L'heure n'est plus à l'étude ou à l'examen de la situation financière ou économique des pays africains, qui évoluent au même rythme que l'Algérie, mais plutôt à l'urgence de la résilience financière contre les chocs extérieurs et à la réforme institutionnelle du secteur économique. C'est ce qu'a recommandé, relativement, le ministre des Finances algérien, Mohamed Loukal qui a toutefois appelé la Banque Mondiale ( BM ) et le Fonds Monétaire international ( FMI ) à poursuivre leur stratégie d'accompagnement des pays africains ainsi que de l'Algérie afin de les aider à solidifier les instruments financiers de ces pays et optimiser la gouvernance et la gestion des institutions économiques. A l'ère de l'économie mondialisée, l'Algérie à l'instar des autres pays africains devra enclencher sa révolution financière afin de redynamiser le secteur économique, passant par le renforcement de l'investissement et la diversification du tissu industriel archaïque et improductif. C'est une urgence plus qu'une nécessité à l'heure actuelle où tout le monde se conforme à une réglementation universelle adaptée à l'évolution du marché mondial. Ainsi la régulation devra se faire avec ou en amont de la révolution numérique à travers la modernisation des systèmes et réseaux financiers et la formation de la compétence nationale. Pour mettre fin aux systèmes financiers et économiques obsolètes, le ministre des Finances algérien, Mohamed Loukal, a insisté sur l'accélération des réformes institutionnelles du secteur économique et l'investissement dans le capital humain qui est un facteur clé du développement économique durable et de l'accroissement de la productivité. Mettant en perspective le développement de tous les autres secteurs du pays, social, éducatif, de la santé et de la recherche. C'est ce qu'a prévalu son intervention lors de sa participation aux travaux de la réunion du Groupe des gouverneurs africains auprès de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (Caucus Africain), organisée du 31 juillet au 02 août courant à Accra (Ghana). Il a saisi l'occasion, également pour exposer l'expérience de l'Algérie dans le domaine, notamment, en matière de renforcement du capital humain ainsi que les efforts fournis par les autorités publiques pour la mobilisation des ressources domestiques et des outils de diversification de l'économie. Mohamed Loukal a débattu, dans le même sillage, les défis auxquels «fait face le continent africain en matière de développement ainsi que les efforts communs déployés en la matière sur le plan continental, à travers l'agenda de développement 2063 de l'Union Africaine». Bien qu'ils reconnaissent la fragilité de leurs structures économiques et le manque de compétences requises, les gouverneurs africains cautionnent toujours la politique de l'assistanat du FMI. Ce dernier garde la main sur les pays africains et impose son diktat à ces gouverneurs qui cèdent au prix de la révolution et indépendance financière. L'Algérie figure parmi ces pays qui souffrent des séquelles des solutions structurelles apportées par cette institution au pays depuis les années 80. Aujourd'hui Loukal exprime la même gratitude à ces organisations internationales, capitalistes. Il a d'ailleurs salué l'initiative du projet sur la «Capital Humain», lancé par la BM pour promouvoir la compétence locale et faciliter le transfert technologique entre les deux rives, (nord-sud). En marge de cette rencontre, le ministre des Finances algérien s'est entretenu avec ses homologues africains avec lesquels il a discuté des potentialités et des perspectives de travailler conjointement pour établir une solution commune aux déboires financiers des pays africains, maudits par leurs richesses.