La campagne des vendanges, édition 2019, a commencé timidement au courant du mois de juillet. Elle a débuté par la récolte du raisin de table au lieu du 15 août, comme il est de tradition dans la région. Cardinal est la première espèce de raisin de table a pénétrer sur les étalages des commerces. Son prix a oscillé entre 200 et 250 DA le kilogramme. À ce jour, la production de raisin de table a atteint 39.000 quintaux, notamment en ce qui concerne les cépages dits précoces, comme le Cardinal et les cépages nobles comme Topranil, Cabernet, Merlot, Syrat, Pinot dans les quatre fermes-pilotes (Sekrane Houari à Chabat El-Leham, Saim Kaddour à Aoubellil, Bendouma à Aïn Kihal et Bentata à Aïn Tolba). Selon le chargé du dossier des cultures pérennes auprès des services agricoles (DSA) de la wilaya de Aïn Témouchent, les services agricoles prévoient une production de 450.000 qx de raisin pour cette campagne, dont 220.500 qx de raisin de table et 221.000 qx de raisin de transformation. La superficie consacrée à la production de raisin a atteint cette année 12.600 ha, dont 8267 ha réservés à la transformation, et englobe les différents cépages, à l'image de Sinsault, Alicante, Grenache, Carignan, Topranil, Cabernet, Merlot, Sirah et Pinot qui sont des cépages nobles. Sur les 2715 ha destinés à la production, 650 ha ont été récoltés donnant une production estimée à ce jour à 39.000 qx. En ce qui concerne la production vitivinicole qui concerne les cépages classiques et les cépages blancs (merséguerra), 13 caves sont prévues pour cette campagne des vendanges pour la transformation du raisin de cuve dès le 15 août prochain, dont 8 caves de GCO, 2 caves de VDO, une cave appartenant à Sotravit (ex-ONCV), et une cave pour chacune des sociétés de production de vins de Soval, Viticoop et Ould Kadi El-Amria, et ce, plus d'une cave hors wilaya située à Mascara pour les cépages nobles. Toujours, notre source a indiqué que pour cette année, les prix fixés par les différents transformateurs vitivinicoles pour la collecte du raisin au profit des viticulteurs se situent entre 3000 DA/q pour les cépages blancs, 4500 DA/q pour les cépages classiques et 5000 DA/q pour les cépages nobles. Quant au raisin de table de qualité de variété de Pergolat , sa technique de culture dans la wilaya de Aïn Témouchent a connu une évolution sensible et notamment pour les autres cépages Red Globe, Victoria, Michel Palleri qui sont des cépages tardifs, vigoureux et résistants au soleil, à la grêle et aux différents aléas de la nature, en plus qu'ils soient exposés à une bonne aération. Une technique réussie par rapport aux vignes classiques. Pour preuve, les 285 ha de Pergolat sont répartis à travers plusieurs communes, dont 57 ha à Sidi Ben Adda, 16 ha à Aïn Témouchent, 1,5 ha à Hassasna, 34 ha à Chabat El-Leham, 6 ha à Hammam Bou-Hadjar, 3 ha à Chentouf, 19 ha à Terga, 15,5 ha à Ouled Kihal, 8 ha à Ouled Boudjemâa, 33 ha à El-Amria, 12 ha à M'saïd, 29 ha à El-Malah, 19 ha Hassi El-Ghella, 45 ha à Aïn Kihal, 17,5 ha à Aghal et 4,5 ha à Aïn Tolba. L'opération se poursuit dans des conditions favorables où toutes les dispositions ont été prises, aussi bien par la Direction des services agricoles que par la Chambre d'agriculture de la wilaya ainsi que la filière de la viticulture, nous apprendra notre interlocuteur. Quant au volet social, contrairement aux années soixante-dix, la campagne des vendanges est loin de constituer un évènement économique et social majeur. Jadis, elle offrait des milliers d'emplois à toutes les catégories de la société témouchentoise, hommes et femmes, adultes et très jeunes, même des collégiens y travaillaient pour acheter leurs trousseaux scolaires. Le taux de chômage durant ces 3 mois de vendanges était presque nul. Il est à rappeler que les ouvriers affluaient des autres wilayas du pays et du pays voisin le Maroc. Malheureusement, les choses ont changé aujourd'hui. Cette campagne ne dure qu'une dizaine de jours et les jeunes refusent de travailler. Les presque 400 caves ont été purement vandalisées et ruinées, dont certaines ont été transformées en habitations et d'autres en locaux de commerce ou en atelier artisanaux. Le vignoble a régressé en superficie pour des raisons idéologiques, et il appartient aux pouvoirs publics concernés d'ouvrir un débat profond pour éclaircir l'avenir viticulture entre le religieux et l'économique.