Cette présente contribution fait suite à nos analyses sur l'impact de la crise politique sur l'Economique (www.google.com 2019) montrant le risque d'un épuisement des réserves de change fin 2021, début 2022, sauf miracle d'un cours de 100 dollars le baril. Le suivi des filières illicites d'approvisionnement en armes légères et en munitions, ainsi que la compréhension du mécanisme global qui régit ce marché «noir» sont des fondamentaux de la géopolitique moderne. Le marché «noir» des armes et de leurs munitions, issu nécessairement du marché «blanc» puisque, rappelons-le, chaque arme est fabriquée dans une usine légale, est une thématique qui permet de comprendre les volontés de puissance des divers acteurs géopolitiques à travers le monde. Selon certaines données internationales, en moyenne pour 2016, les ventes d'armes dans le monde se montent à 10 400 euros par seconde, soit 409 milliards de dollars par an. Le trafic d'armes s'intègre dans un contexte difficile. Tandis que le trafic de drogues est réprimé internationalement, le trafic d'armes est réglé par les Etats qui en font leurs bénéfices. La vente d'armes s'effectue régulièrement entre plusieurs partenaires privés et publics. L'avantage que représente le trafic d'armes pour des terroristes est qu'ils peuvent à la fois s'en servir et faire du profit. La meilleure prévention reste un contrôle des ventes, un encadrement contractuel des ventes, c'est-à-dire définir préalablement l'emploi des armes et la mise en place de conventions internationales sur les ventes d'armes à feu automatiques ou non. Troisièmement, le trafic de drogue. La montée en puissance du trafic de drogue en au niveau de la région sahélienne a des implications sur tout l'Afrique du Nord où nous pouvons identifier les acteurs avec des implications géostratégiques où les narcotrafiquants créent de nouveaux marchés nationaux et régionaux pour acheminer leurs produits. Afin de sécuriser le transit de leur marchandise, ces narcotrafiquants recourent à la protection que peuvent apporter, par leur parfaite connaissance du terrain, les groupes terroristes et les différentes dissidences, concourant ainsi à leur financement. Le trafic de drogues continue d'être, pour les criminels, l'activité la plus lucrative, avec un chiffre d'affaires estimé à 320 milliards de dollars en 2016 alors qu'en 2009, l'ONUDC situait la valeur approximative des seuls marchés mondiaux de la cocaïne et des opiacés à 85 et 68 milliards de dollars, respectivement. Le trafic de drogue assure une marge de bénéfice très élevée : Un gramme de coca, qui coûte 1 $ à la production, est vendu de 200 à 300 dollars. Quatrièmement, la traite des êtres humains et le trafic de ressources naturelles. C'est est une activité criminelle internationale dans laquelle des hommes, des femmes et des enfants sont soumis à l'exploitation sexuelle ou à l'exploitation par le travail. Bien que les chiffres varient. Nous avons le trafic de migrants qui est une activité bien organisée dans laquelle des personnes sont déplacées dans le monde en utilisant des réseaux criminels, des groupes et des itinéraires. De nombreux passeurs ne se préoccupent pas de savoir si des migrants se noient en mer, meurent de déshydratation dans un désert ou suffoquent dans un conteneur. Chaque année, ce commerce est évalué à des milliards de dollars. Le trafic de ressources naturelles inclut la contrebande de matières premières telles que diamants et métaux rares (provenant souvent de zones de conflit) et la vente de médicaments frauduleux potentiellement mortelle pour les consommateurs. Cinquièmement, la cybercriminalité. Elle est lié à la révolution dans le domaine des systèmes d'information qui peut déstabiliser tout un pays tant sur le plan militaire, sécuritaire qu'économique. Il englobe plusieurs domaines exploitant notamment de plus en plus l'Internet pour dérober des données privées, accéder à des comptes bancaires et obtenir frauduleusement parfois des données stratégiques pour le pays. Selon Steve Grobman, expert de la société McAfee, spécialisée dans la protection contre les attaques informatiques, dans un rapport paru en février 2018, la cybercriminalité coûte en 2017 600 milliards de dollars par an à travers le monde, un chiffre en augmentation en raison de la compétence grandissante des pirates et l'essor des cryptomonnaies. Selon ce rapport, le vol de propriété intellectuelle a représenté environ un quart du coût total de la cybercriminalité en 2017. Le numérique a transformé à peu près tous les aspects de notre vie, notamment la notion de risque et la criminalité, de sorte que l'activité criminelle est plus efficace, moins risquée, plus rentable et plus facile que jamais, L'étude, réalisée par McAfee et le think tank Center for Strategic and International Studies (CSIS), avaient évalué ce coût à 445 milliards en 2014. Sixièmement, le blanchiment d'argent. C'est un processus durant lequel l'argent gagné par un crime ou par un acte illégal est lavé. Il s'agit en fait de voiler l'origine de l'argent pour s'en servir après légalement (investissement, achats, etc.). Les multiples paradis fiscaux, des sociétés de clearing (aussi Off Shore) permettent de cacher l'origine de l'argent. L'Afrique voit s'échapper chaque année 192 milliards de dollars causés par des flux illicites contre seulement 30/40 milliards de dollars d'aide au développement avait révélé le 30 novembre 2016 à Dakar Amath Soumare, président fondateur de Sopel International et président du centre africain de la Nouvelle économie Cane Executive renvoyant à la mauvaise gouvernance. L'Algérie face aux défis géostratégiques: Urgence pour une stratégie d'adaptation privilégiant en premier lieu ses intérêts stratégiques propres, partie prenante du dialogue méditerranéen (DM), l'Algérie agit en fonction d'un certain nombre de principes et à partir d'une volonté avérée de contribuer à la promotion de la sécurité et de stabilité dans la région. Entre la lointaine et très présente Amérique et la proche et bien lointaine Europe, entre une stratégie globale et hégémonique, qui possède tous les moyens de sa mise en œuvre et de sa projection, et une stratégie à vocation globale qui se construit laborieusement et qui peine à s'autonomiser et à se projeter dans son environnement géopolitique immédiat, quelle attitude adopter et quels choix faire pour l'Algérie ? Interpellée et sollicitée, l'Algérie s'interroge légitimement sur le rôle, la place ou l'intérêt que telle option ou tel cadre lui réserve ou lui offre, qu'il s'agisse du dialogue méditerranéen de l'Otan ou du partenariat euro-méditerranéen, dans sa dimension tant économique que sécuritaire. L'adaptation étant la clef de la survie et le pragmatisme un outil éminemment moderne de gestion des relations avec autrui, l'Algérie dont son devenir segment de l'Afrique Nord Maghreb, pont entre l'Europe et l'Afrique doit faire que celui que commandent la raison et ses intérêts. Dans ce contexte d'instabilité régionale, l'Algérie fournit des efforts de guerre sans être en guerre. le contexte des crises libyenne et malienne, la sécurité aux frontières étant devenue une préoccupation majeure des autorités algériennes. Cette question fait aussi l'objet d'un processus de construction et de sécuritisation, à des fins internes et externes. Selon les experts militaires, la stratégie algérienne se déploie sur trois niveaux. Premièrement, la mise en place d'un dispositif de sécurité aux frontières et la restructuration des forces armées et de sécurité. Deuxièmement, l'amorce de processus bilatéraux de coopération avec les pays voisins. Troisièmement, le développement d'un processus multilatéral à travers l'initiative des pays de Champ. Cette stratégie est guidée par trois principes fondamentaux : non ingérence dans les affaires intérieures des Etats ; non intervention de l'armée algérienne hors du territoire ; prise en charge endogène de la sécurité régionale. Préoccupé l'Algérie active sur plusieurs fronts face au crime organisé transnational. D'une manière générale la sécurité de l'Algérie est posée à ses frontières. La frontière Algérie- Mali est de 1376 km, la frontière entre l'Algérie et la Libye de 982 km, la frontière Algérie- Niger de 956 km, la frontière Algérie-Tunisie est de 965 km à surveiller. (A suivre) Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international