Pour l'organisation et la réussite d'une Conférence nationale représentative et reconnaissante de toutes les conditions d'un dialogue inclusif, approuvé par la majorité, le coordinateur général de l'Instance nationale du dialogue et de médiation, Karim Younès tente avec les autres membres du Panel de convertir chaque proposition en une feuille de route. Cet ensemble d'idées cristallisera toutes les revendications populaires et inclura dans le fond les préalables de la Commission afin d'élaborer la mouture à soumettre à la Conférence nationale qui sera décidée au terme des rounds de dialogue. La délicatesse de la situation politique et économique du pays actuellement a mis le Panel des personnalités désignées pour mener le dialogue à rude épreuve. Depuis l'annonce de sa création, une campagne de dénigrement a été enclenchée par certains progressistes-démocrates- qui n'hésitent pas à qualifier cette démarche d'imposture qui vise à stigmatiser le peuple algérien sorti pour réclamer ses droits fondamentaux et sa dignité. Accusé même de bénéficier de passe-droit pour assurer ses arrières aux dépends de la révolution populaire, l'ancien président de l'APN, Karim Younès a défendu ses positions et a réfuté en bloc ces accusations en expliquant les intentions et l'objectif probe de la Commission du dialogue et de médiation qui tente de participer au dénouement de la crise politique qui ronge le pays depuis plus de cinq mois. Lors de sa deuxième réunion, elle a convenu de la création d'une commission du travail et d'un comité des sages qui sera consulté à chaque round du dialogue. La guerre intestine qui secoue toutes les obédiences politiques ainsi que toutes les institutions de l'Etat risquent de conduire le pays vers l'impasse. La gestion opaque de la crise et la remise en question ou en doute de chaque initiative entreprise pour résoudre la crise, ne fera que temporiser et aggraver la situation. Jusqu'à ce que la situation politique commence à se décanter graduellement, des propositions médianes doivent être annoncées et respectées afin de trouver une issue à la crise le plus tôt possible, que ce soit par un passage direct aux urne ou par un passage par une période de transition. Il faudra toutefois convaincre toutes les parties de chaque proposition ou feuille de route élaborée pour sortir de la crise, rapidement. C'est dans cette perspective que souhaite intervenir l'Instance nationale du dialogue et de médiation en annonçant avant-hier dans un communiqué à l'issue d'une réunion à Alger que «toutes ces plate-formes et propositions constitueront des feuilles de route principales qui serviront de référence à l'Instance dans l'élaboration de la mouture qu'elle soumettra, après consultations des acteurs de la société civile, à la Conférence nationale prévue au terme des rounds de dialogue». Expliquant à cet effet que cette décision a été prise après une longue consultation entre les membres du Panel ainsi que les nouveaux qui ont rejoint le groupe des cinq, après le départ de deux membres. Lors de cette même rencontre, il a été procédé à la création d'une commission de travail et un comité des sages devant superviser et accompagner en tant que conseiller chaque démarche qu'entreprendra les membres du Panel. «Il a été procédé à l'installation de comités de travail et à la définition de leurs missions et membres, en sus de la création d'un comité de sages regroupant toutes les personnalités et experts ayant accepté d'adhérer à cette Instance, et ce en tant que commission consultative, sollicitée par l'Instance et ses différents comités dans l'accomplissement de leurs missions», lit-on dans le même communiqué. En dépit des rejets dont elle fait l'objet constamment, l'Instance nationale du dialogue et de médiation est déterminée à poursuivre sa mission et à entamer l'organisation des rounds de dialogue, défiant ainsi ses détracteurs et faisant fi de leurs positions. «L'Instance a décidé d'entamer dans l'immédiat l'organisation de rounds de dialogue avec tous les acteurs de la scène politique, de la société civile et des personnalités nationales. L'Instance est à pleine disponibilité à accueillir les propositions des acteurs du «Hirak» populaire au niveau de toutes les wilayas». Mis à part la position réfractaire de l'association des Oulémas musulmans algériens qui se garde d'apporter son onction à l'Instance et le rejet de ses propositions par l'Organisation nationale des Moudjahidine, aucune autre réaction n'a suivi au lendemain de la rencontre de la Commission nationale du dialogue et de médiation.