Sous un soleil de plomb, en ce vendredi 26 du mois de juillet, aussitôt après la prière du vendredi, un rassemblement a été observé à la place Emir Abdelkader, coïncidant avec la 23e marche des manifestants du «Hirak» cramponnés comme de coutume à leurs slogans radicaux antisystème et de condamnation de «la bande» mafieuse qui sévit encore dans les rouages de l'Etat. Certes, le nombre des manifestants se réduit de semaine en semaine comme peau de chagrin. Les raisons invoquées demeurent selon les hirakistes sont essentiellement dues à «la saison estivale, le départ vers les plages, mais surtout la canicule persistante de jour comme de nuit». Sur le terrain des marches pacifiques, les slogans restent invariables, chacun martèle les mots d'ordre qu'il intime à son groupe ou à son entourage de scander, question de leadership ou plutôt pour marquer sa présence au milieu d'une foule galvanisée et chauffée à blanc. Dans la foulée, les slogans des manifestants ont changé de cible et de nature pour tirer cette fois-ci à boulet rouge contre les «dialoguistes» et les tenants de l'apaisement avec les autorités du pouvoir en place. Le Panel de personnalités politiques appelé à assurer la mission d'arbitrage et de gestion de la transition politique a été vilipendé et récusé d'un revers de main, et ce, en accusant dans les divers slogans scandés haut et fort comme étant « Un dialogue biaisé » pour des considérations occultes. Ce 23e vendredi du «Hirak» était marqué, à la cité Emir Abdelkader, par la présence du jeune activiste Hadj Ghermoul qui a été libéré la semaine dernière de la prison d'El-Hassasna (Saïda), après avoir purgé sa peine intégrale de six mois de prison. Dans ce contexte déplorable, les manifestants ont exigés la libération sans condition des détenus d'opinion, une condition sine qua non et préalable, selon eux, pour renouer un dialogue apaisé avec les représentants du pouvoir en place. Plus loin, les hirakistes ont interpellé le pouvoir en l'exhortant à cesser le harcèlement et les provocations à l'encontre des médias de la presse écrite et privée. Cependant, il est important de noter que les hirakistes, arrivés devant la Maison de la presse Bakhti Benaouda, ont scandé des slogans hostiles au pouvoir tout en accusant les médias lourds et une certaine presse arabophone «aux ordres» d'être à la solde du pouvoir moribond pour des considérations mercantilistes, autrement dit, par crainte de se voir privée du grand gâteau de la rente publicitaire et des subventions de l'Etat-providence. Les revendications des manifestants du «Hirak» seront-elles entendues ? L'avenir nous le dira !