C'est la rentrée ! Avec tous ses qualificatifs : sociale, scolaire, parlementaire,... Seule l'activité politique n'a pas connu vraiment d'interruption, il y a eu plutôt une diminution d'intensité due au fait que les Algériens n'ont pas manqué de s'offrir une pause tout en étant à l'écoute de l'actualité nationale. Le fait qui domine la rentrée est évidemment de nature foncièrement politique. Il s'agit de la perspective de l'élection présidentielle, avant la fin de l'année, considérée par les Algériens comme la clé de sortie de crise. Le Général de corps d'Armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), a indiqué, lundi à Ouargla, qu'il était «opportun de convoquer le corps électoral le 15 du mois de septembre courant» et que «les élections puissent se tenir dans les délais fixés par la loi». Il a salué, dans ce cadre, «les efforts fournis par l'instance nationale de la médiation et du dialogue» (INDM) et valorisé «les résultats encourageants qu'elle a obtenu en si peu de temps, sur la voie du dialogue sérieux, constructif et objectif». L'INDM, coordonnée, avec courage, par Karim Younès, a produit deux propositions relatives à la révision de la loi portant régime électorale et à la création d'une haute Instance indépendante, chargée de la préparation, de l'organisation et de la surveillance du processus électoral. C'est Karim Younes qui en a fait état, lundi à Alger, en précisant que ces deux propositions constituaient la conclusion de l'ensemble des propositions formulées par les partis politiques, les personnalités et représentants de la société civile reçus par l'Instance, Il a annoncé que les deux documents seront distribués, dans les deux prochains jours, en vue de permettre à toutes les parties de les étudier. Les dispositions sont donc prises pour que l'élection présidentielle ait lieu autour du 15 décembre 2019. Au sein du «Hirak», dans sa version opposée au dialogue et à l'élection présidentielle, il y a un essoufflement qui commence à laisser la voie aux courants extrémistes, minoritaires, poussant au pourrissement et à la provocation. Les agissements de ces courants extrémistes sont contrariés par la grande masse de la population qui est en plein dans l'activité sociale consacrée aux problèmes de la rentrée. Du côté des institutions, la rentrée parlementaire se place également dans la perspective de l'élection présidentielle. Ainsi, hier, à l'ouverture de la Session ordinaire pour l''année 2019-2020, le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Slimane Chenine, a mis l'accent sur l'impératif d'aller "rapidement" vers la consécration de la légitimité populaire, à travers l'organisation de l'élection présidentielle avant la fin de l'année en cours, «dans le cadre de la logique du consensus et de la concession», en faisant prévaloir l'intérêt de la Patrie. «C'est là notre position nationale face aux campagnes orchestrées pour saper la volonté de construire la nouvelle République», a-t-il soutenu ajoutant que «les mauvaises langues n'ont plus de prétexte, maintenant que l'institution militaire ait tranché en faveur de l'organisation de l'élection présidentielle avant la fin de l'année en cours». De son côté, le parti du Front de libération nationale (FLN) a estimé que "la position de l'institution militaire est parfaitement conforme aux positions du FLN qu'il a n'a eu de cesse de souligner l'impérative organisation de l'élection présidentielle dans les plus brefs délais et dans le respect de la Constitution et des lois de la République, et ce sous la supervision et l'organisation directe d'une instance nationale qui aura toute la souveraineté et l'autorité pour organiser l'élection présidentielle, sans l'intervention d'une tierce partie". Le FLN a exprimé "sa disponibilité à participer, de manière active, dans la mobilisation de tous ses militants pour assurer une forte participation lors de la prochaine échéance présidentielle". Le parti du Rassemblement national démocratique (RND) également a réagi positivement à la proposition du Général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, de la convocation du corps électoral avant le 15 septembre, la tenue de l'élection présidentielle dans les délais légaux et l'installation rapide d'une instance nationale indépendante pour l'organisation de la présidentielle. C'est "un pas décisif et une preuve du sérieux" des efforts consentis par le Haut commandement de l'ANP, estime le RND.