Les partis signataires du pacte de l'Alternative démocratique, animé par le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), campent sur leur position à savoir le passage par une période de transition et non pas l'élection présidentielle, d'après un communiqué publié à l'issue d'une conférence de presse animée ce dimanche au siège du RCD par les personnalités signataires du pacte. Selon eux, la période de transition est «la seule perspective possible pour donner la parole au peuple afin qu'il puisse choisir démocratiquement la forme et le contenu des institutions qu'il souhaite mettre en place et rejettent toutes tentatives d'imposer une élection présidentielle qui vise à sauver le régime en place». C'est, d'après eux, «la condition pour garantir les libertés fondamentales, une justice indépendante, l'égalité en droits entre les hommes et les femmes, les droits socio- économiques et consacrer l'alternance démocratique à tous les niveaux». Ils estiment «qu'aucune initiative politique de quelque nature qu'elle soit et aucun dialogue politique ne sont viables» s'ils ne satisfont pas à leurs exigences qui se résument dans la «libération des détenus politiques et d'opinion, l'ouverture des champs politique et médiatique et l'arrêt immédiat du dispositif répressif et de l'instrumentalisation de la justice, ainsi que le départ du régime et de ses symboles». C'est leur vision du dialogue et ce sont leurs conditions pour l'entamer avec le pouvoir. Ils appellent «les forces patriotiques, démocratiques et sociales, qui aspirent à faire valoir les revendications légitimes du peuple algérien et faire aboutir ses exigences révolutionnaires, à s'inscrire activement dans notre effort à entretenir l'espoir et à imposer une alternative démocratique.» Ils ont appelé aussi «à une convention du pacte politique pour une véritable transition démocratique pour le 31 août 2019». Cette prise de position intervient quelques jours après le communiqué de la Présidence de la République annonçant que les personnalités nationales qui conduiront le processus du dialogue inclusif auquel a appelé le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, pour l'organisation de la prochaine élection présidentielle, seront «prochainement» connues. La même source avait précisé que Abdelkader Bensalah a accordé, mardi dernier, une audience au Premier ministre, Noureddine Bedoui, lors de laquelle, «il a été procédé à l'évaluation de la situation politique à la lumière de l'approche déclinée par le chef de l'Etat dans son discours prononcé à la veille de la commémoration de la fête de l'Indépendance et de la Jeunesse et à l'examen des mesures que l'Etat compte mettre en place pour accompagner le processus de dialogue inclusif visant l'organisation de l'élection présidentielle, un processus qui sera conduit par un panel de personnalités nationales probes, indépendantes et crédibles, dont la composante, actuellement objet de contacts et de consultations, sera connue incessamment». Par ailleurs, on sait que l'initiative du Forum de la société civile pour le changement qui a proposé une liste de personnalités nationales pour mener le dialogue pour une sortie de crise, a été accueillie favorablement par le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, qui a confirmé que des consultations sont engagées pour la constitution du panel de personnalités nationales appelées à mener le processus de facilitation du dialogue.