du dialogue national. « L'obtention de ce consensus nécessitera des efforts, mais l'Etat a foi dans le sens des responsabilités et dans la sagesse de la classe politique, de la société civile, de l'élite intellectuelle et des citoyens », dira-t-il. Quant aux personnalités qui participeront à cette initiative elles « seront indépendantes, sans affiliation partisane, sans ambition électorale et qui émergent du fait de leur autorité morale et de leur légitimité historique, politique ou socioprofessionnelle », explique-t-il. Rappelons à ce propos que l'Etat s'est déclaré ne pas faire partie du dialogue. Ce dernier devra se baser sur des mesures « réalistes et pragmatiques qui font avancer le pays car la confusion sciemment et pernicieusement entretenue entre le pouvoir (ou le régime) et l'Etat, est au mieux nuisible et au pire subversive ». Noureddine Ayadi a exprimé le soutien de l'Etat à la position du commandement de l'ANP qui a su intervenir au moment opportun pour éviter l'embrasement de la situation. «Cette confusion est particulièrement dangereuse pour le pays et sert les agendas de ceux pour qui l'affaiblissement de l'Algérie, constitue un objectif stratégique. La réalisation de cet objectif passe évidemment par la fragilisation de l'Etat et de sa colonne vertébrale, l'Armée nationale populaire », a-t-il renchéri. Noureddine Ayadi a, également, mis en avant toutes les procédures et points importants qui suivront chaque étape du processus de sortie de crise, allant du dialogue inclusif jusqu'à l'organisation des élections présidentielles.