Lors de chaque sortie dans les régions militaires où il procède à une évaluation des moyens humains et matériels dont dispose le pays face aux menaces qui se profilent aussi bien aux frontières qu'à l'intérieur du pays, le vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, n'a pas cessé de mettre en garde contre les dangers réels qu'une sortie du cadre constitutionnel représenterait pour les institutions et la sécurité nationale. Ce faisant, il a également insisté, sans relâche, sur l'indispensable dialogue sans lequel aucune solution ne pourrait s'avérer profitable, un dialogue fondé sur des engagements rationnels, constructifs et volontaristes afin que le consensus puisse être obtenu et permettre à l'Algérie de sortir de la crise actuelle. Dans sa large majorité, le Hirak avait imposé certaines revendications, tout comme il faisait de l'abandon de la présidentielle du 4 juillet une condition préalable. Depuis dimanche, c'est chose faite. Il lui faut désormais s'intégrer au dialogue inclusif et se démarquer de certains calculs néfastes. Car les laisser courir plongerait le pays dans un contexte aventureux qui aggraverait la crise et serait, peut-être, générateur de graves désordres. Une transition, en dehors de toute légitimité constitutionnelle, ouvrirait la voie à des appétits sournois ou revanchards et risquerait de porter atteinte aux objectifs initiaux du Hirak lui-même. La raison voudrait que l'ensemble des forces vives, incarnées par les partis de l'opposition, la société civile et les différents courants du Hirak, s'investisse dans le dialogue inclusif auquel appelle l'armée, de manière à convenir d'un plan de sortie de crise qui mette au-dessus de toutes les considérations conjecturelles l'intérêt supérieur du pays. Certains partis de l'opposition ont déjà exprimé leur bonne volonté à cet égard et affirmé leur disponibilité à s'engager positivement dans cette voie. Pour ne pas insulter l'avenir, il appartient plus que jamais à la société civile et au Hirak de se déterminer en ce sens car le pays ne peut se permettre de vivre indéfiniment cette situation déjà préjudiciable à son économie. Il lui appartient, après avoir déjà démontré une indéniable maturité politique et étonné le monde entier par son comportement exemplaire, de confirmer son sens aigü des responsabilités. Car c'est en conjuguant les efforts de toutes les parties et de toutes les bonnes volontés, soucieuses de travailler sincèrement à la solution pacifique de la crise, que le pays parviendra à entreprendre les fondations de la IIe République.