Bien que fermées pour cause de congé, l'environnement des différentes directions des œuvres universitaires est en ébullition depuis que les résultats du baccalauréat ont été affichés. Non pas pour la préparation de la prochaine année universitaire 2019/2020 en termes de literie, restauration, transport des étudiants et de la sécurité interne des structures, mais de ce qui semble être les effets de la persistance de l'incurie. C'est que cette filière du ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique est actuellement secouée par plusieurs scandales financiers sans précédent. Au-delà du trafic du transport généralisé dans toutes les régions du pays impliquant directement les «Tahkout» père, fils, il y a ceux de la restauration, l'hébergement et autres couvertures sociales. Ils cumulent des activités culturelles et sportives. Censées avoir été parrainées par le COUS de l'université concernée, un grand nombre de rencontres culturelles, séminaires ou compétitions sportives n'ont jamais eu lieu. Elles ont pourtant été facturées et payées. Le préjudice moral et financier s'étale sur plusieurs années. Il est important car comportant des versements de salaires à des agents ou cadres inexistants ainsi que des frais à plusieurs milliards. Ainsi, alors que les étudiants étaient gavés de menus indigestes, les restaurateurs privés de la place et des traiteurs n'hésitaient pas à établir des factures à des montants excessivement élevés. La certitude du paiement était bien ancrée au regard de l'absence de toute réclamation. La multitude de correspondances des syndicalistes adressées aux pouvoirs publics à l'effet de saisir la justice pour mettre un terme à cette situation, sont toujours restées sans suite. Ce qui a encouragé les auteurs des détournements des moyens financiers des œuvres universitaire à poursuivre leurs actes au détriment de plus d'un million d'étudiants répartis en plusieurs facultés. Les malversations ont été entamées après la généralisation de la corruption au niveau de certaines directions en charge de la gestion des COUS. L'impunité qui s'en est suivie, a généré la gabegie et la disparition de la bonne gouvernance. Initialement sollicité pour assurer le transport des étudiants des différentes facultés, Tahkout a mis le grappin sur l'ensemble des activités des œuvres universitaires. Nul ne pouvait s'opposer à sa volonté de tout s'approprier. Même les représentants des étudiants n'avaient pas hésité à tremper dans les affaires créées par l'homme d'affaires véreux. Ils sont tombés dans le piège d'une corruption généralisée. Beaucoup se sont directement impliqués dans les détournements conséquences de la mauvaise gestion commise avec des complicités intérieures et extérieures au COUS. Sans restauration adéquate, eau potable et, constamment confrontés aux délestages, les étudiants vivaient dans des conditions inadaptées aux études qu'ils poursuivaient. D'où l'étonnement de ces derniers à l'écoute des montants faramineux que les responsables au niveau du MESRS affirment débourser chaque année pour la prise en charge des besoins des étudiants. En tout état de cause, les dossiers des COUS à travers l'ensemble des régions du pays actuellement en charge de la police judiciaire polluent le climat social estudiantin à quelques semaines de la réouverture des facultés. L'on apprend la mise en place d'une commission d'enquête au niveau de la chaque Office national des œuvres universitaires. Les enquêteurs s'intéressent, en effet de près, à ce secteur clé et stratégique des universités algériennes. C'est que malgré les milliards engagés annuellement par les COUS pour répondre aux divers besoins des étudiants, on est toujours loin du compte. Le contraire aurait permis de répondre aux attentes de plusieurs centaines de résidences universitaires à travers le territoire national. Il reste que ces dernières années ont été caractérisées par des révoltes d'étudiants en mal de prise en charge. Bon nombre ont dénoncé la mauvaise restauration avec pour conséquence, les faiblesses physiques et morales qu'ils éprouvent quant à suivre leurs études. Bon nombre d'enseignants interrogés, estiment qu'à lui seul le stress n'explique pas la multiplication des maladies dans le milieu estudiantin. La malnutrition y est pour beaucoup. Il est question qu'à ce niveau, il existe des preuves irréfutables attestant de la très mauvaise qualité de la restauration et l'hébergement offerts aux étudiants. Est-ce à dire que les interpellations et arrestations opérées dernièrement par les pouvoirs publics dans le cadre de l'opération nettoyage des institutions de l'Etat, dont les œuvres universitaires, serviront à ramener les gestionnaires dans le droit chemin ? Le doute est permis quand on sait que ces œuvres universitaires sont devenues, ces dernières années, l'objet de convoitises et le lieu propice d'incurie et de corruption. La gabegie dont souffre cette institution est devenue quasiment l'unique mode de gouvernance.